Pierre-Auguste Renoir (1841-1919)
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Provenant d'une collection particulière, Japon
Pierre-Auguste Renoir (1841-1919)

Jeune Fille au chapeau de paille

Details
Pierre-Auguste Renoir (1841-1919)
Jeune Fille au chapeau de paille
signé de l'initiale 'R.' (en bas à droite)
huile sur toile
65.6 x 54.4 cm.
Peint en 1884

signed with the initial 'R.' (lower right)
oil on canvas
25 7⁄8 x 21 ½ in.
Painted in 1884
Provenance
Alfred Savoir, Paris.
Jean-Claude Savoir, Coppet (par descendance vers 1934).
Madame Savoir (avant 1938).
Wildenstein & Co., Inc., New York (acquis auprès de celle-ci en 1968).
Josée-Lyne Falcone, Paris (acquis auprès de celle-ci en 1987); vente, Sotheby’s, Londres, 30 juin 1987, lot 18.
Collection particulière, Europe (acquis au cours de cette vente); vente, Christie's, New York, 15 mai 1990, lot 19.
Collection particulière, Japon (acquis au cours de cette vente).
Puis par descendance au propriétaire actuel.
Literature
W. Rüdiger, 'XXI. Biennal, Venedig 1938', in Die Kunst für alle, Malerei, Plastik, Graphik, Architektur, août 1938, p. 255 (illustré; titré 'Das Mädchen mit dem Hut').
R. Frost, 'Internationalists in Venice, The Art of a "Peaceful" Europe in a Great Biennial Show', in The Art News, 17 septembre 1938, p. 7 (illustré; titré 'Girl with Hat').
F. Daulte, Auguste Renoir, Catalogue raisonné de l'œuvre peint, Figures, 1860-1890, Lausanne, 1971, vol. I, no. 461 (illustré).
G. Néret, Renoir, 60 chefs-d’œuvre, Paris, 1985, pl. 35 (illustré en couleurs; titré 'Femme au chapeau de paille').
G.-P. et M. Dauberville, Renoir, Catalogue raisonné des tableaux, pastels, dessins et aquarelles, 1882-1894, Paris, 2009, vol. II, p. 438, no. 1380 (illustré; titré 'Jeune fille au chapeau de paille au sein dénudé').
Exhibited
Venice, XXI Esposizione Biennale Internazionale d’Arte, juin-septembre 1938, p. 195, no. 13.
Mexico City, Instituto Francés de América Latina, Cien años de pintura francesa, juin-juillet 1953, no. 8 (titré 'La joven del sombrero').
Genève, Musée de l’Athénée, De l'Impressionnisme à l'École de Paris, juillet-septembre 1960, no. 72 (titré 'Jeune fille au chapeau' et daté 'vers 1884').
Cape Town, South African National Gallery, French Paintings of the Turn of the Century, été 1974, no. 18 (illustré en couleurs en couverture; titré 'Femme au chapeau').
New York, Wildenstein & Co., Inc., Renoir, The Gentle Rebel, octobre-novembre 1974, no. 37 (illustré; titré 'Woman Wearing a Hat').
Further details
Cette œuvre sera incluse au catalogue raisonné en ligne de l'œuvre de Pierre-Auguste Renoir actuellement en préparation par le Wildenstein Plattner Institute.

