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Details
ROUSSEAU'S COPY OF MONTAIGNE'S ESSAYS.
MONTAIGNE, MICHEL EYQUEM DE (1533-92). LES ESSAIS DE MICHEL, SEIGNEUR DE MONTAIGNE. NOUVELLE EDITION. PARIS: CHEZ EDME COUSTEROT, 1652.
2° (350 X 223MM). ADDITIONAL ENGRAVED TITLE (SMALL TEAR IN TITLE REPAIRED; SOME WATERSTAINING THROUGHOUT). CONTEMPORARY CALF (REBACKED CIRCA 1800; SOME WEAR TO HEAD AND FOOT OF SPINE). EXTENSIVELY ANNOTATED BY ROUSSEAU ON 3 PAGES, ALSO SOME UNDERLINING AND MARGINAL SCORING IN THE FIRST HALF OF THE VOLUME.
Provenance: Jean-Jacques Rousseau. At his death, it passed to Mme de Corancez, Rousseau's close friend, who gave it to Hérault de Séchelles, guillotined 5 April 1794. Offered in 1798 by the bookseller Thomas Payne in London in his 'Catalogue of a valuable Collection of Books in various languages', item 531 'Montaigne, Les Essais, with MS notes by J.J.Rousseau L1.1s' (catalogue pasted inside lower cover); Philip Henry Stanhope (1781-1855), viscount Mahon (until 1816), then fourth earl Stanhope, with his signature 'Mahon, Oct.17, 1805' on flyleaf with bookplate.
At his death Rousseau left only 18 volumes, mainly botany (now with the Marquis de Girardin), a set of Plutarch in 6 volumes annotated and an annotated copy of Montaigne's Essais. The last he bequeathed to Mme de Corancez, his last friend and correspondent. This is described by her daughter Mme J.-B. Cavaignac in Memoires d'une inconnue, 1780-1816. (Paris 1894), p.160: "Je me rappelle Hérault de Séchelles venant souvent voir mon père que dans son admiration pour Jean-Jacques il recherchait beaucoup comme ayant été lié avec lui. Il lui avait demandé, entre autre souvenirs, et en avait obtenu une édition de Montaigne, tout annotée par Rousseau sur les marges, et que ma mère regretta longtemps, car c'était pour elle que ces notes avaient été écrites." This volume disappeared at the death of Hérault de Séchelles in 1794 and has been regarded as lost.
Apparently Rousseau first read Montaigne's Essais in 1737, and after that it became the most influential work on his writing and philosophy. Before his friendship with Diderot many of his ideas on education, ethics and 'art de vivre' derived from Montaigne. This is best described by Dr. Colette Fleuret in her thesis Rousseau et Montaigne (Paris 1980), p.187ff: "De cette étude des rapprochements - de tout nature - que l'on peut établir entre les Essais de Montaigne et l'oeuvre de Rousseau se dégagent (1) Rousseau a lu et relu les Essais avec prédeliction de 1737 à sa mort sans eglober dans le mépris des livres et de la littérature qu'il manifeste de plus en plus à la fin de sa vie. (2) Rousseau a mené tout sa vie intellectuelle et écrit son oeuvre sous l'influence plus ou moins consciente de cette lecture, entretenant avec Montaigne un dialogue constant. Avant 1750 Montaigne est un modèle à imiter par le philosophe débutant. A l'époche des Discours il est un initiateur et un garant de la validité de la grande entreprise anthropologique. Après la rupture avec les philosophes, Montaigne est un ami qui demeure et fournit aux grandes oeuvres des années 60 un tremplin idéologique et sentimental: des suggestions à realiser, des questions à résoudre, des voeux à accomplir."
Rousseau never acknowledged his debt to Montaigne in his writings. He imitates him, cites him, argues with him without acknowledgment. It is only in his polemics that he uses Montaigne to combat the common enemy. This had already been realized as early as 1766, when Dom Joseph Cajot wrote in Les Plagiats de M.J.J.R. de Genève sur l'éducation "Les Essais sont presque le seul livre que Rousseau n'ait point méprisé" (p.148).
The annotations, in pencil, are on four pages. At the end of the 'Table de Chapitres' 25 lines; on p.382 37 lines; on p.412 9 lines and on p.444 only one line 'flux de choses'. There is also occasional marginal scoring on many pages in the first half of the book. An example of his notes from p.382 reads "Je vous parler de l'amitié j'en ai le droit et je suis le seul peut être. Il n'appartiens pas au philosophe de raisonner sur les choses du sentiment, car en a point la philosophie est l'espérience. Pour avoir droit de parler de l'amitié, il faut l'avoir senti et ne la plus sentu, il faut la connaitre et n'en être pas seduit. Quant homme sensible n'est pas non plus en droit d'en parler tant qu'il est agité lui même, il n'a que la moitié de ce qu'il faut pour connoitre ce qu'il eprouve, sa passion l'aveugle et l'entraine."
The influence of the Essais is particularly apparent in Emile and in La Nouvelle Heloise. Cf. the article by J. de Feutaud 'Lecture des Essais dans La Nouvelle Heloise in Bulletin de la Société des Amis de Montaigne no.25/26 pp 33-61.
It may be worth pointing out that between 1669 and 1783, during the whole of Rousseau's life, no edition of Montaigne was printed in France, as the Essais had been placed on the index in 1676.
