Lot Essay
La représentation des fous et de la folie a traversé les siècles, reflétant les perceptions changeantes de la société à l'égard de la démence. Le musée du Louvre (Paris) a récemment exploré cette thématique dans son exposition Figures du fou - Du Moyen Âge aux Romantiques (octobre 2024-février 2025).
Au Moyen Âge, le fou est souvent perçu à travers une lentille religieuse. Il incarne l'insensé qui se détourne de Dieu, une représentation inspirée du psaume 52 : 'Dans son coeur, le fou déclare : « Pas de Dieu ! »'. Avec le temps, la figure du fou s'émancipe de la sphère strictement religieuse pour s'ancrer dans le domaine profane. Les romans de chevalerie dépeignent des héros tels qu'Yvain ou Lancelot sombrant dans la folie amoureuse, illustrant la fine frontière entre passion et folie. Parallèlement, le fou de cour émerge comme un personnage clé des cours royales, servant à la fois de divertissement et de critique voilée du pouvoir en place. À la Renaissance, la figure du fou devient omniprésente, notamment grâce à des œuvres comme La Nef des fous de Sébastien Brant (1458-1521) ou les représentations infernales de Jérôme Bosch (vers 1450-1516) qui utilisent la folie comme métaphore des travers humains et des désordres du monde.
Au XVIIe siècle, la peinture flamande s’intéresse de près aux marges de la société et la folie y trouve une place marquante. Influencé par l’héritage de Jérôme Bosch mais aussi de Pieter Bruegel l’Ancien (vers 1525⁄1530-1569) qui s'intéressent entre autres à la fameuse Extraction de la pierre de folie (Fig. 1), Jan van der Venne (vers 1600-avant 1651) s’inscrit dans leur tradition visuelle en explorant dans son oeuvre les comportements déviants, grotesques ou exagérés, parfois associés – comme dans le cas du tableau ci-présent ou encore dans la figure du petit fou des Musiciens conservé au Kunsthistorisches Museum de Vienne (inv. GG_77) – à la folie. Ses figures aux traits grimaçants, aux postures déformées dont l'aspect caricatural est accentué par un habile jeu de lumière incarnent une forme de théâtralisation de l’anormal.
Au Moyen Âge, le fou est souvent perçu à travers une lentille religieuse. Il incarne l'insensé qui se détourne de Dieu, une représentation inspirée du psaume 52 : 'Dans son coeur, le fou déclare : « Pas de Dieu ! »'. Avec le temps, la figure du fou s'émancipe de la sphère strictement religieuse pour s'ancrer dans le domaine profane. Les romans de chevalerie dépeignent des héros tels qu'Yvain ou Lancelot sombrant dans la folie amoureuse, illustrant la fine frontière entre passion et folie. Parallèlement, le fou de cour émerge comme un personnage clé des cours royales, servant à la fois de divertissement et de critique voilée du pouvoir en place. À la Renaissance, la figure du fou devient omniprésente, notamment grâce à des œuvres comme La Nef des fous de Sébastien Brant (1458-1521) ou les représentations infernales de Jérôme Bosch (vers 1450-1516) qui utilisent la folie comme métaphore des travers humains et des désordres du monde.
Au XVIIe siècle, la peinture flamande s’intéresse de près aux marges de la société et la folie y trouve une place marquante. Influencé par l’héritage de Jérôme Bosch mais aussi de Pieter Bruegel l’Ancien (vers 1525⁄1530-1569) qui s'intéressent entre autres à la fameuse Extraction de la pierre de folie (Fig. 1), Jan van der Venne (vers 1600-avant 1651) s’inscrit dans leur tradition visuelle en explorant dans son oeuvre les comportements déviants, grotesques ou exagérés, parfois associés – comme dans le cas du tableau ci-présent ou encore dans la figure du petit fou des Musiciens conservé au Kunsthistorisches Museum de Vienne (inv. GG_77) – à la folie. Ses figures aux traits grimaçants, aux postures déformées dont l'aspect caricatural est accentué par un habile jeu de lumière incarnent une forme de théâtralisation de l’anormal.