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Lot Essay
L’ORIGINE DU MODÈLE
Le groupe qui compose aujourd’hui notre pendule, mettant en scène des figures du Temps et de Cupidon, trouve ses racines dans un modèle plus complexe imaginé par Augustin Pajou en 1775. Ce dernier, sculpteur du Roi, l’a conçu d’après un dessin de l’architecte Claude Billard de Bélisard pour Louis V Joseph de Bourbon-Condé, 8e prince de Condé (1740-1818). Ce modèle est mentionné dans les inventaires de l'époque :
Mémoire du modèle d’une pendule qui devait être exécutée en bronze pour S.A.S. Monseigneur le prince de Condé ; le dit modèle a été réalisé sous la direction de M. Bellisard, son architecte, par le sieur Pajou, sculpteur du Roi, dans le courant de l’année 1775. […] De part et d’autre de ce globe, deux figures d’un pied et demi de hauteur sont représentées : l’une incarne le Temps, accompagné d’un enfant qui entoure son sablier d’une guirlande de fleurs ; l’autre figure l’Amour, qui pose son flambeau sur le globe, comme pour l’embraser, tout en tenant une flèche, symbole des heures qu’il marque.
Une deuxième version de cette pendule a été imaginée sur un piétement richement décoré, mais elle restera également inachevée. Ce modèle, destiné à la duchesse de Mazarin, est décrit dans la célèbre vente de la collection du fondeur Feuchère Père, après la cessation de son activité le 29 novembre 1824. Il est mentionné sous le lot 143, comme suit :
143. Grand meuble, pendule avec jeu de flûtes, mouvement de Lepaute. Le groupe qui couronne ce meuble a été fait pour la duchesse de Mazarin ; les figures sont de M. Pajou, l’exécution en cuivre est de Martincourt ; les cariatides du meuble sont de M. Stouf ; tous les accessoires sont ciselés par les plus habiles artistes. Ce meuble, lorsqu’il sera achevé, sera d'une rare beauté ; un jeu de flûtes à plusieurs cylindres n’a pas encore été installé. La dépense engagée jusqu’à ce jour est considérable. Il est facile aujourd'hui de finaliser cette pièce, qui deviendra sans pareille.
Bien que ces deux exemplaires n’aient jamais été réalisés, d'autres pendules inspirées de ce modèle ont vu le jour et sont aujourd'hui conservées dans des collections publiques et privées. Parmi celles-ci, une pendule de cheminée très similaire est conservée au Metropolitan Museum (inv. 17.190.2126), anciennement dans la collection de J.P. Morgan et léguée en 1917. Une version entièrement dorée a récemment été vendue chez Sotheby’s à Paris, le 13 octobre 2022, lors de la dispersion de la collection princière de l’hôtel Lambert. Enfin, plusieurs dessins de cette pendule ont été préservés. Deux d’entre eux sont aujourd’hui conservés au musée de l'Ermitage à Saint-Pétersbourg (Inv. 28085 et 30133).
LE SUCCÈS DU MODÈLE
Ce modèle connaîtra un grand succès tout au long du XIXe siècle. Il figure ainsi dans la vente de la collection d'Alfred Emmanuel Louis Beurdeley (1847-1919), organisée à Paris, à la galerie Georges Petit, du 6 au 9 mai 1895, sous le lot 52, où il est décrit comme suit :
52 – Grande pendule de style Louis XVI, composée d’un groupe de trois figures : Le Temps, l’Immortalité et l’Amour, en bronze patiné et bronze doré, entourant une sphère émaillée bleue, constellée d’étoiles en strass et divisée par deux cadrans tournants. Elle repose sur un autel de bronze doré, décoré d’un bas-relief : Invocation à l’Amour. Socle rectangulaire en granit rose d’Égypte. Haut. 75 cm ; larg. 1 m.
Au vu de la description précise, des dimensions et de la mention de la base en granit rose caractéristique, il est fort probable que cette pendule corresponde à notre exemplaire actuel. Une autre pendule, très similaire, est également connue et se trouve aujourd’hui au Palais S.A.S. le Prince de Monaco, dans le salon Louis XV.
