PAIRE D'AIGUIERES D'EPOQUE LOUIS XIV
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PAIRE D'AIGUIERES D'EPOQUE LOUIS XIV

VERS 1710

细节
PAIRE D'AIGUIERES D'EPOQUE LOUIS XIV
VERS 1710
En bronze ciselé et doré, de forme ovoïde, le couvercle à cannelures torses sommé d'une graine, le col à treillis d'où émerge un bouquet de feuilles d'eau, l'anse en forme de lionne reposant sur un masque d'homme, le bec représentant un cheval ailé, la panse ornée de palmettes intercalées de masques de femmes et godrons séparés par des asperges, le piédouche à cannelures, reposant sur une base carrée en marbre vert antique appliqué d'un frise de bronze doré à décor de palmettes d'époque Louis XVI
Hauteur: 46 cm. (18 in.), Largeur: 21 cm. (8¼ in.), Profondeur: 15 cm. (6 in)

A LOUIS XIV PAIR OF ORMOLU EWERS, CIRCA 1710 (2)
来源
Blondel de Gagny (1695-1776), répertoriés dans sa collection en 1766 puis dans la vente de ses biens à Paris, le 10 décembre 1777, lot 495.
Madame Légère, vente de son fonds, le 15 décembre 1784, lot 13.
Certainement acquis par George Byng M.P. (+ 1847), pour Wrotham Park, Hertfordshire, vers 1820.
Puis par descendance à Julian Byng, vente Christie's Londres, le 10 juin 1993, lot 103.

注意事项
Christie's generally offer property consigned by others for sale at public auction. From time to time, lots are offered which Christie's International Plc or one of its subsidiary companies owns in whole or in part. Such a lot is offered subject to a reserve, unless otherwise stated. This is such a lot.

拍品专文

Blondel de Gagny et Madame Légère

La marchande Madame Légère acheta ces vases à la vente de Blondel de Gagny en 1777. Parmi les plus grands collectionneurs et amateurs de son temps, le financier Augustin Blondel de Gagny (1695-1776) était particulièrement connu pour son intérêt pour les meubles de Boulle et de Cressent. Des six vases présentés dans la vente de Blondel de Gagny, les deux premiers sont décrits comme ayant été faits par Lardoizeau, orfèvre de Louis XIV.
Cette paire de vases était décrite sous le lot 495:
Deux buires, par Michel Anguier elles sont composées richement et très bien exécutées: hauteur chacune de 14 po. 394 livres à Légère.
Les aiguières sont mentionnées en 1766 dans l'hôtel particulier de Blondel de Gagny (cf. Hébert, Dictionnaire Pittoresque et Historique, 1766), ils étaient alors placés sur la cheminée de l'antichambre de part et d'autre d'un faune en bronze par Sarrazin. Les aiguières sont de nouveau vendues avec la totalité du fonds de commerce de Madame Légère le 15 décembre 1784:
N13 Deux buyres, couvertes, à anses formée par une lionne debout, les deux pattes appuyées sur une console, le bec à tête de cheval ailé, le corps à mosaïques, mascarons et bustes de relief, culot à godron et piédouche cannelé, sur socle de bois doré: hauteur 14 po (39.9 cm.).
Ces deux vases réparés par Michel Anguier méritent attention et sont peu répétés.


Comme il est mentionné dans la description, à cette époque les vases avaient un socle en bois doré, apparemment inchangé depuis la vente Blondel de Gagny, car dans les deux cas la hauteur identique est de 14 pouces (37.9 cm.).
Il semble que ces bases en bois doré aient été enlevées juste après la vente de 1784, remplacées par les actuelles bases en marbre verde antico, typiques de la période 1785-1790 avec ce décor de palmettes, ce qui explique la différence de hauteur aujourd'hui: 6 cm.
Le bronzier Michel Anguier (1612-1686) a travaillé pour la duchesse de Montmorency, Fouquet et Anne d'Autriche. Parmi ses plus célèbres commandes figure la paire de vases en bronze exécutée pour le parterre du Nord à Versailles.