Peinte en 1884, Jeune fille au chapeau de paille s’inscrit dans une phase décisive de la carrière de Pierre-Auguste Renoir, marquée par une profonde révision de ses objectifs artistiques. Après avoir « essoré l’Impressionnisme », selon ses propres mots, l’artiste cherche alors à unir la rigueur du dessin à la douceur de la lumière. Ce retour à une peinture plus construite et plus classique s’exprime dans une série d’études de figures féminines idéalisées, parmi lesquelles Jeune fille au chapeau de paille occupe une place essentielle. Ces œuvres, solidement modelées témoignent du désir de Renoir de « ne plus peindre l’instant fugitif », mais de tendre vers une vision intemporelle de la femme.
Jeune fille au chapeau de paille illustre cette recherche d’équilibre entre sensualité et monumentalité. La jeune femme, aux traits doux et rêveurs, est coiffée d’un large chapeau de paille ; sa chemise blanche glisse sur son épaule, laissant apparaitre sa poitrine et révélant la clarté nacrée de sa peau. La lumière, enveloppant le sujet, et le fondu des tons — crème, or, rose et bleu — crée une atmosphère de sérénité et de grâce. Loin de toute anecdote, la figure incarne une forme d’éternel féminin, détachée du réel mais imprégnée de vie et de lumière. Le sujet devient alors davantage une allégorie de la sensualité et de la beauté féminine, évoquant les représentation féminines de la Renaissance et se rapprochant même des œuvres du Titien.
Ce goût pour la féminité idéalisée, baignée de lumière, ne relève pas d’un simple hédonisme : il traduit la quête d’une beauté universelle et intemporelle. Pour Octave Mirbeau, Renoir est « le peintre des femmes, gracieux et émouvant, sachant révéler la forme de l’âme et le mystère envoûtant du féminin ». Dans Jeune fille au chapeau de paille, cette harmonie de grâce, de lumière et de sensualité annonce les grandes figures des années 1890 et condense la maturité du style de Renoir : un art à la fois classique et vibrant, charnel et poétique, où la peinture devient célébration de la vie même.
Ici, la jeune fille s’inscrit dans un paysage lumineux, où la chair, la mer et sa blouse sont caressées d’un même pinceau fluide. Renoir y affirme la continuité entre la nature de l’arrière-plan et le traitement du sujet : « tout vibre d’une poésie heureuse et ardente, nourrie de chaleur et de lumière », écrivait alors Gustave Geffroy. Ce tableau associe ainsi le motif de la jeune femme à celui du paysage, dans une célébration harmonieuse de la vie et de la lumière.
La question du modèle, récurrente chez Renoir, demeure ici ouverte. Bien que l’artiste pourrait s’être inspiré de Suzanne Valadon (qui posa fréquemment pour lui entre 1883 et 1887), il pourrait également s’agir d’un idéal imaginé. Se conformant aux volontés esthétiques de l’artiste le modèle voit alors ses traits modifiés — nez retroussé, lèvres pleines, regard doux — permettant à l’artiste de privilégier la peinture sur le portrait. « Il faut que le tableau sente la peinture et non le modèle », confiera-t-il plus tard à Albert André.

Painted in 1884, Jeune fille au chapeau de paille marks a decisive phase in Pierre-Auguste Renoir’s career, characterized by a profound reassessment of his artistic aims. Having “exhausted Impressionism,” in his own words, the artist sought to unite the rigor of drawing with the softness of light. This return to a more structured and classical form of painting is expressed through a series of works of idealized female figures, among which Jeune fille au chapeaude paille holds a central place. These solidly modeled works reflect Renoir’s desire to “no longer paint the fleeting moment” but to strive for a timeless vision of womanhood.
Jeune fille au chapeau de paille embodies this pursuit of balance between sensuality and monumentality. The young woman, with gentle, dreamy features, wears a wide straw hat; her white blouse slips off her shoulder, revealing her ‘décolleté’ and the pearly clarity of her skin. The light, enveloping the subject, and the blending of tones—cream, gold, pink, and blue—create an atmosphere of serenity and grace. Far from anecdote, the figure embodies a form of eternal femininity, detached from reality yet imbued with life and light. The subject thus becomes more an allegory of sensuality and feminine beauty, evoking Renaissance representations of women and to some extent, recalling the works of Titian.
This taste for an idealized femininity bathed in light is not mere hedonism; rather, it expresses the quest for a universal and timeless beauty. For Octave Mirbeau, Renoir was “the painter of women, graceful and moving, able to reveal the form of the soul and the enchanting mystery of the feminine.” In Jeune fille au chapeau de paille, this harmony of grace, light, and sensuality anticipates the great figures of the 1890s and condenses Renoir’s mature style: an art both classical and vibrant, carnal and poetic, where painting becomes a celebration of life itself.
Here, the young girl is set within a luminous landscape, where flesh, sea, and blouse are caressed by the same fluid brushstroke. Renoir affirms the continuity between the natural background and the treatment of the figure: “everything vibrates with a joyous and ardent poetry, nourished by warmth and light,” as Gustave Geffroy wrote at the time. This painting thus associates the motif of the young woman with that of the landscape, in a harmonious celebration of life and light.
The question of the model, a recurring concern for Renoir, remains open here. While the artist may have drawn inspiration from Suzanne Valadon—who frequently posed for him between 1883 and 1887—it may also represent an imagined ideal. In accordance with the artist’s aesthetic intentions, the model’s features are modified—upturned nose, full lips, gentle gaze—allowing Renoir to prioritize painting over portraiture. “The painting must feel like paint, not like the model,” he later confided to Albert André.

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