Lot Essay
« Je suis toujours partisan de la beauté, de la beauté traditionnelle, de la beauté sans entraves. » - Tom Wesselmann
Study for Bedroom Blonde Doodle (1984) représente un nu féminin allongé, cadré très serré et entouré d’une simple bordure carrée et grise. Il s’agit d’un des sujets les plus emblématiques du travail de Tom Wesselmann, traité avec beaucoup de sensualité, aujourd’hui mis à l’honneur à La Fondation Louis Vuitton dans le cadre d’une rétrospective sur l’artiste Late Hours, Pop Forever, Tom Wesselmann and &… jusqu’en février 2025. Le visage de la femme est dépourvu de traits précis, à l’exception des formes nettes de ses lèvres, de ses cheveux blonds, de ses mamelons et de ses marques de bronzage. Celles-ci sont rendues par des lignes graphiques de pigments rose pâle et nude, vert, jaune et turquoise.
Wesselmann est devenu célèbre au début des années 1960 via sa série de grands nus Great American Nude et ce motif est demeuré central dans son travail jusqu’à la fin de sa carrière. « Il ne fait aucun doute que les nus féminins sont pour moi les sujets les plus passionnants qui soient… », a déclaré un jour l’artiste (T. Wesselmann cité dans Interview with Tom Wesselmann par Irving Sandler pour Archives of American Art, 1984).
Né à Cincinnati en 1931, Wesselmann a étudié le dessin à l’Art Academy of Cincinnati, avant d’être admis à la Cooper Union de New York en 1956. Ses influences artistiques sont nombreuses, allant de l’expressionnisme abstrait – Wesselmann admirait notamment la gestuelle expressive de Willem de Kooning, ainsi que celle d'Henri Matisse dont il appréciait l’économie de formes et de palette. Wesselmann est largement reconnu aujourd’hui pour le rôle qu’il a joué dans la création d’un style pop en rupture avec celui de ses prédécesseurs de l’école de New York. Il a puisé son inspiration dans les immenses panneaux publicitaires qui s’affichaient partout dans son pays, les magazines et les écrans de télévision, admirant la manière subtile d’alchimiser marketing, féminité et sexe. La composition de Wesselmann apparaît ici comme une métonymie, dans laquelle la femme est réduite à ses formes et ses couleurs essentielles, présentée comme un ensemble de signes concis et érotiques.
En réduisant son image à un jeu en deux dimensions de lignes, l’œuvre en question reflète les expérimentations de Wesselmann en matière de collage à la fin des années 1950 et au début des années 1960. Il disait de cette technique : « Si toutes les zones positives et négatives devenaient fortes, il n’y aurait plus de zones négatives, et l’image pourrait se muer en une forme positive elle-même forte. Ce qui comptait, c’était cette forme finale. » (T. Wesselmann, cité dans T. Shinoda, “Drawings without Paper”, dans Tom Wesselmann Recent Still Lifes and Landscapes, catalogue d'exposition, Galerie Tokoro, Tokyo, 1991). Immédiatement identifiable, Study for Bedroom Blonde Doodle nous invite à considérer les intersections entre l’art, la sexualité et la culture de masse, transformant la forme féminine en un emblème ultime de la modernité.
'I’m still in favour of beauty; good, old-fashioned, no-holds-barred beauty.' - Tom Wesselmann
Study for Bedroom Blonde Doodle (1984) is a sensuous, intimately scaled example of one of Tom Wesselmann’s most iconic subjects, in the limelight of the artist’s retrospective Late Hours, Pop Forever, Tom Wesselmann and &... now on show at the Fondation Louis Vuitton, until February 2025. A reclining female nude is closely cropped and framed within a simple square, grey border. She is featureless but for the clean and unmistakable shapes of her lips, blonde hair, nipples, and tan lines, which are rendered in graphic lines of pale and blush pink, green, yellow and turquoise pigment. Wesselmann first catapulted to fame in the early 1960s for his series of Great American Nudes, and the motif would be a mainstay of his oeuvre for the remainder of his career. ‘There’s no question that the nudes of women are more exciting to me as subjects than anything else’, the artist once said (T. Wesselmann quoted in Interview with Tom Wesselmann by Irving Sandler for the Archives of American Art, 1984).
Born in Cincinnati in 1931, Wesselmann studied drawing at the Art Academy of Cincinnati and was later accepted to the Cooper Union in New York City in 1956. His artistic influences were wide, ranging from Abstract Expressionism—Wesselmann admired the emotive gesturalism of giants such as Willem de Kooning—to Henri Matisse for his economy of form, line and palette. Wesselman is widely celebrated for his role in forging a new and distinct Pop style away from his forebears in the New York School. He looked to American advertising—the flush, opulent surfaces of billboards, magazine spreads and television screens—and admired their simple yet vivid conflations of femininity, sex, and commodities. Here, Wesselmann’s composition is something of a metonym, in which the image of a woman is distilled to its essential lines, shapes, and colours, and presented as a succinct, erotic set of signs.
Compressing his picture to a flat interplay of bold line over negative space, the present work reflects Wesselmann’s experimentations in collage in the late 1950s and early 1960s. ‘If all positive and negative areas became as strong as possible’, he said of this technique, ‘there would be no negative areas, the image could become one strong positive shape. What counted was that one final shape’ (T. Wesselmann, quoted in T. Shinoda, ‘Drawings without Paper’, in Tom Wesselmann Recent Still Lifes and Landscapes, exh. cat. Galerie Tokoro, Tokyo, 1991). Instantly recognisable and frank in its seductiveness, Study for Bedroom Blonde Doodle invites us to consider the intersections of art, sexuality, and consumer culture, and transforms the female form into an emblem of modernity.
