BIBLIOTHEQUE BASSE D'EPOQUE LOUIS XVI
BIBLIOTHEQUE BASSE D'EPOQUE LOUIS XVI

ESTAMPILLE DE ETIENNE LEVASSEUR

細節
BIBLIOTHEQUE BASSE D'EPOQUE LOUIS XVI
ESTAMPILLE DE ETIENNE LEVASSEUR
En placage d'ébène, marqueterie en contrepartie d'écaille et cuivre, à décor de rinceaux fleuris, la ceinture soulignée par une frise d'oves, la façade à ressaut, ouvrant par trois portes bordées d'une frise d'acanthe, la porte centrale ornée d'un médaillon représentant l'enlèvement des Sabines, les portes latérales vitrées ornées aux écoinçons de masques de Bacchus et d'un enfant souffleur flanqués de pampres, les côtés décorés au centre d'un masque de Bacchus, la base à frise de canaux torses, reposant au centre sur des pieds en gaine enveloppés d'acanthe et toupies aux extrémités, estampillé deux fois LEVASSEUR et trois fois JME, derrière le médaillon central
Hauteur: 105,5 cm. (41½ in.), Largeur: 162 cm. (63¾ in.), Profondeur: 46 cm. (18¼ in.)
Etienne Levasseur, reçu maître en 1766

A LOUIS XVI BIBLIOTHEQUE BASSE STAMPED ETIENNE LEVASSEUR
來源
Commandé par le marchand Charles François Julliot à l'ébéniste Etienne Levasseur aux environs de 1775.
Vente Julliot, Paris, du 20 novembre au 11 décembre 1777, lot 693.
Collection du baron de Saint Julien, vente le 21 juin 1784, lot 186, vendu 3304 livres.
Collection du comte de Vaudreuil, vente le 26 novembre 1787, lot 355, vendu 3401 livres au marchand Saubert.

拍品專文

Après le décès de Marguerite Martin, le 27 mai 1776, un inventaire après décès fut dressé à compter du 5 novembre 1777. Les meubles furent estimés par les experts et sous le numéro 628 des meubles en marqueterie figuraient:

TEXT

Peu de temps après, c'est-à-dire du 20 novembre au 11 décembre, eut lieu la vente aux enchères:

TEXT

Achetés par le baron de Saint Julien pour 3000 livres, ils ornèrent son hôtel jusqu'en 1784, date à laquelle ils furent vendus pour 3304 livres au marchand Lebrun qui dut agir pour le compte du comte de Vaudreuil. Exposés dans l'hôtel de la rue de la Chaise, les deux meubles se trouvent alors dans le grand salon où Luc Vincent Thiery, en 1787, les signale succinctement comme de superbes armoires de Boulle richement dorés. Après la faillite de l'ami de la souveraine, grand fauconnier de France, la paire de meubles fut à nouveau vendue le 26 novembre 1787 sous le numéro 355 et adjugés au marchand Saubert.
Il est important de noter que dans les ventes Julliot et Saint Julien les deux bas d'armoire sont alors décrits comme étant tous les deux en contrepartie tandis que dans la vente Vaudreuil ils sont pour l'un en première partie et pour le second en contrepartie. La rédaction du catalogue affirme leur provenance Julliot et Saint Julien. Cette contradiction est peut-être due à une erreur de celui qui rédigea le catalogue Vaudreuil.
La seconde bibliothèque, également en contrepartie, mentionnée dans les ventes Julliot, Saint Jullien et Vaudreuil, est maintenant conservée à la Wallace collection. Peter Hughes, The Wallace collection, catalogue of furniture, Londres, 1996, vol. 2, pp 578-581, n°125 (F388). La construction en chêne et le plateau en sapin, les masques d'enfant et de satyre, les dimensions, les estampilles de Levasseur derrière le médaillon central prouvent que le meuble de la collection Wallace fut exécuté par le même ébéniste afin d'être en paire.

Les bibliothèques basses au XVIIIème siècle.
Il est certain que le modèle de ces bas d'armoire fut créé par André-Charles Boulle. Boulle, en effet, publia de son vivant un dessin d'un bas d'armoire voisin dans sa composition.
En 1727, l'inventaire de Nicolas Delaunay, ami et client de Boulle, signale deux cabinets de bois d'ébène é à trois guichets, ceux des côtés garnis de fils de laiton, celui du milieu de marqueterie d'écaille et cuivre orné de masques et d'un bas-relief, chacun de forme ovale et généralement comportant des moulures, filets et entrées, 600 l...
Ce type de bibliothèque basse connut un succès grandissant avec le renouveau classique aux environs de 1770. Le comte du Luc en posséda une paire qui échut ultérieurement au comte de Merle, vente du 1er mars 1784, lot 207. Deux autres bibliothèques furent saisies chez le président de Nicolay en 1794 puis vendues en 1797.
Deux bas d'armoire estampillés Levasseur sont conservés au musée du Louvre (don Monsieur et Madame Grog Carven, 1973 inv. OA 10471-10472). Une autre bas de bibliothèque en première partie fut exposé à Paris, musée des arts décoratifs, grands ébénistes et menuisiers parisiens du XVIIIème siècle, 1740-1790, décembre 1955 - février 1956, n° 199.
Un bas d'armoire ayant fait partie de l'ancienne collection Hubert de Givenchy, vente Christie's Monaco, le 4 décembre 1993, lot 89, estampillé Levasseur et JME fut commandé par le marchand Lebrun pour la galerie de son hôtel parisien.

Claude-François Julliot (1727-1794)
Il fut le membre le plus important de cette dynastie de marchands parisiens.
Installé quai de la Mégisserie en 1752, il déménagea en 1760 et exerça sans métier dans le quartier très prisé de la rue Saint-Honoré à l'enseigne "Au curieux des Indes".
Après le décès de son épouse en 1716, il prit sa retraite en laissant sa maison de commerce à son fils Philippe-François.
Julliot était spécialisé dans la revente mais également la fabrication de meubles Boulle. Il les faisait fabriquer ou restaurer par les ébénistes Delorme, Joseph, Montigny, Levasseur, Weisweiller, Carlin. Quant à ses bronzes, Julliot utilisa les talents de Gouthière, mais probablement ceux de Dughé, de Prévost, Rémond, Gauthier.
Lors de l'inventaire de 1777, il est intéressant de noter que de nombreux ornements de bronze sont inventoriés, preuve qu'ils appartenaient au marchand Julliot : "- 812 quatre forts masques ciselés.....
- 827 quatre forts masques ciselés....
- Modèles de bas d'armoire....."
La vente du fonds de Claude-François Julliot, composée de 846 lots, rapporta 187 000 livres. Divisée en chapitres, elle comportait des tableaux, des vases en pierre dure, des porcelaines, des lacques, des meubles et des bronzes dorés.

Un autre meuble dans le style d'André-Charles Boulle mais exécuté par Joseph est répertorié.
Peter Hughes, Wallace collection, catalogue of furniture, Londres, 1996, vol. 2, pp. 573-577, n° 124 (F383).