Vases similaires

Un vase avec une anse très similaire, signé par l'orfèvre Nicolas Delaunay, daté de 1697, est conservé dans la Cathédrale de Poitiers ("Les trésors des Eglises de France", Musée des Arts Décoratifs, Paris, 1965, Catalogue d'exposition, p. 187, n°347). Une autre paire avec ces mêmes anses est illustrée dans M. Knoedler & Co., The French Bronze 1500-1800, New York, 1986, n°30.

Différents éléments d'ornementation de ces aiguières, notamment le bec ailé, le mascaron supportant l'anse et le masque d'espagnolette sur la frise apparaissent dans trois dessins attribués à Jacques de Meaux dans la collection Tessin à Stockholm, illustrés dans "Versailles à Stockholm", Paris, 1985, catalogue d'exposition, pp. 196-198. Jacques de Meaux était le demi-frère de Nicolas Delaunay, l'oncle de Robert de Cotte et le beau-frère de Corneille van Clève. Une aiguière en bronze de cette forme apparaît sur une toile de Chardin, une nature morte aux instruments de musique et au perroquet datée des environs de 1730, puis plus tard dans deux de ses oeuvres en 1765 et 1766 (P. Conisbee, Chardin, Oxford, 1986, respectivement pl. 89, 202 et 19). Deux aiguières en bronze de forme identique, une est dite d'époque Louis XIV, marquée du C couronné et l'autre plus récente furent vendues par Sotheby's Londres le 5 juillet 1990, lot 138.

Une paire de vases de cette forme, conservée dans la collection de Matthew Uzielli "Hanovre Lodge", Regent's Park, Londres, est illustrée dans le catalogue privé de sa collection, Londres, 1850, n°603 et 604.

Blondel de Gagny

Augustin Blondel de Gagny, né à Lyon en 1695, était le fils du commissaire général de la Marine et de Madeleine de Ferriol. En 1723, Blondel avait déjà acheté une maison à Paris dans le quartier de la finance et une maison à la campagne à Garges. Il commenca à collectionner vers 1737, en achetant des tableaux à la vente de la comtesse de Verrue, puis en 1742 à la vente du prince de Carignan. En 1750, il est promu directeur de la caisse d'amortissement, puis Intendant des Menus Plaisirs du Roi. Jusqu'à sa mort, le 9 juillet 1776, il s'est efforcé d'améliorer sa collection. La vente légendaire de cette collection, qui débuta le 10 décembre 1777 comprenait 400 tableaux ainsi que des marbres, des vases, des meubles, des pendules, des lustres et de nombreuses porcelaines montées.

George Byng et Wrotham Park

Ces vases ont certainement été acquis par George Byng (+ 1847) pour les grands salons de Wrotham Park, Hertfordshire. Dessiné par Isaac Ware (+ 1766) pour l'Amiral John Byng (+ 1757), la propriété de Wrotham revint par héritage à George Byng à la mort de son père en 1789. Des améliorations furent apportées à l'édifice de Ware en 1811, notamment l'adjonction de deux ailes au bâtiment central, agrandissant les grands salons. Byng veilla par la suite à enrichir le mobilier de la maison dans le goût français. Ce goût introduit en Angleterre par le prince Régent dès 1785 fut développé par le grand marchand Edward Holmes Baldock (+ 1854). Encouragé par George IV, Purveyor of China, Earthenware and Glass sous le règne de William IV (1832-1837) et Purveyor of China sous le règne de la Reine Victoria (1838-1845), Baldock fut chargé de former les plus belles collections de mobilier français du début du XIXème siècle, dont celles du duc de Buccleuch et Northumberland et William Beckford. Il est plus que probable que ce soit lui qui ait fourni le mobilier de Wrotham Park.

La remarquable collection de dessins révèle clairement que Byng était un connaisseur d'un considérable mérite, prêt à payer des sommes importantes pour des pièces de grande qualité. Ce goût était partagé par les principaux clients de Baldock et s'en ressent dans l'ameublement acquis par Byng pour Wrotham jusqu'à sa mort en 1847 dans des ventes prestigieuses telles que Wanstead, Essex en 1822 ou la collection du duc de York (+ 1827), vendue par Christie's Londres, des 5 au 8 avril 1827.