Lot Essay
Né en 1509 à Arezzo, Leone Leoni a probablement commencé sa formation comme orfèvre. Sa prédisposition précoce pour le travail délicat du métal, ses portraits expressifs et ses récits narratifs, lui ont permis de devenir rapidement l'un des plus grands médaillistes d'Italie. Dans les années 1540, son influence s'étend au-delà des États italiens et l'artiste, avec son fils et collaborateur Pompeo Leoni, se rend en Espagne et aux Pays-Bas sous le patronage des dirigeants les plus puissants du Cinquecento : Charles Quint, empereur du Saint-Empire germanique, et Philippe II d'Espagne. Leurs succès leur valent des commandes plus importantes et Leoni transfère son talent des miniatures aux grandes œuvres en bronze et en marbre, dont sa pièce la plus célèbre, Charles Quint et la fureur, réalisée en 1551-1555 (musée du Prado, Madrid, inv. E000273). Pendant son séjour à la cour de Charles Quint, au cours duquel l'empereur installa l'artiste dans un appartement situé au-dessous de ses appartements royaux afin qu'il puisse observer le sculpteur au travail, Leone Leoni continua à recevoir d'innombrables commandes de la part de membres de la famille royale dans toute l'Europe occidentale, son rayonnement international s'étendant à l'Autriche, à l'Allemagne et à la France.
Le modelage du présent buste en marbre est tout à fait dans l'esprit de l'œuvre de la famille Leoni et le traitement du col ainsi que l'exécution délicate des traits rappellent le buste du roi Philippe d'Espagne (Metropolitan Museum of Art, New York, inv. 26.260.91), achevé dans la seconde moitié de la carrière de Leone et de son fils. Le buste du jeune garçon témoigne de l'habileté de l'atelier : la sensibilité et la légèreté de la touche dans le traitement des traits juvéniles contrastent avec la gravité de la stature du corps, affirmant visuellement le statut et l'avenir prometteur du jeune personnage. Vêtu d'un costume militaire, son armure porte des dépouilles de têtes de lion sur les épaules, léonté propre à Hercule, et une chaîne est représentée autour de son cou. La devise répétée "FERT" dans les maillons de la chaîne elle-même, et le médaillon représentant l'Annonciation identifient l'ordre comme étant l'Ordre Suprême de la Très Sainte Annonciade. Créé en 1362, l'ordre est dirigé par les ducs de Savoie, qui en assument la fonction de Grand Maître. En 1570, Emanuele Filiberto Ier prend la relève et met à jour les statuts du règlement afin de mettre en œuvre sa nouvelle vision de l'organisation établie. Le fils du duc, Carlo Emanuele, est alors âgé de 8 ans et il est très probable que l'œuvre ait été commandée pour commémorer l'entrée officielle de son père Emanuele Filiberto dans ses fonctions de Grand Maître. L'image de son fils orné de la chaîne chevaleresque est une confirmation visuelle de l'héritage garanti de l'Ordre Suprême. Un magnifique buste en bronze du jeune Carlo Emanuele conservé au Philadelphia Museum of Art (inv. 1930-1-22) confirme cette identification, les deux sculptures se reflétant l'une l'autre dans la représentation d'un jeune aux sourcils arqués, aux cheveux étroitement bouclés et à la tenue militaire, tout comme un buste en marbre presque identique conservé au musée d'art antique de Turin (voir L. Mallé, p. 208, pl. 229). Attribué à Leone Leoni et identifié comme étant Carlo Emanuele de Savoie, l'exemplaire de Turin présente la même finesse technique que le présent buste avec quelques différences : l'armure sans les épaulettes à masque de lion avec des rinceaux et les pupilles regardant vers le haut plutôt que directement vers l'avant.
Le modelage du présent buste en marbre est tout à fait dans l'esprit de l'œuvre de la famille Leoni et le traitement du col ainsi que l'exécution délicate des traits rappellent le buste du roi Philippe d'Espagne (Metropolitan Museum of Art, New York, inv. 26.260.91), achevé dans la seconde moitié de la carrière de Leone et de son fils. Le buste du jeune garçon témoigne de l'habileté de l'atelier : la sensibilité et la légèreté de la touche dans le traitement des traits juvéniles contrastent avec la gravité de la stature du corps, affirmant visuellement le statut et l'avenir prometteur du jeune personnage. Vêtu d'un costume militaire, son armure porte des dépouilles de têtes de lion sur les épaules, léonté propre à Hercule, et une chaîne est représentée autour de son cou. La devise répétée "FERT" dans les maillons de la chaîne elle-même, et le médaillon représentant l'Annonciation identifient l'ordre comme étant l'Ordre Suprême de la Très Sainte Annonciade. Créé en 1362, l'ordre est dirigé par les ducs de Savoie, qui en assument la fonction de Grand Maître. En 1570, Emanuele Filiberto Ier prend la relève et met à jour les statuts du règlement afin de mettre en œuvre sa nouvelle vision de l'organisation établie. Le fils du duc, Carlo Emanuele, est alors âgé de 8 ans et il est très probable que l'œuvre ait été commandée pour commémorer l'entrée officielle de son père Emanuele Filiberto dans ses fonctions de Grand Maître. L'image de son fils orné de la chaîne chevaleresque est une confirmation visuelle de l'héritage garanti de l'Ordre Suprême. Un magnifique buste en bronze du jeune Carlo Emanuele conservé au Philadelphia Museum of Art (inv. 1930-1-22) confirme cette identification, les deux sculptures se reflétant l'une l'autre dans la représentation d'un jeune aux sourcils arqués, aux cheveux étroitement bouclés et à la tenue militaire, tout comme un buste en marbre presque identique conservé au musée d'art antique de Turin (voir L. Mallé, p. 208, pl. 229). Attribué à Leone Leoni et identifié comme étant Carlo Emanuele de Savoie, l'exemplaire de Turin présente la même finesse technique que le présent buste avec quelques différences : l'armure sans les épaulettes à masque de lion avec des rinceaux et les pupilles regardant vers le haut plutôt que directement vers l'avant.