Lot Essay
Issu d'une famille de "négociant d'étoffes de soie", Jean Grillon des Chapelles naquit à Châteauroux en décembre 1732. Ayant suivi à Paris des études de procureur, il devint avocat au parlement de Paris en 1764 puis épousa l'année suivante la fille d'un Secrétaire du roi. Payeur des rentes de l'Hôtel de Ville de Paris, la Révolution Française, si elle lui supprima sa noblesse, fit fructifier sa fortune en lui octroyant la direction du service des subsistances des armées. C'est à cette époque qu'il acheta l'ancien Hôtel de Charollais puis l'Hôtel de la rue d'Anjou Saint-Honoré aux héritiers Lebas de Courmont. En 1803 il fit donation à ses enfants du mobilier de sa demeure. Il semblerait que la pendule trônait sur la cheminée du grand salon où le partage de 1814 signale une pendule estimée 500 francs, pièce la plus chère de l'inventaire. Conservée par le fils ainé, puis transportée au Château des Chapelles, la pendule fut conservée dans la descendance jusqu'à aujourd'hui. Un inventaire la signale en 1943: une pendule bronze patiné et doré socle marbre blanc de LEPINE 12000 francs.
Le dessin de cette pendule a été publié par Ernest Dumonthier dans Les bronzes du Mobilier National, pendules et cartels, Paris, 1910. Appartenant alors à la collection Tassinari, ce dessin est attribuable en toute certitude à Jean-Demosthène Dugourc qui s'était peut-être inspiré d'une gravure d'Hubert Robert du Recueil des griffonis publié par l'abbé de Saint Non vers 1771-1773.
Lépine, sur la quinzaine de pendules de ce modèle connues à ce jour, signa deux autres exemplaires. Vente Sotheby's Londres, le 24 juin 1988, lot 19 et Collection Dalva Brothers, New York, avec un mouvement numéroté 4185.
Si nous retenons comme probable l'hypothèse que cette dernière pendule fut composée vers 1788 et que la numérotation des mouvements de Raguet-Lépine débuta au numéro 4000, à la date de la création de la nouvelle société en 1784, nous pouvons déduire que l'horloger fabriquait environ 60 mouvements de pendule annuellement.
La pendule portant sur le cadran le titre "horloger du roy", titre qui a ultérieurement été biffé, prouve à l'évidence que la pendule fut livrée au plus tard en 1792, date de l'abolition de la monarchie. De ces éléments, nous pouvons déduire que la pendule fut commandée et livrée aux environs de 1789-1790.
Selon Adolphe Chapiro, Lépine horloger, Paris, 1988, p.171, l'horloger utilisa sur ses cadrans la numérotation en chiffres romains et chiffres arabes seulement entre 1787 et 1789.
Pierre-Philippe Thomire
C'est Alvar González-Palacios, dans son article 'Pour une de ses plus fameuses pendules Thomire s'est inspiré du peintre Hubert Robert', Connaissance des Arts, septembre 1976, pp.11-13, qui a restitué à Thomire la paternité du modèle de cette pendule. Thomire possédait encore le modèle au début du XIXème siècle. En témoignent une pendule conservée à l'Ambassade de Grande-Bretagne, Sir Pierson Dixon, K.C.M.G., 'French Empire Clocks in British Embassy at Paris', Connoisseur, 1965, volume 158, pp.3-9, dont le cadran est signé de Thomire mais surtout un exemplaire encore Louis XVI signalé dans une vente à la fin du XIXème siècle, Vente Paris, le 16 mars 1889, lot 77.
Les léopards en bronze se retrouvent sur les candélabres de l'Indépendance Américaine livrés en 1785 par Thomire à Louis XVI, encore conservés au château de Versailles.
M. Pierre Verlet dans Sèvres, Paris, 1953, note 1. avait publié un document de 1788 établissant que Pierre-Philippe Thomire avait acheté à la manufacture de Sèvres plusieurs plaques de porcelaine, plaques qui ornent toujours trois pendules aux porteuses. Thomire réalisa deux variantes de ce modèle. Le premier comporte un socle orné de léopards. Une pendule de ce modèle au cadran signé de Robin fut livrée à Marie-Antoinette, peut-être pour ses nouveaux petits appartements de Versailles en 1788 (Dépôt au Musée des Arts Décoratifs). Le second est orné d'un socle sur lequel reposent quatre lions. Un exemplaire de ce modèle, au cadran signé Thomire, est conservé dans une collection privée. Un second exemplaire avec un cadran signé de Laguesse, fait partie des collections du Musée de l'Ermitage à Saint Pétersbourg (n. 807) provenant probablement des achats de Paul Ier à la fin du XVIIIème siècle. Un troisième exemplaire avec un cadran de Godon, conservé au Musée des Arts Décoratifs de Madrid, fit probablement partie de la collection du duc de Saxe Teschen à Laeken (Musée des Arts Décoratifs, Madrid). Un quatrième exemplaire provenant du roi Joseph, frère de Napoléon, est conservé dans une collection privée.
