Marcel PROUST. [La Prisonnière], manuscrit autographe. S.l.n.d. [1921 ?]. Longue paperole constituée de 8 feuilles (1345 x 175 mm). (Papier jauni, petites usures, traces de colle et restaurations anciennes.)
La Prisonnière Manuscrits autographes et dactylographies corrigées La Prisonnière ou Sodome et Gomorrhe III parut en 2 volumes en novembre 1923, soit un an après le décès de Marcel Proust qui y travailla jusqu'à ses derniers instants. Cependant il ne put assurer la révision complète des dactylographies et son frère, Robert, ainsi que Jacques Rivière se chargèrent de ce travail afin de permettre la publication. Suite de Sodome et Gomorrhe et première partie du cycle d'Albertine, La Prisonnière nous conduit dans l'enfer de la jalousie. Le Narrateur ramène sa maîtresse Albertine à Paris et tâche de la garder près de lui. Le cinquième roman d'A la recherche du temps perdu évoque les relations du Narrateur avec Albertine: la révélation de l'amitié de cette dernière avec Mlle Vinteuil; le retour à Paris; et la vie en commun du Narrateur avec Albertine jusqu'à son départ précipité. En 1915, Proust avait déjà développé les thèmes principaux de La Prisonnière et l'année suivante il entreprend de rédiger la mise au net et la suite de son oeuvre. Jusqu'en 1921-22 l'auteur retravaille cette version à l'aide d'additions marginales et de paperoles tandis qu'en 1922 Yvonne Albaret en effectue la dactylographie. Le manuscrit de La Prisonnière ou plutôt la "mise au net" autographe ainsi que les trois dactylographies connues sont conservés à la Bibliothèque nationale de France qui acquit le fonds Proust auprès de Suzy Mante-Proust en 1962. Les cinq lots qui suivent complètent ces dactylographies et ont été donnés par cette dernière à André Ferré qui les utilisa pour l'édition de la Pléiade de 1954. Ils constituent les derniers fragments manuscrits et dactylographies corrigées par l'auteur encore en mains privées.
Marcel PROUST. [La Prisonnière], manuscrit autographe. S.l.n.d. [1921 ?]. Longue paperole constituée de 8 feuilles (1345 x 175 mm). (Papier jauni, petites usures, traces de colle et restaurations anciennes.)

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Marcel PROUST. [La Prisonnière], manuscrit autographe. S.l.n.d. [1921 ?]. Longue paperole constituée de 8 feuilles (1345 x 175 mm). (Papier jauni, petites usures, traces de colle et restaurations anciennes.)

IMPORTANT PASSAGE MANUSCRIT DE LA PRISONNIèRE EN GRANDE PARTIE RETENU POUR L'éDITION ORIGINALE.

Il s'agit de l'épisode situé tout au début du roman au cours duquel Albertine se trouvant dans un cabinet de toilette contigu "ne se gênait pas pour faire un peu de bruit" et "...siffler sans trêve... une vieille rengaine de Massenet dont la petite nous rabat les oreilles". Le manuscrit se poursuit sur la jalousie du Narrateur qui avait "fui Balbec pour être certain qu'Albertine ne pourrait plus voir telle ou telle personne avec laquelle j'avais tellement peur qu'elle ne fit le mal en riant...", et sur le vice d'Albertine "même dans quelque ville que ce fut elle n'avait pas besoin de chercher car ce mal n'était pas en elle, mais en d'autres, pour qui aussi toute occasion de plaisir était bonne". Le Narrateur se décide alors à rentrer avec elle à Paris "la surveillance encore plus difficile si bien que j'étais revenu à Paris, dans le vieil hotel de Guermantes où j'habitais seul avec elle, l'appartement de mon père et de ma mère, absents".

On sait qu'entre la mise au net du manuscrit et sa dactylographie, Marcel Proust retravailla ce passage à plusieurs reprises. La particularité du travail de Proust et son procédé de composition, en déplaçant et retouchant indéfiniment des éléments du texte, font qu'il ne peut lui donner un aspect définitif qu'en signant le bon à tirer. L'auteur mourut avant cela; c'est pourquoi il est difficile d'établir la genèse exacte du texte. Néanmoins le texte autographe inscrit sur cette paperole fut retenu pour la publication; on le retrouve de manière entrecoupée dans l'édition de la Pléiade de 1987 (pages 520-521, 529, 531-533) avec les quelques ajouts et modifications ultérieurs.

[On joint:]

[La Prisonnière], un feuillet dactylographié (f°16) non corrigé réalisé par Yvonne Albaret à partir du texte manuscrit de la paperole ci-dessus. 1 page in-folio (327 x 206 mm). Ce feuillet dactylographié correspond à celui manquant dans la deuxième dactylographie aujourd'hui conservée à la Bibliothèque nationale (Nafr.16744 microfilm 626).

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