Le groupe qui compose aujourd’hui notre pendule, mettant en scène des figures du Temps et de Cupidon, trouve ses racines dans un modèle plus complexe imaginé par Augustin Pajou en 1775. Ce dernier, sculpteur du Roi, l’a conçu d’après un dessin de l’architecte Claude Billard de Bélisard pour Louis V Joseph de Bourbon-Condé, 8e prince de Condé (1740-1818). Ce modèle est mentionné dans les inventaires de l'époque :
Mémoire du modèle d’une pendule qui devait être exécutée en bronze pour S.A.S. Monseigneur le prince de Condé ; le dit modèle a été réalisé sous la direction de M. Bellisard, son architecte, par le sieur Pajou, sculpteur du Roi, dans le courant de l’année 1775. […] De part et d’autre de ce globe, deux figures d’un pied et demi de hauteur sont représentées : l’une incarne le Temps, accompagné d’un enfant qui entoure son sablier d’une guirlande de fleurs ; l’autre figure l’Amour, qui pose son flambeau sur le globe, comme pour l’embraser, tout en tenant une flèche, symbole des heures qu’il marque.
Une deuxième version de cette pendule a été imaginée sur un piétement richement décoré, mais elle restera également inachevée. Ce modèle, destiné à la duchesse de Mazarin, est décrit dans la célèbre vente de la collection du fondeur Feuchère Père, après la cessation de son activité le 29 novembre 1824. Il est mentionné sous le lot 143, comme suit :
143. Grand meuble, pendule avec jeu de flûtes, mouvement de Lepaute. Le groupe qui couronne ce meuble a été fait pour la duchesse de Mazarin ; les figures sont de M. Pajou, l’exécution en cuivre est de Martincourt ; les cariatides du meuble sont de M. Stouf ; tous les accessoires sont ciselés par les plus habiles artistes. Ce meuble, lorsqu’il sera achevé, sera d'une rare beauté ; un jeu de flûtes à plusieurs cylindres n’a pas encore été installé. La dépense engagée jusqu’à ce jour est considérable. Il est facile aujourd'hui de finaliser cette pièce, qui deviendra sans pareille.
Bien que ces deux exemplaires n’aient jamais été réalisés, d'autres pendules inspirées de ce modèle ont vu le jour et sont aujourd'hui conservées dans des collections publiques et privées. Parmi celles-ci, une pendule de cheminée très similaire est conservée au Metropolitan Museum (inv. 17.190.2126), anciennement dans la collection de J.P. Morgan et léguée en 1917. Une version entièrement dorée a récemment été vendue chez Sotheby’s à Paris, le 13 octobre 2022, lors de la dispersion de la collection princière de l’hôtel Lambert. Enfin, plusieurs dessins de cette pendule ont été préservés. Deux d’entre eux sont aujourd’hui conservés au musée de l'Ermitage à Saint-Pétersbourg (Inv. 28085 et 30133).
LE SUCCÈS DU MODÈLE
Ce modèle connaîtra un grand succès tout au long du XIXe siècle. Il figure ainsi dans la vente de la collection d'Alfred Emmanuel Louis Beurdeley (1847-1919), organisée à Paris, à la galerie Georges Petit, du 6 au 9 mai 1895, sous le lot 52, où il est décrit comme suit :
52 – Grande pendule de style Louis XVI, composée d’un groupe de trois figures : Le Temps, l’Immortalité et l’Amour, en bronze patiné et bronze doré, entourant une sphère émaillée bleue, constellée d’étoiles en strass et divisée par deux cadrans tournants. Elle repose sur un autel de bronze doré, décoré d’un bas-relief : Invocation à l’Amour. Socle rectangulaire en granit rose d’Égypte. Haut. 75 cm ; larg. 1 m.
Au vu de la description précise, des dimensions et de la mention de la base en granit rose caractéristique, il est fort probable que cette pendule corresponde à notre exemplaire actuel. Une autre pendule, très similaire, est également connue et se trouve aujourd’hui au Palais S.A.S. le Prince de Monaco, dans le salon Louis XV.