Lot Essay
JEAN-HENRI RIESENER, « EBENISTE ORDINAIRE DU ROI »
Jean-Henri Riesener (1734-1806), reçu maître en 1768, s’est forgé durablement une réputation de véritable virtuose du mobilier Louis XVI. Très apprécié de la reine Marie-Antoinette, il est nommé en 1774 Ebéniste ordinaire du Roi, titre marquant son succès et son talent d’artisan.
UN CREATEUR DE GENIE
Né en Allemagne, Riesener doit à Paris une carrière remarquable, d’abord sous l’égide d’Oeben, puis sous son propre nom. Sa première commande royale, le bureau à cylindre du Cabinet intérieur de Louis XV à Versailles, illustre son habileté à utiliser bois et bronze dans une harmonie globale saisissante. Il y allie la nouveauté et le raffinement qui caractérisent son œuvre tout au long de sa carrière. Il poursuit la tradition de son maître Oeben dans la finesse de la marqueterie et des bronzes ; l’ingéniosité des mécanismes d’ouverture et de fermeture rejoint la dissimulation des fixations et apporte au meuble un caractère unique.
Grâce à cette création, Riesener, après la mort d’Oeben et la réception de sa maîtrise, voit le nombre de commandes aristocratiques et royales affluer. Bénéficiant de la confiance de Marie-Antoinette, il devient le principal fournisseur des demeures royales pour lesquelles il réalise de véritables trésors d’artisanat. Alternant entre lignes massives et courbures graciles, son atout d’adaptation lui offre les faveurs d’une large clientèle.
La présente commode est un superbe modèle d’équilibre et de sobriété, d’élégance et de savoir-faire.
La division tripartite de la façade avec ressaut central est adoptée par les ébénistes autour des années 1760 et caractérise les commodes de la fin du règne de Louis XV jusqu’à la Révolution. Riesener se distingue toutefois des autres ébénistes en ce qu’il intègre une forme trapézoïdale unique dans la structure de la façade offrant au meuble un raffinement supplémentaire.
UN MODELE APPRECIE DES COLLECTIONS
Notre commode est à rapprocher de deux autres conservées au musée Carnavalet (inv. MB 462 et inv. MB 296), l’une ornée de moulures en bronze ciselé et doré encadrant les panneaux de la façade et des côtés, et la seconde, plus simple avec de fines moulures d’acajou remplaçant le bronze. La vente de la collection Jacques Doucet en juin 1912 propose également une commode estampillée Riesener suivant un modèle similaire (vente collection Jacques Doucet, 7 et 8 juin 1912, lot 330).
Ces trois précédentes commodes possèdent une double-estampille de Riesener et d’Adam Weisweiler. Face à de nombreuses commandes, Riesener sous-traitait certains de ses meubles et Weisweiler fut l’un de ceux qui lui permirent de répondre aux attentes royales et aristocrates jusqu’à la Révolution. Exemples parfaits de ces livraisons, les trois commodes de sa main et estampillées Weisweiler, livrées à Fontainebleau et ayant appartenu par la suite aux collections Anna Gould et Cornet-Epinat, suivent une structure sobre aux montants en acajou massif à laquelle est jointe une ornementation discrète et harmonieuse.
Chacune de ses commodes est différente mais les formes restent les mêmes. Il ajuste les bronzes et varie les volumes en les adaptant aux goûts de ses clients conférant a fortiori un caractère unique à chaque meuble.
Meilleur représentant du néoclassicisme, il marque le cœur de métier en sachant parfaitement faire évoluer son style entre la fin du règne de Louis XV et la fin du règne de Louis XVI.
Jean-Henri Riesener (1734-1806), reçu maître en 1768, s’est forgé durablement une réputation de véritable virtuose du mobilier Louis XVI. Très apprécié de la reine Marie-Antoinette, il est nommé en 1774 Ebéniste ordinaire du Roi, titre marquant son succès et son talent d’artisan.
UN CREATEUR DE GENIE
Né en Allemagne, Riesener doit à Paris une carrière remarquable, d’abord sous l’égide d’Oeben, puis sous son propre nom. Sa première commande royale, le bureau à cylindre du Cabinet intérieur de Louis XV à Versailles, illustre son habileté à utiliser bois et bronze dans une harmonie globale saisissante. Il y allie la nouveauté et le raffinement qui caractérisent son œuvre tout au long de sa carrière. Il poursuit la tradition de son maître Oeben dans la finesse de la marqueterie et des bronzes ; l’ingéniosité des mécanismes d’ouverture et de fermeture rejoint la dissimulation des fixations et apporte au meuble un caractère unique.
Grâce à cette création, Riesener, après la mort d’Oeben et la réception de sa maîtrise, voit le nombre de commandes aristocratiques et royales affluer. Bénéficiant de la confiance de Marie-Antoinette, il devient le principal fournisseur des demeures royales pour lesquelles il réalise de véritables trésors d’artisanat. Alternant entre lignes massives et courbures graciles, son atout d’adaptation lui offre les faveurs d’une large clientèle.
La présente commode est un superbe modèle d’équilibre et de sobriété, d’élégance et de savoir-faire.
La division tripartite de la façade avec ressaut central est adoptée par les ébénistes autour des années 1760 et caractérise les commodes de la fin du règne de Louis XV jusqu’à la Révolution. Riesener se distingue toutefois des autres ébénistes en ce qu’il intègre une forme trapézoïdale unique dans la structure de la façade offrant au meuble un raffinement supplémentaire.
UN MODELE APPRECIE DES COLLECTIONS
Notre commode est à rapprocher de deux autres conservées au musée Carnavalet (inv. MB 462 et inv. MB 296), l’une ornée de moulures en bronze ciselé et doré encadrant les panneaux de la façade et des côtés, et la seconde, plus simple avec de fines moulures d’acajou remplaçant le bronze. La vente de la collection Jacques Doucet en juin 1912 propose également une commode estampillée Riesener suivant un modèle similaire (vente collection Jacques Doucet, 7 et 8 juin 1912, lot 330).
Ces trois précédentes commodes possèdent une double-estampille de Riesener et d’Adam Weisweiler. Face à de nombreuses commandes, Riesener sous-traitait certains de ses meubles et Weisweiler fut l’un de ceux qui lui permirent de répondre aux attentes royales et aristocrates jusqu’à la Révolution. Exemples parfaits de ces livraisons, les trois commodes de sa main et estampillées Weisweiler, livrées à Fontainebleau et ayant appartenu par la suite aux collections Anna Gould et Cornet-Epinat, suivent une structure sobre aux montants en acajou massif à laquelle est jointe une ornementation discrète et harmonieuse.
Chacune de ses commodes est différente mais les formes restent les mêmes. Il ajuste les bronzes et varie les volumes en les adaptant aux goûts de ses clients conférant a fortiori un caractère unique à chaque meuble.
Meilleur représentant du néoclassicisme, il marque le cœur de métier en sachant parfaitement faire évoluer son style entre la fin du règne de Louis XV et la fin du règne de Louis XVI.