Lot Essay
La forme de ces miroirs s'inscrit dans le style baroque qui émerge à Rome dans les années 1620 et qui se répend en Italie puis en Europe. Les cadres des miroirs sont réalisés en bois sculpté et doré, ou peint, dans le style des grands cadres d'apparat placés au-dessus des consoles assorties ou de formes similaires. L'idée est de réaliser des pièces ostentatoires pour décorer des églises ou des palais, dans l'esprit typique du Baroque, considérant le monde comme un spectacle total. L'utilisation de motifs naturalistes tels que l'acanthe est caractéristique du baroque italien et se retrouve dans les créations du Bernin (1598-1680) et de son disciple Giovanni Paolo Schor (1615-1674), ainsi que dans de nombreuses oeuvres d'anonymes. Giovanni Paolo Schor (ou Johann Paul Schor) est un architecte et sculpteur allemand installé à Rome. Ses dessins ont pu influencer l'oeuvre de Felippo Passarini, notamment son dessin de cadre conservé au musée des Beaux Arts de Leipzig (inv. 7441 ; E. Colle, op. cit., p. 110).
Notre paire est à rapprocher des dessins de l’ornemaniste romain Felippo Passarini (1638-1698), qui publie en 1698 un recueil de motifs destinés au mobilier et objets d’art : Nuovi inventioni d’ornamenti d’architettura e d’intagli diversi. Connu pour l’exubérance de son style, il use fréquemment dans ses décors d’épais entrelacs, de feuilles d’acanthe et de larges volutes. La planche numéro 15 de son ouvrage nous montre deux cadres aux formes baroques, similaires à notre paire de miroirs, présentés au dessus de consoles mouvementées. Ces dessins sont des projets de tables d'autels, destinés à orner des lieux de cultes (coll. Victorian and Albert Museum, Londres, inv. E.1519-1923). Très appréciée à la fin du XVIIe siècle, une production de miroirs imitant les cadres baroques se développe à Florence dans la seconde partie du XIXe siècle (G. Child, op. cit., p.291-292, ill. 661).
Plusieurs miroirs d'époque Baroque similaires font partie de collections privées et publiques. Notons un miroir conservé au Victorian and Albert Museum de Londres (inv. 288-1864), ainsi que plusieurs miroirs vendus chez Christie's (vente Christie's, New York, 4 décembre 2002, lot 450 ; vente Christie's, Londres, 6 décembre 2012, lot 16 ; vente Christie's, Paris, 29 octobre 2024, lot 19).
Notre paire est à rapprocher des dessins de l’ornemaniste romain Felippo Passarini (1638-1698), qui publie en 1698 un recueil de motifs destinés au mobilier et objets d’art : Nuovi inventioni d’ornamenti d’architettura e d’intagli diversi. Connu pour l’exubérance de son style, il use fréquemment dans ses décors d’épais entrelacs, de feuilles d’acanthe et de larges volutes. La planche numéro 15 de son ouvrage nous montre deux cadres aux formes baroques, similaires à notre paire de miroirs, présentés au dessus de consoles mouvementées. Ces dessins sont des projets de tables d'autels, destinés à orner des lieux de cultes (coll. Victorian and Albert Museum, Londres, inv. E.1519-1923). Très appréciée à la fin du XVIIe siècle, une production de miroirs imitant les cadres baroques se développe à Florence dans la seconde partie du XIXe siècle (G. Child, op. cit., p.291-292, ill. 661).
Plusieurs miroirs d'époque Baroque similaires font partie de collections privées et publiques. Notons un miroir conservé au Victorian and Albert Museum de Londres (inv. 288-1864), ainsi que plusieurs miroirs vendus chez Christie's (vente Christie's, New York, 4 décembre 2002, lot 450 ; vente Christie's, Londres, 6 décembre 2012, lot 16 ; vente Christie's, Paris, 29 octobre 2024, lot 19).