MASERATI 5000 GT COUPÉ 1962
 MASERATI 5000 GT COUPÉ 1962
 MASERATI 5000 GT COUPÉ 1962
5 More
 MASERATI 5000 GT COUPÉ 1962
8 More
MASERATI 5000 GT COUPÉ 1962

CARROSSERIE PAR FRUA

Details
MASERATI 5000 GT COUPÉ 1962
CARROSSERIE PAR FRUA
CHÂSSIS N° AM103.060
MOTEUR N° AM103.060

À RETENIR

La « voiture de rois » de Maserati ; fabriquée à seulement 34 exemplaires
Construite sur commande pour Son Altesse l’Aga Khan IV, avec certains équipements sur mesure tels qu’un tourne-disque Philips 45 tours
Teinte d’origine Penombra Metallizzato (crépuscule métallisé) et intérieur beige Chiaro
Historique bien documenté ; important dossier comprenant des copies des archives Maserati

CARACTÉRISTIQUES TECHNIQUES

Moteur V8 de 4 953 cm³, double allumage, double arbre à cames en tête
Injection mécanique Lucas
325 ch à 5 500 tr/min
Boîte de vitesses manuelle ZF à 5 rapports
Freins à disque Girling hydrauliques assistés aux 4 roues
Suspension avant indépendante à ressorts hélicoïdaux avec amortisseurs télescopiques
Essieu arrière rigide avec ressorts à lames semi-elliptiques et amortisseurs télescopiques

En novembre 1958, Reza Pahlavi, le Shah d’Iran, rencontra les dirigeants de Maserati, Adolfo Orsi et l’ingénieur Giulio Alfieri, pour leur exposer sa vision d’un nouveau modèle de grand tourisme ultra-exclusif. Le Shah souhaitait une voiture de route digne de son titre et proposa donc une machine associant le raffinement de la 3500 GT de Maserati à la puissance du V8 de la redoutable 450S de compétition. Maserati accepta la commande. Le résultat, désigné en interne Tipo 103, devint l’une des automobiles les plus extraordinaires de son époque : la légendaire 5000 GT.

Le cœur battant de la 5000 GT était un spectaculaire V8 de cinq litres de cylindrée à double arbre à cames en tête, cylindres hémisphériques et double allumage. Des blocs de 450S légèrement dégonflés avaient été montés sur les deux premiers exemplaires, mais Maserati a rapidement affiné le moteur pour permettre des trajets plus civilisés à grande vitesse. Les cotes internes ont été revues et la distribution à engrenages issue de la compétition a été remplacée par des chaînes de distribution plus silencieuses. L’injection mécanique Lucas, une technologie de pointe pour l’époque, s’est substituée aux carburateurs Weber, ce qui offrait plus de répondant sur toute la plage de régimes. Pour faire face à une puissance aussi redoutable, Maserati a renforcé davantage le châssis de la 3500 GT et l’a associé à une boîte de vitesses ZF, à un embrayage à double disque et à des freins à disque Girling aux quatre roues, une technologie généralement réservée aux machines de course. Le résultat :un modèle de grand tourisme capable de dépasser les 240 km/h et alliant des solutions d’ingénierie originales à un comportement routier irréprochable.

Entre 1960 et 1965, Maserati n’a produit que 34 exemplaires de la 5000 GT, tous habillés par les meilleurs carrossiers italiens : Allemano, Touring, Ghia, Pininfarina, et la très originale Carrozzeria Frua. Avec un châssis coûtant à lui seul environ 14 000 dollars, la 5000 GT attira une clientèle d’élite : Gianni Agnelli, Briggs Cunningham, Ferdinando Innocenti et le roi Saud, entre autres. C’était la voiture de route ultime de son époque, une GT construite pour les rois, les capitaines d’industrie et les chefs d’État.

Parmi cette clientèle prestigieuse, figurait Son Altesse l’Aga Khan IV, leader spirituel de la communauté des ismaéliens nizârites, et l’une des personnalités les plus cultivées et influentes dans le monde au XXe siècle. Connu pour sa passion des pur-sang, de l’architecture et des arts, l’Aga Khan affichait également des goûts certains en matière d’automobile. À l’été 1962, après avoir essayé la première 5000 GT carrossée par Frua, le modèle exposé au salon de Genève et destiné au colonel Simone, il commanda un exemplaire sur mesure pour lui-même.

