Gérard Schneider (1896-1986)
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Gérard Schneider (1896-1986)

Opus 28 C

Details
Gérard Schneider (1896-1986)
Opus 28 C
signé et daté 'Schneider 12-56' (en bas à droite); titré '28-C' (au dos)
huile sur toile
150 x 200 cm.
Peint en 1956.

signed and dated 'Schneider 12-56' (lower right); titled '28-C' (on the reverse)
oil on canvas
59 x 78 ¾ in.
Painted in 1956.
Provenance
Atelier de l'artiste
Collection privée, Perpignan
Vente, Me Faure & Rey, Rambouillet, 7 décembre 1997, lot 47
Exhibited
Düsseldorf, Kunstverein für die Rheinlande und Westfalen (mars-avril) et Bruxelles, Palais des Beaux-Arts (juin), Gérard Schneider, Rétrospective, 1962, No. 45.
Toulouse, Réfectoire des Jacobins, Le musée décalé: empreinte – geste – surface, juin-septembre 1983 (illustré en couleurs au catalogue d'exposition p. 48).
Cases de Pène, Château de Jau, Peinture abstraite 1950-1960 dans les collections privées des Pyrénées orientales, avril-mai 1984.
Further Details
Cette œuvre est enregistrée sous le No. GS-T-56-021 au Catalogue raisonné de Gérard Schneider en cours de rédaction, sous la direction de Mme Laurence Schneider et de M. Christian Demare, et édité par les Archives Gérard Schneider. Elle est accompagnée d'un certificat d'authenticité de Loïs Schneider du 12 juin 2006 ainsi que d'une d'une lettre d'inclusion au Catalogue Raisonné de Gérard Schneider en cours de rédaction datée du 10 novembre 2024.

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Morgane Cornu
Morgane Cornu Junior Specialist

Lot Essay

« Il faut atteindre la transcendance, se dépasser, dépasser la nature, dépasser l’objet pour créer une œuvre originale et autonome, dont le sujet vient de l’intériorité et non de la représentation, sans allusion figurative. » - Gérard Schneider

Affichant un coup de pinceau dynamique et une belle palette de couleurs vives, Opus 28 C (1956) est un remarquable exemple à grande échelle de l’abstraction lyrique propre à Gérard Schneider. Le tableau s’étend sur deux mètres de large, et son fond aux tons prune est animé par différentes couches de peinture : de larges traits calligraphiques noirs, des empâtements blancs et bleus et des touches brillantes de jaune. L’effet se révèle aussi rythmique que mélodique, reflétant la conviction de l’artiste selon laquelle la peinture doit être regardée de la même façon que la musique est écoutée : selon Schneider, l’expérience visuelle et l’expérience auditive sont intimement liées. Opus 28 C a été réalisé en 1956, l’année suivant le début de sa collaboration avec le marchand d’art new-yorkais Samuel Kootz, une période durant laquelle le peintre était considéré comme une figure incontournable de l’abstraction française d’après-guerre, tant à Paris qu’outre-Atlantique.

Né en Suisse en 1896, Schneider s’est installé dans la capitale française après la Première Guerre mondiale pour étudier à l’École nationale des Arts décoratifs, puis à l’École nationale des Beaux-Arts de Paris, avant de se fixer définitivement dans cette ville en 1922. Dès 1932, il introduit des éléments non figuratifs dans son travail. Son association avec le mouvement surréaliste à la fin des années 1930, ainsi que la découverte des œuvres de Picasso et Kandinsky l’incitent à imaginer de nouvelles formes picturales dans lesquelles l’improvisation tient une place de choix. Schneider se fait connaître dans les années 1940 en tant que pionnier de l’abstraction lyrique – le pendant européen de l’expressionnisme abstrait américain alors en plein essor, porté notamment par Georges Mathieu, Hans Hartung et Pierre Soulages. Il a d’ailleurs participé à la première exposition d’art abstrait de l’après-guerre à la Galerie Denise René à Paris en 1946.

En 1955, après le succès de sa première rétrospective au Palais des Beaux-Arts de Bruxelles deux ans auparavant, Schneider rejoint Soulages à la prestigieuse Kootz Gallery de New York, qui le représentera exclusivement jusqu’en 1961.
À la recherche de modes d’expression novateurs, Schneider s’intéresse à des compositeurs de musique célèbres : Bach, Beethoven, Mozart, mais aussi Wagner et Schönberg. Ses peintures, qu’il qualifiait souvent d’« opus », se caractérisent par des coups de pinceaux souples et éruptifs, des formes libres et des couleurs vibrantes. Son langage intuitif a été accueilli avec intérêt par le public américain, déjà sensible à l’ambiance musicale du travail de certains artistes comme Jackson Pollock – qui reflétait les tempos rapides et les improvisations audacieuses du jazz du début des années 1940. Opus 28 C est un superbe exemple de la vivacité de l’expression créative de Schneider.


'It is necessary to reach transcendence, to go beyond oneself, to go beyond nature, to go beyond the object in order to create a work that is original and autonomous, whose subject comes from interiority and not from representation, without figurative allusion.- Gérard Schneider

With its dynamic brushwork and vivid colour palette, Opus 28 C (1956) is an elegant, large-scale example of Gérard Schneider’s lyrical abstraction. The painting spans two metres across, and its rich plum background is animated by layers of gestural mark-making: from wide black calligraphic strokes, to coarse and sculptural white and blue impasto, and brilliant daubs of yellow. The effect is rhythmic and melodic, reflecting the artist’s foundational belief that painting should be looked at as music is listened to: that visual and auditory experience could be interwoven. Executed in 1956, the year after he began his exclusive partnership with New York art dealer Samuel Kootz, Opus 28 C represents a thrilling period of Schneider’s artistic career, in which his position as one of the pre-eminent figures of French post-war abstraction was cemented both in Paris and across the Atlantic.

Born in Switzerland in 1896, Schneider moved to Paris after the First World War to study at the École nationale des Arts Décoratifs and subsequently the École nationale des Beaux-Arts de Paris, before permanently settling in the city in 1922. He introduced non-figurative elements into his paintings as early as 1932, and his association with the Surrealist movement by the late 1930s, as well as his exposure to the works of painters such as Pablo Picasso and Wassily Kandinsky, inspired his exploration of imagined, invented, and improvised shapes. He rose to prominence in the 1940s as a pioneer of lyrical abstraction—Europe’s counterpart to America’s burgeoning Abstract Expressionism, whose practitioners included Georges Mathieu, Hans Hartung, and Pierre Soulages—and participated in the first post-war exhibition of abstract art at the Galerie Denise René in Paris in 1946.

In 1955, following the success of his first retrospective at the Palais des Beaux-Arts in Brussels two years prior, Schneider joined Soulages at the prestigious Kootz Gallery, New York, which represented him exclusively until 1961. In seeking out new and unfettered modes of expression in his art, Schneider turned to the composers he admired: Bach, Beethoven, Mozart, as well as Wagner and Schönberg. Indeed, he frequently described his paintings—which feature loose and eruptive brushstrokes, free form, and vibrant colour—as ‘opuses’. His intuitive, abstract language was well received by American audiences attuned to the musical mood of the work of artists such as Jackson Pollock, which was seen to reflect the fast tempos and daring improvisations of early-1940s jazz. Opus 28 C is a superb example of the resonant, sensory spirit of Schneider’s creative expression.

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