![Marcel PROUST. [La Prisonnière], 3 feuillets dactylographiés avec corrections autographes et deux paperoles. S.l.n.d. [1922]. 3 ff. in-folio (310 x 210 mm) et deux paperoles (1500 x 175 mm et 205 x 175 mm). (Petites usures et papier jauni.)](https://www.christies.com/img/LotImages/2002/PAR/2002_PAR_05021_0127_000(051624).jpg?w=1)
细节
Marcel PROUST. [La Prisonnière], 3 feuillets dactylographiés avec corrections autographes et deux paperoles. S.l.n.d. [1922]. 3 ff. in-folio (310 x 210 mm) et deux paperoles (1500 x 175 mm et 205 x 175 mm). (Petites usures et papier jauni.)
IMPORTANTS FEUILLETS DACTYLOGRAPHIéS, ABONDAMMENT RééCRITS PAR MARCEL PROUST D'UNE NOUVELLE VERSION, RETENUE POUR L'éDITION ORIGINALE.
Les corrections autographes de Marcel Proust tiennent ici davantage de la réécriture que de la simple révision. L'auteur a utilisé les marges de ces trois feuillets afin d'exposer l'épisode d'explications entre le Narrateur et Albertine. Ses ajouts se prolongent d'un feuillet à l'autre et sur les deux paperoles dont l'une mesure 1m50. Ces feuillets numérotés 405, 406 et 407 furent rechiffrés à la main "507", "508" et "509". Ils correspondent au double de la première dactylographie de La Prisonnière (désignée comme "deuxième dactylographie" à la Bnf), sur lequel Marcel Proust choisit de porter ses corrections. Les feuillets équivalents (405-407) de la première dactylographie conservés à la Bibliothèque nationale (Nafr.16743 microfilm 625), comme d'ailleurs l'ensemble de ce volume, ne comportent aucune correction autographe. Ces feuillets apportent des informations complémentaires quant au travail de l'auteur. En effet comme l'indique la dernière édition de la Pléiade, Marcel Proust n'a corrigé que les feuillets 1-123 de la première dactylographie, mais il a en outre, effectué d'importants remaniements sur une autre épreuve de la première dactylographie, comme le démontre ces feuillets "405-407" abondamment réécrits de sa main.
Le texte manuscrit correspond à une longue explication entre le Narrateur et Albertine au sujet d'un nouveau mensonge de cette dernière. "Du reste, lui dis-je avec colère, il y a bien d'autres choses que vous me cachez, même dans les plus insignifiantes comme par exemple votre voyage de trois jours à Balbec... Albertine me coupant la parole me déclara comme une chose toute naturelle: "vous voulez dire que ce voyage à Balbec n'a jamais eu lieu? Bien sûr! Et je me suis toujours demandée pourquoi vous avez fait celui qui y croyait..." Le récit de cette longue discussion entre le Narrateur et Albertine se poursuit. La jeune fille lui apparaît de plus en plus insaisissable, il tâche de lui faire reconnaître sa relation réelle avec Mlle Vinteuil. "Mais je n'avais pas le temps de m'adonner à ces pensées. Je ne voulais surtout pas paraître étonné. Je souris de l'air de quelqu'un qui en sait plus long qu'il ne le dit: "mais ceci est une chose entre mille. Tenez pas plus tard que ce soir chez les Verdurin, j'ai appris que ce que vous m'aviez dit sur Mlle Vinteuil..." Albertine me regardait fixement d'un air tourmenté tâchant de lire dans mes yeux ce que je savais. Or ce que je savais et que j'allais lui dire c'est ce qu'était mademoiselle Vinteuil". La révélation se poursuit "je savais, j'avais vu par la fenêtre éclairée de Montjouvain. Albertine avait eu beau me dire que ses relations avec Mlle Vinteuil et son amie avaient été très pures, comment pourrait-elle quand je lui jurerais (et lui jurerais sans mentir) que je connaissais les moeurs de ces deux femmes..." Une longue argumentation suit avant que le Narrateur ne déclare "Ma petite Albertine lui dis-je avec une douceur et une tristesse profondes,... il vaut mieux nous quitter, et comme les séparations les meilleures sont celles qui s'effectuent le plus rapidement, je vous demande pour abréger le grand chagrin que je vais avoir, de me dire adieu ce soir et de partir demain matin sans que je vous aie revue, pendant que je dormirai".
L'ajout autographe de Marcel Proust est tellement important que l'on peut le considérer comme un manuscrit original. Il sera inscrit dans la troisième dactylographie de la Bibliothèque nationale (Nafr.16747 microfilm 629) sur les feuillets numérotés "507bis", "508", "508bis, ter, quart, quint, sex, ...-508(10)". Soit près de onze feuillets dactylographiés correspondent à cette longue paperole autographe de 1m50. Les autres additions marginales et la deuxième paperole furent également restituées dans la troisième dactylographie aux feuillets numérotés "509", "509bis, "509ter" et "509 (4)". Certaines phrases du manuscrit rayées par l'auteur au cours de la rédaction même du texte n'apparaissent évidemment pas sur la troisième et dernière dactylographie.