MONTAIGNE, MICHEL EYQUEM DE (1533-92). LES ESSAIS DE MICHEL, SEIGNEUR DE MONTAIGNE. NOUVELLE EDITION. PARIS: CHEZ EDME COUSTEROT, 1652.
2° (350 X 223MM). ADDITIONAL ENGRAVED TITLE (SMALL TEAR IN TITLE REPAIRED; SOME WATERSTAINING THROUGHOUT). CONTEMPORARY CALF (REBACKED CIRCA 1800; SOME WEAR TO HEAD AND FOOT OF SPINE). EXTENSIVELY ANNOTATED BY ROUSSEAU ON 3 PAGES, ALSO SOME UNDERLINING AND MARGINAL SCORING IN THE FIRST HALF OF THE VOLUME.
Provenance: Jean-Jacques Rousseau. At his death, it passed to Mme de Corancez, Rousseau's close friend, who gave it to Hérault de Séchelles, guillotined 5 April 1794. Offered in 1798 by the bookseller Thomas Payne in London in his 'Catalogue of a valuable Collection of Books in various languages', item 531 'Montaigne, Les Essais, with MS notes by J.J.Rousseau L1.1s' (catalogue pasted inside lower cover); Philip Henry Stanhope (1781-1855), viscount Mahon (until 1816), then fourth earl Stanhope, with his signature 'Mahon, Oct.17, 1805' on flyleaf with bookplate.
At his death Rousseau left only 18 volumes, mainly botany (now with the Marquis de Girardin), a set of Plutarch in 6 volumes annotated and an annotated copy of Montaigne's Essais. The last he bequeathed to Mme de Corancez, his last friend and correspondent. This is described by her daughter Mme J.-B. Cavaignac in Memoires d'une inconnue, 1780-1816. (Paris 1894), p.160: "Je me rappelle Hérault de Séchelles venant souvent voir mon père que dans son admiration pour Jean-Jacques il recherchait beaucoup comme ayant été lié avec lui. Il lui avait demandé, entre autre souvenirs, et en avait obtenu une édition de Montaigne, tout annotée par Rousseau sur les marges, et que ma mère regretta longtemps, car c'était pour elle que ces notes avaient été écrites." This volume disappeared at the death of Hérault de Séchelles in 1794 and has been regarded as lost.
Apparently Rousseau first read Montaigne's Essais in 1737, and after that it became the most influential work on his writing and philosophy. Before his friendship with Diderot many of his ideas on education, ethics and 'art de vivre' derived from Montaigne. This is best described by Dr. Colette Fleuret in her thesis Rousseau et Montaigne (Paris 1980), p.187ff: "De cette étude des rapprochements - de tout nature - que l'on peut établir entre les Essais de Montaigne et l'oeuvre de Rousseau se dégagent (1) Rousseau a lu et relu les Essais avec prédeliction de 1737 à sa mort sans eglober dans le mépris des livres et de la littérature qu'il manifeste de plus en plus à la fin de sa vie. (2) Rousseau a mené tout sa vie intellectuelle et écrit son oeuvre sous l'influence plus ou moins consciente de cette lecture, entretenant avec Montaigne un dialogue constant. Avant 1750 Montaigne est un modèle à imiter par le philosophe débutant. A l'époche des Discours il est un initiateur et un garant de la validité de la grande entreprise anthropologique. Après la rupture avec les philosophes, Montaigne est un ami qui demeure et fournit aux grandes oeuvres des années 60 un tremplin idéologique et sentimental: des suggestions à realiser, des questions à résoudre, des voeux à accomplir."
Rousseau never acknowledged his debt to Montaigne in his writings. He imitates him, cites him, argues with him without acknowledgment. It is only in his polemics that he uses Montaigne to combat the common enemy. This had already been realized as early as 1766, when Dom Joseph Cajot wrote in Les Plagiats de M.J.J.R. de Genève sur l'éducation "Les Essais sont presque le seul livre que Rousseau n'ait point méprisé" (p.148).
The annotations, in pencil, are on four pages. At the end of the 'Table de Chapitres' 25 lines; on p.382 37 lines; on p.412 9 lines and on p.444 only one line 'flux de choses'. There is also occasional marginal scoring on many pages in the first half of the book. An example of his notes from p.382 reads "Je vous parler de l'amitié j'en ai le droit et je suis le seul peut être. Il n'appartiens pas au philosophe de raisonner sur les choses du sentiment, car en a point la philosophie est l'espérience. Pour avoir droit de parler de l'amitié, il faut l'avoir senti et ne la plus sentu, il faut la connaitre et n'en être pas seduit. Quant homme sensible n'est pas non plus en droit d'en parler tant qu'il est agité lui même, il n'a que la moitié de ce qu'il faut pour connoitre ce qu'il eprouve, sa passion l'aveugle et l'entraine."
The influence of the Essais is particularly apparent in Emile and in La Nouvelle Heloise. Cf. the article by J. de Feutaud 'Lecture des Essais dans La Nouvelle Heloise in Bulletin de la Société des Amis de Montaigne no.25/26 pp 33-61.
It may be worth pointing out that between 1669 and 1783, during the whole of Rousseau's life, no edition of Montaigne was printed in France, as the Essais had been placed on the index in 1676.