Lot Essay
Didier Robert de Vaugondy, 1723-1786, était le fils du célèbre Gilles Robert de Vaugondy, 1688-1766, auteur de l'Atlas portatif Universel et Militaire et arrière-petit-fils de l'un des plus grands cartographes franais du XVIIème siècle, Nicolas Sanson, géographe officiel de la famille royale.
Le père et le fils étaient installés quai de l'horloge, non loin du Louvre, parmi nombre de leurs confrères, mathématiciens, fabricants d'instruments scientifiques. Parmi leurs voisins on retrouve Nicolas Bion et son fils Jean Pigeon, Pierre Moullart-Sanson, Nicolas Fortin et Jean-Baptiste Fortin.
Travaillant principalement comme éditeur de cartes et d'atlas, mélangeant son propre travail avec celui des rééditions de son arrière-grand-père Sanson, Gilles travailla sous le nom de jeune fille de sa mère, Robert. Il était assisté de ses deux fils Didier et Martin. Didier rompit avec la tradition familiale, non seulement en reprenant le patronyme Vaugondy, mais aussi en achetant une particule "de", et surtout en publiant en 1745 comme première oeuvre un ensemble de globes accompagnés d'un livre intitulé Abrégé des Différens systèmes du monde de la sphère et usages des globes, suivant les hypothèses de Ptolémée et de Copernic.
Ces travaux montrèrent son vif intérêt pour la cartographie mais aussi une grande innovation dans le montage et la présentation des globes et sphères armillaires.
S'inspirant de l'exemplaire précédent, Didier produisit en 1750 un globe terrestre d'un diamètre de 6 pouces (15 cm). Ce globe fut présenté à Louis XV, ardent défenseur du travail de l'académie royale des Sciences, dans la compétition pour le titre de Géographe ordinaire du Roi, titre qu'évidemment il obtint.
Ainsi qu'il le mentionna dans la préface de Usages des Globes, Didier discuta avec le roi des difficultés de la représentation "à plat" des pôles sur de si petites sphères. Cette discussion est à l'origine de la commande royale pour une paire de globes de 18 pouces (46 cm) de diamètre pour l'usage de la Marine, les plus grands globes montés en France depuis ceux de Vincenzo Coronelli en 1688/1693 de trois pieds et demi de diamètre (107 cm).
Mary Spondberg Pedley signale que la paire de globes de 18 pouces (46 cm) fut présentée en novembre ou décembre 1751, ainsi qu'une édition spéciale de Usages des Globes. Cette paire avait été acceptée par l'Académie Royale des Sciences, à laquelle siégaient les astronomes Cassini et Le Monnier.
A ce moment Didier préparait déjà son prochain projet pour un globe de 6 pieds (183 cm) de diamètre, qui devait montrer de façon plus évidente la nature non-sphérique de la terre.
Il devait être accompagnée, ainsi que le signale la préface de Usages des Globes, d'un traité sur la construction de sphères de cette ampleur, ainsi que la description des figures allégoriques ornant les supports proposés et les méthodes géographiques et cartographiques employées. Ce projet ne vit jamais le jour, parce que d'une part l'académie contestait l'utilité de reproduire "à plat" la terre sur une telle échelle, car la différence ne serait que de 6mm à chaque pôle, et d'autre part, on ne pouvait installer nulle part un atelier permettant la construction d'un globe de cette taille. L'aile est du Louvre, ainsi qu'il avait été suggéré, était occupée par le duc de Nevers; de plus le coût de 26,000 livres pour la transformation de cette aile en atelier fit abandonner le projet.
Cependant de 1784 jusqu'à sa mort en 1786, Didier collabora étroitement à la fabrication d'un globe terrestre de 8 pieds (244 cm), aujourd'hui conservé à Versailles, avec Nicolas Gabriel Le Clerc et Dom Claude Bergevin. Il ne le connut pas achevé.
Le désir de Didier de rédiger un traité sur la construction des globes fut réalisé lorsque Diderot lui demanda d'écrire l'entrée des "Globes" dans son encyclopédie qui devait être publiée entre 1751 et 1765. Didier écrivit donc un article de sept pages sur l'élaboration des globes décrivant chaque étape depuis le choix du bois jusqu'à la colle utilisée pour les bandes cartographiées.
Parallèlement, Didier et son père entreprirent de commercialiser la paire de globes de 18 pouces par souscription. Ils l'annoncèrent en avril 1753 dans une édition du Journal des Scavants indiquant qu'ils étaient à usage marin, par ordre du Roi.
Les souscripteurs recevaient également une copie de Usages des Globes et une chape de vertical: demi-cercle de cuivre roulant librement autour des méridiens portant une petite sphère représentant le soleil copernicien. Pour 50 livres de plus, il était possible de recevoir un spherico-gnonomètre ou rapporteur sphérique, permettant de mesurer des angles parallèles et résolvant des problèmes de trigonométrie sphérique sur une sphère céleste.
Les prix étaient:
Montage simple 460 livres
Montage sur un pied mais de bon goùt, vernis à la capucine
600 livres
Sur un pied plus élaboré et montage de bronze
800 livres
Sur un pied richement orné, gravé comme on le voit sur la vignette, et portant les armes du souscripteur 1000 livres
Très peu de ces globes sont parvenus jusqu'à nos jours. Mary Spondberg Pedley signale un globe terrestre dans le bureau du Directeur des Archives et Documentation au Ministère des Affaires Etrangères de Paris, sur un socle postérieur, réalisé d'après celui figurant dans l'Encyclopédie de Diderot.