À la différence de la 5000 GT du salon, l’Aga Khan a choisi la couleur Penombra Metallizzato pour le châssis AM103.060, une teinte métallisée envoûtante qui évoque le coucher du soleil et oscille entre le gris, le bleu et le violet au gré de la lumière changeante. Cette deuxième 5000 GT produite par Frua reprenait largement les lignes gracieuses du modèle exposé à Genève. Fidèle à son élégance, à sa férocité subtile et à ses proportions parfaites, elle comportait toutefois certains équipements de luxe bien particuliers. Face au passager, la console intégrait un très chic tourne-disque Philips 45 tours, tandis que le conducteur avait devant lui un grand compte-tours central encadré par un magnifique volant à jante en bois dont les rayons formaient le caractéristique trident. L’intérieur était garni de cuir Beige Chiaro (beige clair) et comportait de nombreux détails lumineux, autre marque de fabrique de Frua, pour un contraste véritablement glamour.

La correspondance d’époque entre les agents parisiens Simone & Thépenier et l’usine confirme les demandes de l’Aga Khan : roues à rayons, différentiel à glissement limité, amortisseur de direction et trousse à outils complète. Spacieuse, aérienne et destinée à des voyages continentaux à grande vitesse, l’interprétation de la 5000 GT proposée par Frua constituait l’une des carrosseries les plus racées de toutes les versions de la série 103, avec une élégance discrète, un luxe sans ostentation et une précision de réalisation à la hauteur de cette commande sur mesure.

La facture pro forma émise par Maserati en date du 5 avril 1962 s’élevait à 21 500 dollars, soit le double du prix d’une Aston Martin DB4 Vantage et bien plus qu’une Ferrari 400 Superamerica. La voiture a été livrée à l’Aga Khan en août 1962, sous l’immatriculation parisienne temporaire « 7097 TTA 75 » avant d’être réimmatriculée à Pregny-Chambésy en Suisse, une enclave connue pour ses missions étrangères et ses résidences diplomatiques. Des photographies d’époque la montrent dans différents lieux européens parmi les plus exclusifs. Début 1963, elle était de retour à Modène pour une visite d’entretien.
En 1967, le châssis AM103.060 est probablement revenu chez Simone & Thépenier avant d’être exporté en Italie. La 5000 GT est ensuite partie en Amérique du Nord, où elle est passée par plusieurs collections importantes, dont celles de Tom Price et de Terrence Teodori, personnalité reconnue du Maserati Club.

A la fin des années 1960 et au cours des années 1970, la 5000 GT est restée stockée à Paris. En 1983, le célèbre collectionneur américain Tom Price acheta cette Maserati à Simone & Thépenier, dans un lot qui incluait une 250 GTO. Plus tard au cours de cette décennie, elle devint la propriété de Terrence Teodori, un membre bien connu du Maserati Club. Dans un article du numéro de juillet 1991 du magazine Classic & Sports Car, on peut voir la voiture avec une peinture et une sellerie beige chez un propriétaire japonais.

En 1997, elle a été acquise par le célèbre amateur de Maserati Alfredo Brener, dont la collection comptait plusieurs exemplaires de 5000 GT. Après avoir découvert des traces de la teinte originale Penombra Metallizzato, Brener a commandé une restauration méticuleuse. Entre 1997 et 2003, cette Maserati est apparue dans des concours de premier plan, notamment à Pebble Beach, où elle a remporté la deuxième place de sa catégorie, et à New York en 2003, lors de la célébration de la marque Maserati, organisée par le président de Ferrari-Maserati, Luca Cordero di Montezemolo.

Cette 5000 GT a ensuite été vendue aux enchères au célèbre passionné de Maserati américain John Bookout. En 2004, elle partait à Hong Kong, chez un enthousiaste britannique, Ian Wade. Elle a fait son retour à Pebble Beach en 2007 et a été vendue lors des enchères de Gooding & Company à un collectionneur privé de célèbres automobiles italiennes de carrossiers. Son propriétaire actuel, un collectionneur allemand qui compte une vaste expérience des Maserati de course et de collection, l’a acquise via un intermédiaire américain en 2013.

