Jean (Hans) Arp (1886-1966)
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Jean (Hans) Arp (1886-1966)

Squelette d'oiseau

Details
Jean (Hans) Arp (1886-1966)
Squelette d'oiseau
signé des initiales, numéroté et avec la marque du fondeur 'HA 2⁄3 Susse Fondeur Paris' (en dessous d'un pied)
bronze à patine brun doré
Hauteur: 105.5 cm.
Conçu en 1947; cette épreuve fondue en juillet 1970 dans une édition de 4 exemplaires

signed with the initials, numbered and with the foundry mark 'HA 2⁄3 Susse Fondeur Paris' (underneath a foot)
bronze with golden brown patina
Height: 41 5⁄8 in.
Conceived in 1947; this bronze cast in July 1970 in an edition of 4
Provenance
Galerie d'Art Moderne (Marie-Suzanne Feigel), Bâle (avant 1972).
Galerie Arta, Genève.
Collection particulière, Europe (acquis auprès de celle-ci en novembre 1979).
Puis par descendance au propriétaire actuel.
Literature
Arp, cat. exp., Milan, Galleria del Naviglio, 1971, no. 21.
I. Jianou, Jean Arp, Paris, 1973, p. 71, no. 85a (une autre épreuve illustrée, p. 106, pl. 22).
S. Fauchereau, Arp, New York, 1988, p. 127, no. 85 (une autre épreuve illustrée en couleurs, p. 72 et 73).
A. Hartog et K. Fischer, Hans Arp, Sculptures, A Critical Survey, Ostfildern, 2012, p. 98-99, no. 85a (une autre épreuve illustrée).
Exhibited
Bâle, Galerie d'Art Moderne Marie-Suzanne Feigel et Zurich, Galerie Les Ambassadeurs, Jean Arp, mai-juin 1972, no. 6.
Genève, Galerie d'Art Moderne Marie-Suzanne Feigel, Sculptures, décembre 1972-février 1973, no. 1.
Further Details
Nous remercions la Fondation Arp, Clamart, pour les informations communiquées à propos de cette œuvre.

Conçu en 1947, Squelette d’oiseau s’inscrit dans une période charnière de la carrière de Jean Arp, marquée par le passage du traumatisme de la Seconde Guerre mondiale à une recherche d’universalité et de sérénité. Après avoir fui la France occupée et s’être réfugié en Suisse, Arp revient à la sculpture avec une énergie renouvelée. L’oiseau, motif récurrent dans son œuvre, prend alors une valeur symbolique particulière : il incarne à la fois la fragilité de la vie et l’espoir de renouveau.
Loin de vouloir reproduire de manière réaliste un squelette d’oiseau, Arp en condense ici la mémoire en une forme biomorphique, fluide et arrondie. Cette simplification radicale des volumes traduit le désir de revenir à des formes primordiales, presque cosmiques, en dialogue avec la nature et ses cycles. Le style de Arp atteint alors sa pleine maturité, par sa pureté formelle et son haut niveau d’abstraction. La forme élégante et allongée évoque subtilement un oiseau, tandis que sa simplicité et sa surface lisse et polie transcendent l’organique, incarnant la beauté physique puriste qui caractérise ses sculptures les plus réussies. La qualité transcendantale de ses créations tardives présente de fortes affinités stylistiques, techniques et poétiques avec l’œuvre de Constantin Brancusi. Comme l’observa Stephanie Poley : « Arp était préoccupé par la pureté, par la liberté, par l’indépendance vis-à-vis de tout ce qui est désagréable et limitatif, ainsi que par l’émission active et constante d’énergie positive et sa perception » (S. Poley dans Arp, cat. exp., Minneapolis Institute of Arts, 1987, p. 229). L’élément spirituel de l’idéologie d’Arp se reflète ici dans l’image de cette figure ailée, presque surnaturelle.
L’intérêt d’Arp pour l’homme, la nature, l’art et les formes sculpturales qui unissent ces dimensions est au cœur de son œuvre. Il écrivait lui-même : « l’art est un fruit qui pousse dans l’homme comme un fruit sur une plante ou un enfant dans le ventre de sa mère » (cité dans ibid., p. 260). Cette organicité fonde le succès de ses sculptures, qui semblent issues d’une vision libre de toute contrainte formelle. Max Ernst lui rendait hommage en 1944 en écrivant : « le langage hypnotique d’Arp nous ramène à un paradis perdu, aux secrets cosmiques, et nous apprend à comprendre le langage de l’univers » (ibid., p. 261).

Conceived in 1947, Squelette d’oiseau (Bird Skeleton) belongs to a pivotal period in Jean Arp’s career, one marked by the transition from the trauma of the Second World War to a renewed search for universality and serenity. Having fled occupied France and taken refuge in Switzerland, Arp returned to sculpture with a revitalized creative energy. The bird — a recurring motif throughout his oeuvre — assumed a new symbolic resonance at this time, embodying both the fragility of life and the hope of renewal.
Far from attempting a literal representation of a bird’s skeleton, Arp distilled its essence into a biomorphic, fluid, and rounded form. This radical simplification of volume reflects his desire to return to primordial, almost cosmic forms in harmony with nature and its cycles. At this stage, Arp’s style reached full maturity, distinguished by its formal purity and high degree of abstraction. The elongated, elegant form subtly evokes a bird, while its simplicity and smooth, polished surface transcend the organic, embodying the purist physical beauty that defines his most accomplished sculptures. The transcendental quality of his late creations reveals strong stylistic, technical, and poetic affinities with the work of Constantin Brancusi. As Stephanie Poley observed, “Arp was concerned with purity, with freedom, with independence from all that is unpleasant and limiting, and with the active, constant emission and perception of positive energy” (S. Poley in Arp, exh. cat., Minneapolis Institute of Arts, 1987, p. 229). The spiritual element of Arp’s artistic ideology is reflected here in the image of this winged, almost supernatural form.Arp’s fascination with humanity, nature, art, and the sculptural forms that unite these dimensions lies at the very heart of his work. As he himself wrote, “Art is a fruit that grows within man, like a fruit on a plant or a child in its mother’s womb” (quoted in ibid., p. 260). This organic vision underpins the power of his sculpture, which seems to arise freely, unbound by formal constraint. In 1944, Max Ernst paid tribute to him, writing: “Arp’s hypnotic language leads us back to a lost paradise, to cosmic secrets, and teaches us to understand the language of the universe” (ibid., p. 261).

Brought to you by

Antoine Lebouteiller
Antoine Lebouteiller International Specialist

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