Lot Essay
Cette composition représentant une allégorie du Printemps tire ses origines d’un dessin de Pieter Bruegel l’Ancien (vers 1525-1569) conservé à l’Albertina Museum à Vienne (inv. 23.750). Ce dessin, daté de 1565, répondait à une commande d'une suite des quatres saisons de l’éditeur et graveur anversois, Hyeronimus Cock (1518-1570). Pieter Bruegel avait choisi d’illustrer cette saison du renouveau par le travail dans des jardins, bientôt en germes. L’ordonnance géométrique du lieu l’apparente au jardin à la française d’un noble domaine. La disposition des parterres de fleurs répondait alors à de multiples jeux de correspondance, avec des floraisons alternées selon les mois de l'année. Les fleurs et plantes, elles-mêmes chargées de symbolique, devaient illustrer la grandeur d’un Prince et les vertus humanistes du propriétaire des lieux.
L’apparente simplicité de la scène extérieure n’est pas dépourvue de citations artistiques. L’historien Marlier rappelle que la figure du paysan à gauche de notre composition, enfonçant du pied sa pelle dans la glaise, rend hommage à une figure à la même posture, peinte par Michel-Ange (1475-1564) pour l’Ivresse de Noé du plafond de la chapelle Sixtine (G. Marlier, Pierre Brueghel le Jeune, Bruxelles, 1969, p. 219).
Si la série des saisons fut inachevée par Bruegel l’Ancien, qui ne réalisa que le Printemps et l’Été (1568), elle fut terminée par l’artiste Hans Bol (1534-1593) et abondamment admirée grâce aux gravures de Pieter van der Heyden (1530-1572).
Pieter Brueghel le Jeune (1570-1619) et Abel Grimmer (1570-1619) reprirent cette composition à différentes reprises. Il convient de citer notamment la série complète, et de dimensions similaires à notre version, des quatre saisons par Abel Grimmer conservée au musée des Beaux-Arts d’Anvers (inv. 831). Une version de cette composition par Pieter Brueghel le Jeune vendue chez Christie’s à Londres en 2023 (6 juillet 2023, lot 5) témoignait aussi de la postérité de cette belle scène.
Brueghel le Jeune a pris quelques libertés par rapport à la composition inventée par son père dans ses versions de l'Été, qu'il a poussée dans des tons vifs et identifiables. Abel Grimmer est quant à lui resté extrêmement fidèle à la composition d’origine, et l'a travaillée comme à son habitude dans des tons aquarellés, proches de l'enluminure. Les qualités propres de la manière d'Abel Grimmer sont particulièrement tangibles dans cette peinture offrant une part belle aux aplats de couleurs juxtaposés dans des plans déterminés entre les parterres, les architectures, et le jardin verdoyant. Ces perspectives épurées sont ponctuées de personnages aux lignes simples, réhaussées de quelques coups de pinceaux soulignant délicatement un vêtement, une physionomie, une expression. L'état de conservation de la peinture permet d'en apprécier les tons bleutés, violets typiques du peintre et déjà présents dans ses ambitieuses séries des mois de l'année réalisées à la fin du XVIe siècle.
L’apparente simplicité de la scène extérieure n’est pas dépourvue de citations artistiques. L’historien Marlier rappelle que la figure du paysan à gauche de notre composition, enfonçant du pied sa pelle dans la glaise, rend hommage à une figure à la même posture, peinte par Michel-Ange (1475-1564) pour l’Ivresse de Noé du plafond de la chapelle Sixtine (G. Marlier, Pierre Brueghel le Jeune, Bruxelles, 1969, p. 219).
Si la série des saisons fut inachevée par Bruegel l’Ancien, qui ne réalisa que le Printemps et l’Été (1568), elle fut terminée par l’artiste Hans Bol (1534-1593) et abondamment admirée grâce aux gravures de Pieter van der Heyden (1530-1572).
Pieter Brueghel le Jeune (1570-1619) et Abel Grimmer (1570-1619) reprirent cette composition à différentes reprises. Il convient de citer notamment la série complète, et de dimensions similaires à notre version, des quatre saisons par Abel Grimmer conservée au musée des Beaux-Arts d’Anvers (inv. 831). Une version de cette composition par Pieter Brueghel le Jeune vendue chez Christie’s à Londres en 2023 (6 juillet 2023, lot 5) témoignait aussi de la postérité de cette belle scène.
Brueghel le Jeune a pris quelques libertés par rapport à la composition inventée par son père dans ses versions de l'Été, qu'il a poussée dans des tons vifs et identifiables. Abel Grimmer est quant à lui resté extrêmement fidèle à la composition d’origine, et l'a travaillée comme à son habitude dans des tons aquarellés, proches de l'enluminure. Les qualités propres de la manière d'Abel Grimmer sont particulièrement tangibles dans cette peinture offrant une part belle aux aplats de couleurs juxtaposés dans des plans déterminés entre les parterres, les architectures, et le jardin verdoyant. Ces perspectives épurées sont ponctuées de personnages aux lignes simples, réhaussées de quelques coups de pinceaux soulignant délicatement un vêtement, une physionomie, une expression. L'état de conservation de la peinture permet d'en apprécier les tons bleutés, violets typiques du peintre et déjà présents dans ses ambitieuses séries des mois de l'année réalisées à la fin du XVIe siècle.