Depuis, le châssis AM103.060 a écumé les concours, remportant un prix de catégorie au Chantilly Arts & Elegance en 2015. Son passage à The Quail en 2019 a donné au journaliste Winston Goodfellow l’occasion de la tester pour le magazine Magneto. Sa description en capture toute l’essence : « comme un cheval de course qui tire sur les rênes... mélodique, mécanique et brutale ».

Soixante ans après ses premiers tours de roue, la 5000 GT reste la Maserati de route ultime, un modèle exclusif, aristocratique et à la mécanique exotique. La 5000 GT AM103.060, construite sur commande pour l’Aga Khan IV représente le summum de l’exclusivité de ce modèle. Avec une présentation magnifique dans ses couleurs d’origine et accompagnée d’un historique très documenté, comprenant des factures récentes relatives aux travaux mécaniques effectués, elle brille aujourd’hui comme en 1962 et offre une opportunité immanquable pour tout collectionneur appréciant le glamour et la sophistication de l’âge d’or de Maserati.

*Veuillez noter que ce véhicule est proposé sans certificat d'immatriculation.

1962 MASERATI 5000 GT COUPE
COACHWORK BY FRUA

CHASSIS NO. AM103.060
ENGINE NO. AM103.060

HIGHLIGHTS

Maserati’s “Car for Kings”; One of Only 34 Examples Built
Built to Order for His Highness the Aga Khan IV with Bespoke Features Including a Philips 45 RPM Record Player
Presented in Original Penombra Metallizzato (Metallic Twilight) over Beige Chiaro
Well-Documented Provenance; Extensive File Includes Copies of Maserati Records

SPECIFICATIONS

4,953 CC DOHC Twin-Plug V-8 Engine
Lucas Mechanical Fuel Injection
325 BHP at 5,500 RPM
5-Speed Manual ZF Gearbox
4-Wheel Servo-Assisted Girling Disc Brakes
Front Independent Coil-Spring Suspension with Telescopic Dampers
Rear Live Axle with Semi-Elliptical Leaf Springs and Telescopic Dampers

In November 1958, Reza Pahlavi, the Shah of Iran, met with Maserati principals Adolfo Orsi and engineer Giulio Alfieri to outline his vision for a new, ultra-exclusive gran turismo. Desiring a road car worthy of his title, the Shah proposed a machine that combined the refinement of Maserati’s 3500 GT with the might of the V-8 from the fearsome 450S sports-racer. Maserati accepted the commission, and the result – internally designated as the Tipo 103 – became one of the most extraordinary automobiles of its era: the legendary 5000 GT.

At the heart of the 5000 GT was a magnificent five-liter V-8 with dual overhead camshafts, hemispherical combustion chambers, and twin-spark ignition. The first two examples used lightly detuned 450S units, but Maserati soon refined the engine for civilized, high-speed touring, revising its internal dimensions and replacing the competition-specification gear drive with quieter timing chains. Lucas mechanical fuel injection, advanced for the period, replaced Weber carburetors and provided a crisper response across the rev range. To carry this formidable power, Maserati further strengthened the 3500 GT’s chassis, pairing it with a ZF gearbox, twin-plate clutch, and four-wheel Girling disc brakes – technology normally associated with racing machinery. The result was a gran turismo capable of 150 mph, combining exotic engineering with impeccable road manners.

Between 1960 and 1965, Maserati produced just 34 examples of the 5000 GT, each bodied by one of Italy’s finest coachbuilders – Allemano, Touring, Ghia, Pininfarina, and the highly individual Carrozzeria Frua. With the chassis alone costing approximately $14,000, the 5000 GT attracted an elite clientele: Gianni Agnelli, Briggs Cunningham, Ferdinando Innocenti, and King Saud among them. It was the ultimate road car of its era, a grand tourer built for kings, captains of industry, and heads of state.

