Ce type de lustre à lacé était déjà considéré au XVIIIème siècle comme précieux. L'amortissement en forme de couronne et plus encore la fleur de lys surmontant le lustre laisse penser qu'il s'agit d'un objet fait pour l'usage de la famille royale ou pour les Menus Plaisirs à l'usage de la Cour. Un lustre similaire, acheté à Paris par la cour de Suède en 1754 pour la somme incroyablement élevée de 3000 livres est maintenant conservé à Drottningholm. Il est illustré dans Pierre Verlet, Les Bronzes Dorés Français du XVIIIème siècle, Paris, 1987, p.93, fig.103.

Plusieurs marchands-merciers étaient spécialisés dans la vente de lustres. Les plus célèbres sont Duvaux, Delaroue et Julliot. Ce dernier livra pour Louis XV un grand et beau chandelier de cristal de roche à six bobèches en 1739, il fut placé dans la Petite Galerie à Versailles.

L'abbé Jaubert dans son Dictionnaire des Arts et Métiers, réédité en 1773, distingue trois types de lustres: à tige découverte, à consoles et à lacé, comme celui que nous présentons, à cause des entrelacs de petits grains de verre dont ils sont presque tout couverts.

Plusieurs lustres de ce type figurent sur une gravure, conservée au Musée Carnavalet de Paris, illustrant un fête donnée à l'occasion de la naissance du Prince des Asturies en 1707, fils du duc d'Alba. Selon toute probabilité, ces lustres pourraient avoir été fournis par les Menus Plaisirs pour l'évènement.

Un lustre très proche est illustré dans S. Melikian, ed., Decoration, vol.II, New York, 1963, p.226, fig.1.