Lot Essay
Parfois désignée comme Achille blessé au talon par la flèche de Paris ou Philoctète à Lémnos ou s’abandonnant à sa douleur, l’ambigüité demeure autour de notre terre cuite. Toutefois, cette œuvre compte très probablement parmi les nombreuses esquisses réalisées par Jean-Baptiste Carpeaux (1827-1875) au cours de sa laborieuse quête du Grand Prix de Rome. Ce n'est qu'en 1854 que sa sculpture représentant Hector et son fils Astyanax lui permet de décrocher la première place de ce prestigieux concours tant convoitée. Avant cette consécration, deux participations de Jean-Baptiste Carpeaux à ce concours sont susceptibles d’être rattachées à notre œuvre : il peut s’agir d’une esquisse réalisée vers 1850 pour son Achille blessé grâce auquel il décroche une mention honorable au concours des esquisses pour le Grand Prix ou d’une esquisse réalisée, en 1852, pour son Philoctète, qui ne lui vaut, à son grand désarroi, qu’un Second Grand Prix, malgré tout accompagné d’éloges.
Bien que le pathos et le costume de cette figure puissent correspondre tant au thème d’Achille qu’à celui de Philoctète, la présence du bouclier, laisse plutôt penser qu’il s’agirait d’une représentation du célèbre personnage de l’Iliade. En effet, Philoctète a pour attribut un arc et des flèches, alors qu’Achille lui, est souvent associé au bouclier que lui aurait offert Héphaïstos. Cependant, dans une lettre datant du 9 mars 1852 à Louis Dutouquet, les éléments que Jean-Baptiste Carpeaux mentionne pour son Philoctète semblent évoquer nombre des caractéristiques de notre œuvre : « j’ai senti mon héros s’abandonnant à la douleur, appuyé sur son arc et contre un rocher, la tête tournée vers le ciel, […] en jetant ces cris aigus qui remplissent l’air de ses gémissements ».
Bien que ne connaissant pas la destination de cette esquisse, elle témoigne d’une tendance récurrente chez Jean-Baptiste Carpeaux à multiplier les réflexions pour les projets aux thèmes imposés qu’il présente au Grand Prix ; notamment pour Philoctète, pour lequel il avoue avoir recommencé dix fois sa figure (E. Papet et J. D. Draper (dir.), Carpeaux, un sculpteur pour l'Empire, cat. exp., New York, Metropolitan Museum of Art, 10 mars - 26 mai 2014 / Paris, Musée d’Orsay, 24 juin-28 septembre 2014, p. 32).
Bien que le pathos et le costume de cette figure puissent correspondre tant au thème d’Achille qu’à celui de Philoctète, la présence du bouclier, laisse plutôt penser qu’il s’agirait d’une représentation du célèbre personnage de l’Iliade. En effet, Philoctète a pour attribut un arc et des flèches, alors qu’Achille lui, est souvent associé au bouclier que lui aurait offert Héphaïstos. Cependant, dans une lettre datant du 9 mars 1852 à Louis Dutouquet, les éléments que Jean-Baptiste Carpeaux mentionne pour son Philoctète semblent évoquer nombre des caractéristiques de notre œuvre : « j’ai senti mon héros s’abandonnant à la douleur, appuyé sur son arc et contre un rocher, la tête tournée vers le ciel, […] en jetant ces cris aigus qui remplissent l’air de ses gémissements ».
Bien que ne connaissant pas la destination de cette esquisse, elle témoigne d’une tendance récurrente chez Jean-Baptiste Carpeaux à multiplier les réflexions pour les projets aux thèmes imposés qu’il présente au Grand Prix ; notamment pour Philoctète, pour lequel il avoue avoir recommencé dix fois sa figure (E. Papet et J. D. Draper (dir.), Carpeaux, un sculpteur pour l'Empire, cat. exp., New York, Metropolitan Museum of Art, 10 mars - 26 mai 2014 / Paris, Musée d’Orsay, 24 juin-28 septembre 2014, p. 32).