Si ces ajouts autographes ne sont pas inédits, puisqu'ils furent repris dans l'ultime dactylographie et dans l'édition originale (Tome II pp. 177-178, 180-192), ils n'en demeurent pas moins exceptionnels. Il s'agit en effet de la DERNIèRE OEUVRE SUR LAQUELLE MARCEL PROUST TRAVAILLA JUSQU'à SA MORT. CES FEUILLETS SONT PARMI LES DERNIERS TéMOIGNAGES DE SON INTENSE TRAVAIL D'éCRIVAIN ENCORE EN MAINS PRIVéES. (3)
IMPORTANTS FEUILLETS DACTYLOGRAPHIéS, ABONDAMMENT RééCRITS PAR MARCEL PROUST D'UNE NOUVELLE VERSION, RETENUE POUR L'éDITION ORIGINALE.
Les corrections autographes de Marcel Proust tiennent ici davantage de la réécriture que de la simple révision. L'auteur a utilisé les marges de ces trois feuillets afin d'exposer l'épisode d'explications entre le Narrateur et Albertine. Ses ajouts se prolongent d'un feuillet à l'autre et sur les deux paperoles dont l'une mesure 1m50. Ces feuillets numérotés 405, 406 et 407 furent rechiffrés à la main "507", "508" et "509". Ils correspondent au double de la première dactylographie de La Prisonnière (désignée comme "deuxième dactylographie" à la Bnf), sur lequel Marcel Proust choisit de porter ses corrections. Les feuillets équivalents (405-407) de la première dactylographie conservés à la Bibliothèque nationale (Nafr.16743 microfilm 625), comme d'ailleurs l'ensemble de ce volume, ne comportent aucune correction autographe. Ces feuillets apportent des informations complémentaires quant au travail de l'auteur. En effet comme l'indique la dernière édition de la Pléiade, Marcel Proust n'a corrigé que les feuillets 1-123 de la première dactylographie, mais il a en outre, effectué d'importants remaniements sur une autre épreuve de la première dactylographie, comme le démontre ces feuillets "405-407" abondamment réécrits de sa main.
Le texte manuscrit correspond à une longue explication entre le Narrateur et Albertine au sujet d'un nouveau mensonge de cette dernière. "Du reste, lui dis-je avec colère, il y a bien d'autres choses que vous me cachez, même dans les plus insignifiantes comme par exemple votre voyage de trois jours à Balbec... Albertine me coupant la parole me déclara comme une chose toute naturelle: "vous voulez dire que ce voyage à Balbec n'a jamais eu lieu? Bien sûr! Et je me suis toujours demandée pourquoi vous avez fait celui qui y croyait..." Le récit de cette longue discussion entre le Narrateur et Albertine se poursuit. La jeune fille lui apparaît de plus en plus insaisissable, il tâche de lui faire reconnaître sa relation réelle avec Mlle Vinteuil. "Mais je n'avais pas le temps de m'adonner à ces pensées. Je ne voulais surtout pas paraître étonné. Je souris de l'air de quelqu'un qui en sait plus long qu'il ne le dit: "mais ceci est une chose entre mille. Tenez pas plus tard que ce soir chez les Verdurin, j'ai appris que ce que vous m'aviez dit sur Mlle Vinteuil..." Albertine me regardait fixement d'un air tourmenté tâchant de lire dans mes yeux ce que je savais. Or ce que je savais et que j'allais lui dire c'est ce qu'était mademoiselle Vinteuil". La révélation se poursuit "je savais, j'avais vu par la fenêtre éclairée de Montjouvain. Albertine avait eu beau me dire que ses relations avec Mlle Vinteuil et son amie avaient été très pures, comment pourrait-elle quand je lui jurerais (et lui jurerais sans mentir) que je connaissais les moeurs de ces deux femmes..." Une longue argumentation suit avant que le Narrateur ne déclare "Ma petite Albertine lui dis-je avec une douceur et une tristesse profondes,... il vaut mieux nous quitter, et comme les séparations les meilleures sont celles qui s'effectuent le plus rapidement, je vous demande pour abréger le grand chagrin que je vais avoir, de me dire adieu ce soir et de partir demain matin sans que je vous aie revue, pendant que je dormirai".
L'ajout autographe de Marcel Proust est tellement important que l'on peut le considérer comme un manuscrit original. Il sera inscrit dans la troisième dactylographie de la Bibliothèque nationale (Nafr.16747 microfilm 629) sur les feuillets numérotés "507bis", "508", "508bis, ter, quart, quint, sex, ...-508(10)". Soit près de onze feuillets dactylographiés correspondent à cette longue paperole autographe de 1m50. Les autres additions marginales et la deuxième paperole furent également restituées dans la troisième dactylographie aux feuillets numérotés "509", "509bis, "509ter" et "509 (4)". Certaines phrases du manuscrit rayées par l'auteur au cours de la rédaction même du texte n'apparaissent évidemment pas sur la troisième et dernière dactylographie.
Si ces ajouts autographes ne sont pas inédits, puisqu'ils furent repris dans l'ultime dactylographie et dans l'édition originale (Tome II pp. 177-178, 180-192), ils n'en demeurent pas moins exceptionnels. Il s'agit en effet de la DERNIèRE OEUVRE SUR LAQUELLE MARCEL PROUST TRAVAILLA JUSQU'à SA MORT. CES FEUILLETS SONT PARMI LES DERNIERS TéMOIGNAGES DE SON INTENSE TRAVAIL D'éCRIVAIN ENCORE EN MAINS PRIVéES. (3)