Study for Bedroom Blonde Doodle (1984) représente un nu féminin allongé, cadré très serré et entouré d’une simple bordure carrée et grise. Il s’agit d’un des sujets les plus emblématiques du travail de Tom Wesselmann, traité avec beaucoup de sensualité, aujourd’hui mis à l’honneur à La Fondation Louis Vuitton dans le cadre d’une rétrospective sur l’artiste Late Hours, Pop Forever, Tom Wesselmann and &… jusqu’en février 2025. Le visage de la femme est dépourvu de traits précis, à l’exception des formes nettes de ses lèvres, de ses cheveux blonds, de ses mamelons et de ses marques de bronzage. Celles-ci sont rendues par des lignes graphiques de pigments rose pâle et nude, vert, jaune et turquoise.
Wesselmann est devenu célèbre au début des années 1960 via sa série de grands nus Great American Nude et ce motif est demeuré central dans son travail jusqu’à la fin de sa carrière. « Il ne fait aucun doute que les nus féminins sont pour moi les sujets les plus passionnants qui soient… », a déclaré un jour l’artiste (T. Wesselmann cité dans Interview with Tom Wesselmann par Irving Sandler pour Archives of American Art, 1984).
Né à Cincinnati en 1931, Wesselmann a étudié le dessin à l’Art Academy of Cincinnati, avant d’être admis à la Cooper Union de New York en 1956. Ses influences artistiques sont nombreuses, allant de l’expressionnisme abstrait – Wesselmann admirait notamment la gestuelle expressive de Willem de Kooning, ainsi que celle d'Henri Matisse dont il appréciait l’économie de formes et de palette. Wesselmann est largement reconnu aujourd’hui pour le rôle qu’il a joué dans la création d’un style pop en rupture avec celui de ses prédécesseurs de l’école de New York. Il a puisé son inspiration dans les immenses panneaux publicitaires qui s’affichaient partout dans son pays, les magazines et les écrans de télévision, admirant la manière subtile d’alchimiser marketing, féminité et sexe. La composition de Wesselmann apparaît ici comme une métonymie, dans laquelle la femme est réduite à ses formes et ses couleurs essentielles, présentée comme un ensemble de signes concis et érotiques.
En réduisant son image à un jeu en deux dimensions de lignes, l’œuvre en question reflète les expérimentations de Wesselmann en matière de collage à la fin des années 1950 et au début des années 1960. Il disait de cette technique : « Si toutes les zones positives et négatives devenaient fortes, il n’y aurait plus de zones négatives, et l’image pourrait se muer en une forme positive elle-même forte. Ce qui comptait, c’était cette forme finale. » (T. Wesselmann, cité dans T. Shinoda, “Drawings without Paper”, dans Tom Wesselmann Recent Still Lifes and Landscapes, catalogue d'exposition, Galerie Tokoro, Tokyo, 1991). Immédiatement identifiable, Study for Bedroom Blonde Doodle nous invite à considérer les intersections entre l’art, la sexualité et la culture de masse, transformant la forme féminine en un emblème ultime de la modernité.
'I’m still in favour of beauty; good, old-fashioned, no-holds-barred beauty.' - Tom Wesselmann
Study for Bedroom Blonde Doodle (1984) is a sensuous, intimately scaled example of one of Tom Wesselmann’s most iconic subjects, in the limelight of the artist’s retrospective Late Hours, Pop Forever, Tom Wesselmann and &... now on show at the Fondation Louis Vuitton, until February 2025. A reclining female nude is closely cropped and framed within a simple square, grey border. She is featureless but for the clean and unmistakable shapes of her lips, blonde hair, nipples, and tan lines, which are rendered in graphic lines of pale and blush pink, green, yellow and turquoise pigment. Wesselmann first catapulted to fame in the early 1960s for his series of Great American Nudes, and the motif would be a mainstay of his oeuvre for the remainder of his career. ‘There’s no question that the nudes of women are more exciting to me as subjects than anything else’, the artist once said (T. Wesselmann quoted in Interview with Tom Wesselmann by Irving Sandler for the Archives of American Art, 1984).
Born in Cincinnati in 1931, Wesselmann studied drawing at the Art Academy of Cincinnati and was later accepted to the Cooper Union in New York City in 1956. His artistic influences were wide, ranging from Abstract Expressionism—Wesselmann admired the emotive gesturalism of giants such as Willem de Kooning—to Henri Matisse for his economy of form, line and palette. Wesselman is widely celebrated for his role in forging a new and distinct Pop style away from his forebears in the New York School. He looked to American advertising—the flush, opulent surfaces of billboards, magazine spreads and television screens—and admired their simple yet vivid conflations of femininity, sex, and commodities. Here, Wesselmann’s composition is something of a metonym, in which the image of a woman is distilled to its essential lines, shapes, and colours, and presented as a succinct, erotic set of signs.
Compressing his picture to a flat interplay of bold line over negative space, the present work reflects Wesselmann’s experimentations in collage in the late 1950s and early 1960s. ‘If all positive and negative areas became as strong as possible’, he said of this technique, ‘there would be no negative areas, the image could become one strong positive shape. What counted was that one final shape’ (T. Wesselmann, quoted in T. Shinoda, ‘Drawings without Paper’, in Tom Wesselmann Recent Still Lifes and Landscapes, exh. cat. Galerie Tokoro, Tokyo, 1991). Instantly recognisable and frank in its seductiveness, Study for Bedroom Blonde Doodle invites us to consider the intersections of art, sexuality, and consumer culture, and transforms the female form into an emblem of modernity.