TAPIS DE LA SAVONNERIE D'EPOQUE LOUIS XV
TAPIS DE LA SAVONNERIE D'EPOQUE LOUIS XV

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TAPIS DE LA SAVONNERIE D'EPOQUE LOUIS XV
En laine à fond or présentant un cartouche central quadrilobé orné de fleurs de lys, entouré d'une guirlande de fleurs, les écoinçons ornés d'agrafes d'acanthe, restaurations et zone de retissage
350 x 280 cm. (137¾ in. x 110¼ in.)

A LOUIS XV TAPIS DE LA SAVONNERIE WOVEN IN DUVIVIER'S WORKSHOP

Lot Essay

Ce tapis a été tissé dans l'atelier de Duvivier entre 1744 et 1756. Plusieurs tapis de ce modèle furent livrés au château de Fontainebleau et au château de Choisy. Ils sont ainsi décrits dans le Journal du Garde-Meuble: No.329. Deux tapis d'ouvrage de laine de la Savonnerie, fond brun, avec agraffes bleues aux coins et cartouches couleur de bronze, à rainceaux de différentes couleurs; celui du milieu a quatre fleurs de lys et est entouré d'une guirlande de fleurs naturelles; long de 3 aunes sur 2 aunes ½.
Le Journal du Garde-Meuble répertorie six tapis de ce modèle entre 1745 et 1753. Les deux tapis ci-dessus mentionnés sont alors conservés respectivement à Fontainebleau et à Choisy. Deux autres furent livrés le 11 décembre 1750 pour la chambre du Roi à Choisy et sont inventoriés sous le numéro 337. Deux sont enregistrés sous le numéro 339 et furent envoyés pour la reine à Fontainebleau.
Un septième tapis, portant le numéro 355, de dimensions comparables, fut envoyé le 4 mars 1760 dans la galerie de la Dauphine à la chapelle de Versailles.

Grâce au près le Registre d'Antin et les archives de la manufacture de la Savonnerie, huit tapis ont été tissés entre 1744 et 1750, ils mesuraient tous 3 a. I s. par 2 a. I0 s. et étaient estimés 1.758 livres 11 s. 10 d. Huit autres tapis furent tissés entre 1751 et 1756, tous de la même taille et au même prix.
Les huit premiers tapis sont relativement faciles à suivre au XVIIIème siècle. Le premier sortit de la manufacture en 1747 et l'on peut supposer qu'il s'agit du tapis tissé en 1744. Les deux tapis tissés en 1745 correspondent au numéro 329 de l'inventaire royal. Un tapis de taille similaire figure parmi les six tapis prêtés en 1748 par Louis XV au duc de Nivernais alors nommé ambassadeur au Saint-Siège; il s'agit probablement du tapis tissé en 1747. Les deux tapis entrés sous le numéro 337 en 1750 sont probablement ceux tissés en 1748. Enfin les deux tapis tissés en 1749 et 1750 apparaissent dans l'inventaire royal en 1753 sous le numéro 339.
Il est beaucoup plus difficile de connaître la destination des huit tapis tissés entre 1751 et 1756, car la description des tapis dans le Journal du Garde-Meuble est le plus souvent très vague. On sait seulement que trois furent tissés en 1751, un en 1752, un en 1753, un en 1754, un en 1754-55 et un dernier en 1755-56.

D'autre part on sait également avec certitude que le carton fut réutilisé à la Savonnerie entre 1756 et 1773 et que sept autres tapis furent encore livrés. En 1768, un tapis de mêmes dimensions fut vendu par l'intermédiaire de Duvivier au Maréchal Razumovski pour la somme de 1.650 livres Le 9 novembre 1768, j'ai vandu un petit tapis à l'Envoyé de Russie ayant 3 au. sur 2 au. ½, en carré 7 au. 8 baton qui vallent 1,650 l. et que j'ay receu ché Mr Baur banquier, laquelle somme me serat passé en compte sur 1768 ou 1769. En 1771, le prince de Condé acheta deux tapis de cette taille et de ce prix pour sa chambre au palais Bourbon. Enfin Louis XVI en offrit un à Gustav III de Suède lors de sa visite en France, le tapis est encore conservé au palais Royal de Stockholm.
La plupart des tapis qui se trouvaient dans les collections royales furent vendus ou sont sortis du Garde-Meuble pendant la Terreur et leur localisation actuelle est difficile à déterminer. Trois se trouvent à Waddesdon Manor et sont illustrés dans P.Verlet, The James A. de Rothschild Collection at Waddesdon Manor, Savonnerie, Fribourg, 1982, pp.262-271, nos. 7, 8 et 9.

PIERRE-JOSSE PERROT
P-J. Perrot travailla à la manufacture de la Savonnerie entre 1725 et 1750. Certains de ses modèles seront tissés plusieurs fois et ce jusqu'en 1790.
L'attribution de ce modèle est confirmée par une note dans le Journal du Garde Meuble figurant à côté du numéro 337: dessein de Perrot. D'autre part, une aquarelle retrouvée dans les papiers de Robert de Cotte et conservée à la Bibliothèque nationale illustre un tapis de modèle reproduit dans P.Verlet, op.cit., p.243, fig.153.

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