Lot Essay
Cette image saisissante d'un jeune musicien jouant du cornet à bouquin est caractéristique des peintures profanes produites dans le style caravagesque, dont beaucoup circulaient sur le marché de l'art à Rome dans les années 1610-1620. Un jeune homme vêtu à la mode est représenté de trois quarts, fortement éclairé sur un fond sombre et uni. Son costume correspond au goût de l’époque – de volumineuses manches rayées sont cousues à l'épaule à une veste d'un violet profond – et réapparaît dans d'autres œuvres des peintres caravagesques, tout comme le bonnet à plumes que porte le jeune homme. Il convient de comparer, par exemple, la figure de gauche dans La diseuse de bonne aventure de Bartolomeo Manfredi (1582–1622) peint vers 1615-1620 (Detroit Institute of Arts, inv. 79.30) qui porte un bonnet à plumes et des vêtements similaires (bien que les couleurs de la veste et des manches soient inversés).
Le jeune musicien établit une connexion avec le spectateur : il nous regarde et semble s'arrêter de jouer, comme s'il avait été interrompu au cours d'un concert informel ou d'une séance d'entraînement. Ce moment, une fraction de seconde, où un artiste fait une pause pendant une performance rappelle le Musicien de Cecco del Caravaggio (actif vers 1610-1620) peint vers 1615 (The Wellington Collection, Apsley House [English Heritage], Londres, inv. WM.1547-1948). Ici aussi, des objets sont éparpillés au premier plan : une partition de musique est entre autres ouverte devant le musicien, non loin d’une trompette.
Le peintre caravagesque français Nicolas Tournier (1590-1639) naît à Montbéliard, dans le Doubs, dans l'est de la France. On sait peu de choses sur ses débuts, mais il est possible qu'il se soit formé auprès de son père et de ses oncles, qui étaient également peintres. Comme beaucoup d'artistes français, flamands et hollandais de sa génération, il est documenté à Rome entre 1619 et 1626 : il partage son logement avec Gérard Douffet (1594-1660) à partir de 1619 et avec 'Nicolò fiamengo' (probablement Nicolas Régnier [1591-1667]) en 1620. Les peintures romaines de Tournier sont fortement influencées par celles de Manfredi, qui a joué un rôle crucial dans la formation et la diffusion du style caravagesque, en particulier au cours de la décennie qui a suivi la mort du Caravage (1571-1610). Manfredi dirige un atelier prospère à Rome, par lequel Tournier a probablement transité, produisant des copies et des variantes de ses compositions. En 1627, Tournier retourne en France et s'installe à Toulouse à partir de 1632.
Nous tenons à remercier Axel Hémery d’avoir confirmé l’attribution de ce tableau à Nicolas Tournier sur base d’un examen photographique de l’œuvre.
Le jeune musicien établit une connexion avec le spectateur : il nous regarde et semble s'arrêter de jouer, comme s'il avait été interrompu au cours d'un concert informel ou d'une séance d'entraînement. Ce moment, une fraction de seconde, où un artiste fait une pause pendant une performance rappelle le Musicien de Cecco del Caravaggio (actif vers 1610-1620) peint vers 1615 (The Wellington Collection, Apsley House [English Heritage], Londres, inv. WM.1547-1948). Ici aussi, des objets sont éparpillés au premier plan : une partition de musique est entre autres ouverte devant le musicien, non loin d’une trompette.
Le peintre caravagesque français Nicolas Tournier (1590-1639) naît à Montbéliard, dans le Doubs, dans l'est de la France. On sait peu de choses sur ses débuts, mais il est possible qu'il se soit formé auprès de son père et de ses oncles, qui étaient également peintres. Comme beaucoup d'artistes français, flamands et hollandais de sa génération, il est documenté à Rome entre 1619 et 1626 : il partage son logement avec Gérard Douffet (1594-1660) à partir de 1619 et avec 'Nicolò fiamengo' (probablement Nicolas Régnier [1591-1667]) en 1620. Les peintures romaines de Tournier sont fortement influencées par celles de Manfredi, qui a joué un rôle crucial dans la formation et la diffusion du style caravagesque, en particulier au cours de la décennie qui a suivi la mort du Caravage (1571-1610). Manfredi dirige un atelier prospère à Rome, par lequel Tournier a probablement transité, produisant des copies et des variantes de ses compositions. En 1627, Tournier retourne en France et s'installe à Toulouse à partir de 1632.
Nous tenons à remercier Axel Hémery d’avoir confirmé l’attribution de ce tableau à Nicolas Tournier sur base d’un examen photographique de l’œuvre.