Lot Essay
Lam Qua (1801-1860), de son nom complet Guan Qiaochang, figure parmi les premiers artistes chinois à avoir intégré des influences occidentales dans son œuvre, en particulier à travers l'utilisation de la peinture à l'huile, une technique relativement nouvelle en Chine à l'époque. Originaire de Canton (Guangzhou), une ville portuaire ouverte au commerce international, il a été formé par George Chinnery (1774-1852), peintre britannique établi à Macao. L’œuvre de Lam Qua, mélange subtil entre le portrait traditionnel chinois, codifié et minutieux, et l’art occidental, marqué par le souci de réalisme et d’individualité, était très recherché par les marchands européens de passage à Canton.
Sa capacité à fusionner les éléments européens et chinois est visible dans le portrait ci-présent. Habillé d’un lourd manteau d’hiver, le modèle, assis, semble interroger du regard le spectateur. Son couvre-chef, un xiaomao, est visible à sa gauche. Déjà populaire à la fin de la dynastie des Ming (1368-1644), ce chapeau devient un attribut distinctif des dignitaires du régime sous la dynastie Qing (1644-1912). En incluant ce signe de rang, Lam Qua s’inscrit dans la tradition confucéenne de symbolique sociale en mettant en avant la position sociétale de son modèle. Il s’éloigne néanmoins des idéaux d’harmonie, de retenue émotionnelle et de sérénité du portrait chinois, assez formel et stylisé, pour rendre les traits et expressions faciales du modèle. A travers son regard, Lam Qua capture toute l’intériorité de celui-ci. Enfin, le peintre inscrit son portrait dans un cadre européen baroque, le dignitaire posant devant un dais rouge. Le reflet de la lumière sur cet élément de décor confère à cette composition une certaine profondeur contrastant avec les arrière-plans neutres, parfois abstraits de la tradition chinoise.
Lam Qua est également célèbre pour ses peintures médicales, réalisées à la demande du médecin et missionnaire américain Peter Parker (1804-1888) dans les années 1830-1840. Parker, qui dirigeait un hôpital ophtalmologique à Canton, lui commanda une série de portraits de patients souffrant de tumeurs et de malformations corporelles. Ces peintures, d'une grande précision anatomique, avaient pour but de documenter ces cas rares et servaient à la fois d'outils éducatifs pour les médecins occidentaux et de témoignages sur les soins prodigués par Parker. Ces œuvres, qui allient un regard scientifique à une sensibilité artistique, montrent des patients souvent représentés avec calme et dignité, malgré les déformations visibles de leur corps.
Sa capacité à fusionner les éléments européens et chinois est visible dans le portrait ci-présent. Habillé d’un lourd manteau d’hiver, le modèle, assis, semble interroger du regard le spectateur. Son couvre-chef, un xiaomao, est visible à sa gauche. Déjà populaire à la fin de la dynastie des Ming (1368-1644), ce chapeau devient un attribut distinctif des dignitaires du régime sous la dynastie Qing (1644-1912). En incluant ce signe de rang, Lam Qua s’inscrit dans la tradition confucéenne de symbolique sociale en mettant en avant la position sociétale de son modèle. Il s’éloigne néanmoins des idéaux d’harmonie, de retenue émotionnelle et de sérénité du portrait chinois, assez formel et stylisé, pour rendre les traits et expressions faciales du modèle. A travers son regard, Lam Qua capture toute l’intériorité de celui-ci. Enfin, le peintre inscrit son portrait dans un cadre européen baroque, le dignitaire posant devant un dais rouge. Le reflet de la lumière sur cet élément de décor confère à cette composition une certaine profondeur contrastant avec les arrière-plans neutres, parfois abstraits de la tradition chinoise.
Lam Qua est également célèbre pour ses peintures médicales, réalisées à la demande du médecin et missionnaire américain Peter Parker (1804-1888) dans les années 1830-1840. Parker, qui dirigeait un hôpital ophtalmologique à Canton, lui commanda une série de portraits de patients souffrant de tumeurs et de malformations corporelles. Ces peintures, d'une grande précision anatomique, avaient pour but de documenter ces cas rares et servaient à la fois d'outils éducatifs pour les médecins occidentaux et de témoignages sur les soins prodigués par Parker. Ces œuvres, qui allient un regard scientifique à une sensibilité artistique, montrent des patients souvent représentés avec calme et dignité, malgré les déformations visibles de leur corps.