Lépine
Jean-Antoine Lépine (1720-1814) fut reçu maître horloger en 1762. Horloger du roi et du Garde Meuble de la Couronne auxquels il livra trente-deux pendules et cartels, Lépine se retira en 1784 en laissant son fonds à son gendre Raguet. C'est donc à Pierre-Claude Raguet, dit Lépine (1753-1810) qu'il faut restituer la paternité du mouvement de cette pendule d'autant plus que ce dernier ne s'installa place des Victoires qu'en 1786.
Le dessin de cette pendule a été publié par Ernest Dumonthier dans Les bronzes du Mobilier National, pendules et cartels, Paris, 1910. Appartenant alors à la collection Tassinari, ce dessin est attribuable en toute certitude à Jean-Demosthène Dugourc qui s'était peut-être inspiré d'une gravure d'Hubert Robert du Recueil des griffonis publié par l'abbé de Saint Non vers 1771-1773.
Lépine, sur la quinzaine de pendules de ce modèle connues à ce jour, signa deux autres exemplaires. Vente Sotheby's Londres, le 24 juin 1988, lot 19 et Collection Dalva Brothers, New York, avec un mouvement numéroté 4185.
Si nous retenons comme probable l'hypothèse que cette dernière pendule fut composée vers 1788 et que la numérotation des mouvements de Raguet-Lépine débuta au numéro 4000, à la date de la création de la nouvelle société en 1784, nous pouvons déduire que l'horloger fabriquait environ 60 mouvements de pendule annuellement.
La pendule portant sur le cadran le titre "horloger du roy", titre qui a ultérieurement été biffé, prouve à l'évidence que la pendule fut livrée au plus tard en 1792, date de l'abolition de la monarchie. De ces éléments, nous pouvons déduire que la pendule fut commandée et livrée aux environs de 1789-1790.
Selon Adolphe Chapiro, Lépine horloger, Paris, 1988, p.171, l'horloger utilisa sur ses cadrans la numérotation en chiffres romains et chiffres arabes seulement entre 1787 et 1789.
Pierre-Philippe Thomire
C'est Alvar González-Palacios, dans son article 'Pour une de ses plus fameuses pendules Thomire s'est inspiré du peintre Hubert Robert', Connaissance des Arts, septembre 1976, pp.11-13, qui a restitué à Thomire la paternité du modèle de cette pendule. Thomire possédait encore le modèle au début du XIXème siècle. En témoignent une pendule conservée à l'Ambassade de Grande-Bretagne, Sir Pierson Dixon, K.C.M.G., 'French Empire Clocks in British Embassy at Paris', Connoisseur, 1965, volume 158, pp.3-9, dont le cadran est signé de Thomire mais surtout un exemplaire encore Louis XVI signalé dans une vente à la fin du XIXème siècle, Vente Paris, le 16 mars 1889, lot 77.
Les léopards en bronze se retrouvent sur les candélabres de l'Indépendance Américaine livrés en 1785 par Thomire à Louis XVI, encore conservés au château de Versailles.
M. Pierre Verlet dans Sèvres, Paris, 1953, note 1. avait publié un document de 1788 établissant que Pierre-Philippe Thomire avait acheté à la manufacture de Sèvres plusieurs plaques de porcelaine, plaques qui ornent toujours trois pendules aux porteuses. Thomire réalisa deux variantes de ce modèle. Le premier comporte un socle orné de léopards. Une pendule de ce modèle au cadran signé de Robin fut livrée à Marie-Antoinette, peut-être pour ses nouveaux petits appartements de Versailles en 1788 (Dépôt au Musée des Arts Décoratifs). Le second est orné d'un socle sur lequel reposent quatre lions. Un exemplaire de ce modèle, au cadran signé Thomire, est conservé dans une collection privée. Un second exemplaire avec un cadran signé de Laguesse, fait partie des collections du Musée de l'Ermitage à Saint Pétersbourg (n. 807) provenant probablement des achats de Paul Ier à la fin du XVIIIème siècle. Un troisième exemplaire avec un cadran de Godon, conservé au Musée des Arts Décoratifs de Madrid, fit probablement partie de la collection du duc de Saxe Teschen à Laeken (Musée des Arts Décoratifs, Madrid). Un quatrième exemplaire provenant du roi Joseph, frère de Napoléon, est conservé dans une collection privée.
Lépine
Jean-Antoine Lépine (1720-1814) fut reçu maître horloger en 1762. Horloger du roi et du Garde Meuble de la Couronne auxquels il livra trente-deux pendules et cartels, Lépine se retira en 1784 en laissant son fonds à son gendre Raguet. C'est donc à Pierre-Claude Raguet, dit Lépine (1753-1810) qu'il faut restituer la paternité du mouvement de cette pendule d'autant plus que ce dernier ne s'installa place des Victoires qu'en 1786.