Details
Clovis Trouille (1889-1975)
Remembrance
signé 'Clovis Trouille' (en bas à droite); inscrit 'REMEMBRANCE' (sur une étiquette sur le cadre de l'artiste); signé, daté et inscrit 'Remembrance Groupe surréaliste 1930 Clovis Trouille 57 Avenue Mathurin Moreau Paris 19è' (au revers); daté et inscrit '1ère Exposition Ecrivains, Artistes, Révolutionnaires Porte de Versailles 1930' (sur le châssis)
huile sur toile dans le cadre de l'artiste
Image: 70.3 x 86 cm.
Cadre de l'artiste: 93 x 109 x 6 cm.
Peint vers 1930-33

signed 'Clovis Trouille' (lower right); inscribed 'REMEMBRANCE' (on a label on the artist's frame); signed, dated and inscribed 'Remembrance Groupe surréaliste 1930 Clovis Trouille 57 Avenue Mathurin Moreau Paris 19è' (on the reverse); dated and inscribed '1ère Exposition Ecrivains, Artistes, Révolutionnaires Porte de Versailles 1930' (on the stretcher)
oil on canvas in the artist's frame
Image: 27 ¾ x 34 in.
Artist's frame: 36 5⁄8 x 42 7⁄8 x 2 3⁄8 in.
Painted circa 1930-33
Provenance
Atelier de l'artiste.
Puis par succession aux propriétaires actuels.
Literature
A. Breton, dir., Le Surréalisme au service de la Révolution, No. 3, décembre 1931 (illustré hors-textes).
J.-M. Campagne, Clovis Trouille, Ivry, 1969, p. 22 (illustré).
R. Charmet et C. Trouille, Clovis Trouille, Paris, 1972, p. 3 (illustré, p. 3-4).
C. Prévost, Parcours à travers l'œuvre de Clovis Trouille, Arles, 2003, p. 84 (illustré en couleurs, p 22 et p. 84-85; détails illustrés en couleurs, p. 56 et p. 82; illustré in situ, p. 85 et p. 90).
Exhibited
Paris, Porte de Versailles, Salon des Écrivains et Artistes Révolutionnaires, 1930.
Paris, Porte de Versailles, Exposition des Artistes révolutionnaires, janvier-février 1934, no. 286.
Paris, Galerie Raymond Cordier, Clovis Trouille, mars 1963, no. 7.
Paris, Musée des Arts d’Afrique et d’Océanie, Exposition Clovis Trouille, octobre 1999-janvier 2000 (sans catalogue).
Ostende, Museum voor Moderne Kunst, Clovis Trouille, mars-novembre 2002, no. 10.
Le Cailar, Cercle d'Art Contemporain du Cailar, Clovis Trouille, Gérard Lattier, Correspondances, mars-mai 2004 (détail illustré en couleurs).
Amiens, Musée de Picardie, Clovis Trouille, Un peintre libre et iconoclaste, avril-août 2007, p. 6 (illustré en couleurs; illustré in situ, p. 101).
L'Isle-Adam, Musée d’Art et d’Histoire Louis-Senlecq; Charleville-Mézières, Musée Arthur-Rimbaud et Laval, Musée du Vieux-Château, Voyous, voyants, voyeurs, Autour de Clovis Trouille, novembre 2009-janvier 2011, p. 17, no. 6 (illustré en couleurs; illustré in situ, p. 101).
Madrid, Casa del Lector, Matadero, La oficina de San Jerónimo, septembre 2015-mars 2016, p. 254 (illustré en couleurs).

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Valérie Didier
Valérie Didier Specialist, Head of Sale

Lot Essay

« Dès cette époque, ma gaieté picarde naturelle reprit le dessus et un dimanche de 1930, fredonnant sur l’air de « Viens, poupoule… » : « Un p’tit tableau bien épatant quand arrive le printemps ! » je me mis à peindre REMEMBRANCE, ce tableau anti-tout. On y voit, sous une pluie de décorations généreusement octroyées aux profiteurs, embusqués, les lauriers qu’ont gagnés ceux qui sont morts : deux soldats (un allemand et un français) qui se demandent, par-delà le tombeau, ce qu’ils sont allés foutre à la guerre. Eux aussi sont gratifiés d’une croix, mais c’est une croix de bois. Les lapins symbolisent leur sacrifice obligatoire, entériné par l’Eglise et l’Académie bourgeoise. Cette œuvre est un exécutoire personnel provenant du traumatisme de la guerre de 14-18 qui m’a pris mes plus belles années. Après cette guerre, je n’ai pu peindre comme au temps de l’époque d’Amiens où j’étais un grand peintre. C’est le premier tableau d’après-guerre. Il a été exposé au premier Salon des Ecrivains et Artistes Révolutionnaires à la Porte de Versailles sous l’égide de Vaillant-Couturier. C’est là que j’ai connu les surréalistes qui se sont arrêtés devant mon tableau. Il a été reproduit dans le no. 3 de Surréalisme au service de la révolution. »

‘From then on, my natural Picardy cheerfulness took over and one Sunday in 1930, as I was humming to the tune of ‘Viens, poupoule...’: ‘Un p'tit tableau bien épatant quand arrive printemps!”, I began to paint REMEMBRANCE, this anti-everything painting. In it, beneath a shower of decorations generously awarded to the ones who made profit from the war, and who are hiding, one sees the laurels won by those who died: two soldiers (one German and one French) who wonder, from beyond the grave, what the heck they went off to war for. They too receive a cross, but it's a wooden one. The rabbits symbolize their compulsory sacrifice, endorsed by the Church and the bourgeois Academy. This work represents my personal feelings resulting from the trauma of the 1914-1918 war, which took away my best years. After that war, I was unable to paint as I had in the days of Amiens, when I was a great painter. This is my first post-war painting. It was exhibited at the first Salon des Ecrivains et Artistes Révolutionnaires at the Porte de Versailles organized by Vaillant-Couturier. It was on that occasion that I met the Surrealists, who stopped in front of my painting. It was reproduced in the third issue of the periodical Surréalisme au service de la révolution’.

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