Among this roster of notable customers was His Highness the Aga Khan IV, spiritual leader of the Nizari Ismaili community and one of the most cultured and internationally influential figures of the 20th century. Well known for his passion for thoroughbred racehorses, architecture, and the arts, the Aga Khan also possessed refined automotive tastes. In the summer of 1962, after sampling the first Frua-bodied 5000 GT – Colonel Simone’s Geneva show car – he commissioned a bespoke example of his own.

Distinguishing his 5000 GT, chassis AM103.060, from the Paris Salon car, the Aga Khan selected Penombra Metallizzato, an enchanting “Metallic Twilight” hue that shifts between gray, blue, and violet under changing light. Frua’s second 5000 GT broadly echoed the graceful lines of the Geneva car – elegant, subtly muscular, and impeccably proportioned – but gained its own distinctive luxuries. A fashionable Philips 45 rpm record player occupied the console opposite the passenger, while the driver faced a large central tachometer framed by a beautifully finished wood-rimmed wheel with its distinctive trident-shaped spokes. The interior was trimmed in Beige Chiaro (Light Beige) leather, with the abundant brightwork – another Frua hallmark – providing a glamorous contrast.

Period correspondence between Paris agents Simone & Thépenier and the factory confirms the Aga Khan’s requests: wire wheels, limited-slip differential, steering damper, and a complete tool kit. Spacious, airy, and designed for rapid continental travel, Frua’s interpretation of the 5000 GT was among the most elegant of all 103-series bodies – sleek yet understated, luxurious without ostentation, and crafted with the precision of a bespoke commission.

Maserati issued a pro forma invoice dated April 5, 1962, for $21,500 – twice the cost of an Aston Martin DB4 Vantage and significantly more than a Ferrari 400 Superamerica. The car was delivered to the Aga Khan in August 1962, wearing temporary Parisian registration “7097 TTA 75” before being re-registered at Pregny-Chambésy in Switzerland, an enclave known for foreign missions and diplomatic residences. Period photographs show the car in the most exclusive European locales, and by early 1963 it had returned to Modena for service.

Throughout the late 1960s and 1970s, the 5000 GT remained in storage in Paris. In 1983, noted American collector Tom Price acquired the Maserati from Simone & Thépenier in a package deal that included a 250 GTO, and later that decade ownership passed to Maserati Club figure Terrence Teodori. A feature in the July 1991 issue of Classic & Sports Car shows the car finished in dark blue with beige upholstery under Japanese ownership.

In 1997, the car was acquired by renowned Maserati connoisseur Alfredo Brener, whose collection included several examples of the 5000 GT. Discovering traces of the original Penombra Metallizzato, Brener commissioned a meticulous restoration. Between 1997 and 2003, the car appeared at major concours, including Pebble Beach – where it won Second in Class – and at the 2003 Maserati celebration in New York, hosted by Ferrari-Maserati president Luca Cordero di Montezemolo.
The car next passed at auction to prominent American Maserati aficionado John Bookout, then in 2004 to Hong Kong-based British enthusiast Ian Wade. It returned to Pebble Beach in 2007, selling at the Gooding & Company auction to a private collector of distinguished Italian coachbuilt automobiles. The current owner, a German collector with extensive Maserati racing and collecting pedigree, acquired it via a US intermediary in 2013.

AM103.060 has since enjoyed a continued concours career, earning a class award at Chantilly Arts & Elegance in 2015 and appearing at The Quail in 2019, where journalist Winston Goodfellow tested it for Magneto magazine. His description captures its essence: “like a racehorse tugging at the reins…melodic, mechanical, and brutal.”

Sixty years after its debut, the 5000 GT remains the ultimate Maserati road car – exclusive, aristocratic, and mechanically exotic. Built to order for the Aga Khan IV, AM103.060 stands at the pinnacle of the model’s exclusivity. Beautifully presented in its original colors and accompanied by important documentation, including recent invoices for mechanical work performed, it appears today much as it did in 1962 and represents an unmissable opportunity for the collector who appreciates the glamour and sophistication of Maserati’s golden era.

*Please note that this vehicle is offered without a registration certificate.

Brought to you by

David Gooding
David Gooding President, Gooding Christie's

More from Rétromobile Paris Auction

View All
View All