Lot Essay
Ce canapé et ces fauteuils proviennent d’un palais mythique, le Palazzo Labia. Située au carrefour des deux plus grands canaux de Venise, baigne depuis plusieurs siècles cette demeure patricienne d’une famille catalane qui a nourri de son invraisemblable richesse les derniers feux de la République de Venise.
Si Félix Ziem au XIXème écrivait « avoir rêvé le beau » sur les lagunes polies et silencieuses de Venise, Carlos de Beistegui est lui parvenu à le faire revivre. C’est l’immense défi qu’il se lance en 1948 lorsqu’il acquiert le Palazzo Labia, laissé dans un état de quasi-abandon dans une Venise désertée. Et qu’il relève quand, après trois ans de travaux, de décoration, d’ameublement dont lui seul a le secret, il convoque pour admirer son chef-d’œuvre toute la Café Society et l’aristocratie, et leur donne ce qui restera pour l’Histoire « le Bal du Siècle ».
Singer et Polignac, Gould et Castellane, Vanderbilt et Marlborough, tout le bottin mondain débarque en gondole. Orson Welles et Salvador Dali suivent de près pour escorter, venus des quatre coins du monde, tout ce que l’entre-deux-guerres a connu de titres et de fortunes … Des 1500 invités, seul Churchill manque à l’appel.
Sous les ors du palais Labia, au pied des fresques de Tiepolo qui recouvrent les murs, tous vont revivre au cours d’une nuit rêvée les heures fantasmées de la Venise de Véronèse. Cocteau et Morand ont évoqué « cette dernière fête européenne », ce chant du cygne d’une élite cosmopolite désireuse d’oublier dans un dernier feu d’artifice les malheurs d’une guerre qui l’a épuisée.
Si Félix Ziem au XIXème écrivait « avoir rêvé le beau » sur les lagunes polies et silencieuses de Venise, Carlos de Beistegui est lui parvenu à le faire revivre. C’est l’immense défi qu’il se lance en 1948 lorsqu’il acquiert le Palazzo Labia, laissé dans un état de quasi-abandon dans une Venise désertée. Et qu’il relève quand, après trois ans de travaux, de décoration, d’ameublement dont lui seul a le secret, il convoque pour admirer son chef-d’œuvre toute la Café Society et l’aristocratie, et leur donne ce qui restera pour l’Histoire « le Bal du Siècle ».
Singer et Polignac, Gould et Castellane, Vanderbilt et Marlborough, tout le bottin mondain débarque en gondole. Orson Welles et Salvador Dali suivent de près pour escorter, venus des quatre coins du monde, tout ce que l’entre-deux-guerres a connu de titres et de fortunes … Des 1500 invités, seul Churchill manque à l’appel.
Sous les ors du palais Labia, au pied des fresques de Tiepolo qui recouvrent les murs, tous vont revivre au cours d’une nuit rêvée les heures fantasmées de la Venise de Véronèse. Cocteau et Morand ont évoqué « cette dernière fête européenne », ce chant du cygne d’une élite cosmopolite désireuse d’oublier dans un dernier feu d’artifice les malheurs d’une guerre qui l’a épuisée.