Details
PROUST, Marcel (1871-1922). Lettre autographe signée ("Marcel Proust") adressée à Illan de Casa-Fuerte ("Cher ami"), s.l.n.d. [vers mai 1903]. 6 pages en deux feuilles, in-8 (183 x 115 mm.). (Infime déchirure aux pliures des feuilles).
LETTRE INéDITE TéMOIGNANT DES AMITIéS à LA FOIS MONDAINES ET ARTISTIQUES (CONSTANTIN DE BRANCOVAN, LéON DELAFOSSE, LE COMTE ROBERT DE MONTESQUIOU) ET BELLE éVOCATION TRèS POéTIQUE DE VENISE.
Sans doute rédigée vers mai 1903, au moment où le jeune marquis de Casa Fuerte séjourne à Venise avec sa mère et peu après qu'il ait remis à Proust sa traduction du Poema paradisiaco que l'écrivain avait promis de soumettre à son "ami Constantin de Brancovan ... il a lu en effet vos traductions, les a acceptées..." Puis il poursuit "...j'ai stupidement tardé à vous écrire et...je vous prie de croire qu'il en est de ce silence comme de ces beaux silences que vous devez rester le soir à écouter à Venise, silences d'une qualité si rare au fond desquels votre oreille musicale sait noter des harmonies et des voix et qui ont à leur manière quelque amicale éloquence. Ce n'est naturellement pas de mon négligent silence que je parle avec tant d'immodestie mais de ces silences vénitiens dont il suffirait presque d'un peu de respect et de fidélité pour donner une exacte et mélodieuse transcription pianistique. "Silences vénitiens" serait d'ailleurs un joli titre pour des mélodies ou des morceaux de piano. Aussi est-ce une raison pour vous prier de ne pas le faire connaître à mon éminent ennemi Mr Delafosse qui ferait là-dessus de plus jolies choses que ne devrait être capable d'en écrire quelqu'un qui se conduit si mal avec les gens." En 1894 Marcel Proust avait présenté le jeune pianiste Léon Delafosse au Comte de Montesquiou, celui que l'auteur surnommait "l'Ange" très apprécié du milieu musical et mondain, il tomba peu après définitivement en disgrâce. "J'espère mon cher Illan que vous faites là-bas [Venise] provision de santé et de rêve 'provision de vision' ne manquerait pas de dire Montesquiou par amour de l'allitération (j'ai reçu de lui une lettre admirable et gentille)...".
Ne figure pas dans la Correspondance de Kolb.
LETTRE INéDITE TéMOIGNANT DES AMITIéS à LA FOIS MONDAINES ET ARTISTIQUES (CONSTANTIN DE BRANCOVAN, LéON DELAFOSSE, LE COMTE ROBERT DE MONTESQUIOU) ET BELLE éVOCATION TRèS POéTIQUE DE VENISE.
Sans doute rédigée vers mai 1903, au moment où le jeune marquis de Casa Fuerte séjourne à Venise avec sa mère et peu après qu'il ait remis à Proust sa traduction du Poema paradisiaco que l'écrivain avait promis de soumettre à son "ami Constantin de Brancovan ... il a lu en effet vos traductions, les a acceptées..." Puis il poursuit "...j'ai stupidement tardé à vous écrire et...je vous prie de croire qu'il en est de ce silence comme de ces beaux silences que vous devez rester le soir à écouter à Venise, silences d'une qualité si rare au fond desquels votre oreille musicale sait noter des harmonies et des voix et qui ont à leur manière quelque amicale éloquence. Ce n'est naturellement pas de mon négligent silence que je parle avec tant d'immodestie mais de ces silences vénitiens dont il suffirait presque d'un peu de respect et de fidélité pour donner une exacte et mélodieuse transcription pianistique. "Silences vénitiens" serait d'ailleurs un joli titre pour des mélodies ou des morceaux de piano. Aussi est-ce une raison pour vous prier de ne pas le faire connaître à mon éminent ennemi Mr Delafosse qui ferait là-dessus de plus jolies choses que ne devrait être capable d'en écrire quelqu'un qui se conduit si mal avec les gens." En 1894 Marcel Proust avait présenté le jeune pianiste Léon Delafosse au Comte de Montesquiou, celui que l'auteur surnommait "l'Ange" très apprécié du milieu musical et mondain, il tomba peu après définitivement en disgrâce. "J'espère mon cher Illan que vous faites là-bas [Venise] provision de santé et de rêve 'provision de vision' ne manquerait pas de dire Montesquiou par amour de l'allitération (j'ai reçu de lui une lettre admirable et gentille)...".
Ne figure pas dans la Correspondance de Kolb.