Edward-Luther Stevenson, en 1921, ne put retrouver aucun des globes de 1751; cependant il signale des rééditions de 1764 à la Biblioteca Governativa de Lucca, à la Biblioteca Real de Caserta et à l'Osservatorio Patriacale de Venise (seulement un globe céleste).
Le père et le fils étaient installés quai de l'horloge, non loin du Louvre, parmi nombre de leurs confrères, mathématiciens, fabricants d'instruments scientifiques. Parmi leurs voisins on retrouve Nicolas Bion et son fils Jean Pigeon, Pierre Moullart-Sanson, Nicolas Fortin et Jean-Baptiste Fortin.
Travaillant principalement comme éditeur de cartes et d'atlas, mélangeant son propre travail avec celui des rééditions de son arrière-grand-père Sanson, Gilles travailla sous le nom de jeune fille de sa mère, Robert. Il était assisté de ses deux fils Didier et Martin. Didier rompit avec la tradition familiale, non seulement en reprenant le patronyme Vaugondy, mais aussi en achetant une particule "de", et surtout en publiant en 1745 comme première oeuvre un ensemble de globes accompagnés d'un livre intitulé Abrégé des Différens systèmes du monde de la sphère et usages des globes, suivant les hypothèses de Ptolémée et de Copernic.
Ces travaux montrèrent son vif intérêt pour la cartographie mais aussi une grande innovation dans le montage et la présentation des globes et sphères armillaires.
S'inspirant de l'exemplaire précédent, Didier produisit en 1750 un globe terrestre d'un diamètre de 6 pouces (15 cm). Ce globe fut présenté à Louis XV, ardent défenseur du travail de l'académie royale des Sciences, dans la compétition pour le titre de Géographe ordinaire du Roi, titre qu'évidemment il obtint.
Ainsi qu'il le mentionna dans la préface de Usages des Globes, Didier discuta avec le roi des difficultés de la représentation "à plat" des pôles sur de si petites sphères. Cette discussion est à l'origine de la commande royale pour une paire de globes de 18 pouces (46 cm) de diamètre pour l'usage de la Marine, les plus grands globes montés en France depuis ceux de Vincenzo Coronelli en 1688/1693 de trois pieds et demi de diamètre (107 cm).
Mary Spondberg Pedley signale que la paire de globes de 18 pouces (46 cm) fut présentée en novembre ou décembre 1751, ainsi qu'une édition spéciale de Usages des Globes. Cette paire avait été acceptée par l'Académie Royale des Sciences, à laquelle siégaient les astronomes Cassini et Le Monnier.
A ce moment Didier préparait déjà son prochain projet pour un globe de 6 pieds (183 cm) de diamètre, qui devait montrer de façon plus évidente la nature non-sphérique de la terre.
Il devait être accompagnée, ainsi que le signale la préface de Usages des Globes, d'un traité sur la construction de sphères de cette ampleur, ainsi que la description des figures allégoriques ornant les supports proposés et les méthodes géographiques et cartographiques employées. Ce projet ne vit jamais le jour, parce que d'une part l'académie contestait l'utilité de reproduire "à plat" la terre sur une telle échelle, car la différence ne serait que de 6mm à chaque pôle, et d'autre part, on ne pouvait installer nulle part un atelier permettant la construction d'un globe de cette taille. L'aile est du Louvre, ainsi qu'il avait été suggéré, était occupée par le duc de Nevers; de plus le coût de 26,000 livres pour la transformation de cette aile en atelier fit abandonner le projet.
Cependant de 1784 jusqu'à sa mort en 1786, Didier collabora étroitement à la fabrication d'un globe terrestre de 8 pieds (244 cm), aujourd'hui conservé à Versailles, avec Nicolas Gabriel Le Clerc et Dom Claude Bergevin. Il ne le connut pas achevé.
Le désir de Didier de rédiger un traité sur la construction des globes fut réalisé lorsque Diderot lui demanda d'écrire l'entrée des "Globes" dans son encyclopédie qui devait être publiée entre 1751 et 1765. Didier écrivit donc un article de sept pages sur l'élaboration des globes décrivant chaque étape depuis le choix du bois jusqu'à la colle utilisée pour les bandes cartographiées.
Parallèlement, Didier et son père entreprirent de commercialiser la paire de globes de 18 pouces par souscription. Ils l'annoncèrent en avril 1753 dans une édition du Journal des Scavants indiquant qu'ils étaient à usage marin, par ordre du Roi.
Les souscripteurs recevaient également une copie de Usages des Globes et une chape de vertical: demi-cercle de cuivre roulant librement autour des méridiens portant une petite sphère représentant le soleil copernicien. Pour 50 livres de plus, il était possible de recevoir un spherico-gnonomètre ou rapporteur sphérique, permettant de mesurer des angles parallèles et résolvant des problèmes de trigonométrie sphérique sur une sphère céleste.
Les prix étaient:
Montage simple 460 livres
Montage sur un pied mais de bon goùt, vernis à la capucine
600 livres
Sur un pied plus élaboré et montage de bronze
800 livres
Sur un pied richement orné, gravé comme on le voit sur la vignette, et portant les armes du souscripteur 1000 livres
Très peu de ces globes sont parvenus jusqu'à nos jours. Mary Spondberg Pedley signale un globe terrestre dans le bureau du Directeur des Archives et Documentation au Ministère des Affaires Etrangères de Paris, sur un socle postérieur, réalisé d'après celui figurant dans l'Encyclopédie de Diderot.
Edward-Luther Stevenson, en 1921, ne put retrouver aucun des globes de 1751; cependant il signale des rééditions de 1764 à la Biblioteca Governativa de Lucca, à la Biblioteca Real de Caserta et à l'Osservatorio Patriacale de Venise (seulement un globe céleste).