PENDULE DU DEBUT DE L'EPOQUE LOUIS XV
PENDULE DU DEBUT DE L'EPOQUE LOUIS XV

ATTRIBUEE A ANDRE-CHARLES BOULLE

细节
PENDULE DU DEBUT DE L'EPOQUE LOUIS XV
ATTRIBUEE A ANDRE-CHARLES BOULLE
En bronze patiné, bronze ciselé et doré, placage d'ébène, marqueterie d'écaille et de cuivre représentant le Jour et la Nuit, le cadran émaillé indiquant les heures en chiffres romains, les minutes en chiffres arabes gravés sur une bordure ajourée à motif d'acanthe en bronze ciselé et doré, signé CLOUZIER A PARIS, le mouvement signé Clouzier AParis inscrit dans une borne circulaire flanquée de têtes de bélier surmontée d'un amour coiffé du casque de Minerve assis sur un nuage; le piédouche orné de dards, oves, volutes d'acanthe et feuilles d'eau, reposant sur un portique flanqué d'une statue de femme en bronze patiné symbolisant la Nuit tenant un masque et accompagnée d'une chouette, et de l'autre côté d'un homme symbolisant le Jour, sur une arche à motif de pastilles et fleurettes réunies au centre par une feuille d'acanthe terminée par une coquille sur fond d'écaille avec incrustations de cuivre à motif de trellis et rosaces; reposant sur une base de forme rectangulaire à décrochements ornée de masques de satyres, la façade ouvrant à un petit abattant ajouré postérieur contenant un mécanisme musical à l'origine aujourd'hui manquant, sur une bordure en bronze ciselé et doré à décor de feuilles d'acanthe
Hauteur: 117cm. (42 in.), Largeur: 86cm. (33¾in.), Profondeur: 28cm. (11in.)
A LOUIS XV CLOCK ATTRIBUTED TO ANDRE-CHARLES BOULLE

拍品专文

Plusieurs documents confortent et confirment l'attribution et l'exécution de ce modèle à André-Charles Boulle.
Des documents d'archives attestent la présence d'estampes de Michel-Ange dans les collections de l'ébéniste André-Charles Boulle. Les Archives de l'Art Français, 1855-1856, se rapportant à l'incendie du Chantier du Louvre du 30 Août 1720, décrivent l'état de la perte et du dommage:
Dans la même armoire...étaient rangés des porte-feuilles de deux pieds et demi, toutes les estampes choisies avec soin, répérées plusieurs fois, d'un grand nombre de maistre d'Italie comme Michel Ange Bonarotte... Ouvrages qui ne sont point de commande, brulés ou préris...Une petite galerie, de 20 pieds de long 6 pieds de large, dans laquelle étaient toutes suites de models de terre, cire, plastre de la main des meilleurs sculptures: Michel Ange, François Flamand, Girardon, Leconte et autres... Tous les models de cire et terre que le Sieur Boulle a fait faire depuis qu'il exerce la profession lui et des enfants. Cinq ans plus tôt dans l'acte de délaissement des biens d'André- Charles Boulle à ses fils figuraient: les modèles des figures de Michel Ange reparées en bronze et deux autres sortant de la fonte. Nous pouvons supposer fortement qu'elles étaient destinées à orner ce type de pendule.

Quatre ans plus tard, en 1719, l'existence de ce modèle est avérée par la livraison de la pendule de cartonnier à Machault d'Arnouville. En 1720, Boulle fournit un autre exemplaire au prince de Condé.
En 1723, Boulle et l'un de ses fils reconnaissent devoir au grand marchand Thomas Joachim Hébert la livraison d'une boite de pendule avec des figures couchées a coté du cadran d'ajour Michel Ange.
De par le nombre de pendules mentionnées au dix-huitième siècle et portant le nom de l'horloger Mesnil, l'horloger attitré d'Hébert, il est raisonnable de penser que le rôle de ce marchand fut déterminant.
Dans l'inventaire après décés d'André-Charles Boulle en 1732 figure: no.90. Les modèles de la pandulle avec les figures de Michel-Ange pezant soixante-huit livres, prisés à raison de cent sols la livre. 340 livres Un dessin autrefois conservé au Musée du château de Berlin (voir illustration) reproduit ce type de pendule.
De nombreux exemplaires du même modèle sont répertoriés au XVIIIème siècle dans les collections des grands amateurs de l'époque: Livré à Machault d'Arnouville en 1719, gardée par sa descendance, vente Sotheby's New York, le 20 mai 1994, lot 80. Livré au duc de Bourbon en 1720 par l'ébéniste, collection des princes de Condé au XVIIIème siècle puis saisie à la Révolution, possédant un cadran de Mesnil. Exemplaire vendu par Boulle au marchand Thomas Joachim Hébert en 1723. Le cadran est inconnu mais pouvait être de Mesnil, qu'il vendit probablement à d'Argenson. Un exemplaire chez le collectionneur Jean de Julienne en 1767, no.1632, avec un cadran de Baillon. Un exemplaire chez le collectionneur Randon de Boisset en 1777, le cadran de Mesnil, acheté par Beauvarlet. Un exemplaire chez le comte de Lauraguais en 1722, no. 23, avec un mouvement de Brourie. Un exemplaire chez le duc de la Vrillière en 1777, au cadran inconnu. Un exemplaire chez le duc d'Orléans au château de Rancy en 1793, le cadran signé de Baillon. Un exemplaire chez le président de Nicolay à la fin du XVIIIème siècle, proposé dans une vente à Paris le 25 mai 1797, lot 31.

Exemplaires connus:

Un modèle conservé aux Archives Nationales de Paris (France), possédant un cadran de Lepaute à Paris, longtemps identifié comme celui du prince de Condé à Chantilly mais pouvant correspondre à l'exemplaire de l'Ecole militaire qui possédait déjà au XVIIIème siècle un cadran de Lepaute. Un modèle conservé au Musée de l'Ermitage de Saint Petersbourg (Russie), provenant des collections Youssoupov, avec un cadran de Masson. Un second exemplaire au Musée de l'Ermitage provenant également des collections Youssoupov; avec un cadran de Lepaute. Un autre exemplaire fut vendu par Christie's Monaco, le 13 décembre 1998, lot 400, le mouvement par Pierre Le Roy.

JACQUES CLOUZIER

Jacques Clouzier fut reçu maître horloger par chef-d'oeuvre le 5 juillet 1692. Six mois plus tard il épousait la fille d'un libraire. Il s'établit rue Saint-Antoine et fut élu juré de sa corporation vers 1700. Aisé, sa fortune lui permit d'installer confortablement son fils aîné qui devint avocat. Installé rue Saint Dominique pendant plus de trente ans, ce dernier se brouilla avec ses parents peu après le mariage de son frère Simon Nicolas, en 1736. A cette occasion, Jacques Clouzier se retira et dota son fils de la totalité de son fonds de commerce. Devenu bourgeois de Paris, Jacques Clouzier s'éteignit en 1754, sept ans après son épouse.