Lot Essay
Par le devis numéro 243, du 5 juin 1784, deux canapés et deux écrans furent commandés pour le cabinet et le second cabinet de la reine Marie-Antoinette aux Tuileries à Jean-Baptiste Boulard. Le mémoire du menuisier stipule Pour le service de la reine un grand canapé de six pieds cintrés ronds, plein cintre, les pieds portent leur console à accotoirs à joues rampantes, avoir préparé les bois pour faire la sculpture... plus un écran aussi pareille couvert de son chapeau... 16l
Boulard menuisa son canapé d'après un fauteuil qu'il prendra au garde-meuble de chez la dame Bardoue (peintre et doreuse).
Le sculpteur Toussaint Foliot établit sa facture pour les deux canapés et les deux écrans des deux cabinets en précisant pour les canapés qu'ils étaient pareils à celui de la Reine à Rambouillet. Quant aux deux bergères en tête à tête et aux six fauteuils, le devis précise qu'ils venaient du fonds du magasin et qu'ils seront à recouvrir. Quelle était leur origine? Il est probable que ces sièges venaient d'être faits pour l'appartement de la reine au château de Rambouillet.
La veuve Bardoue factura le 5 juin 1784 pour avoir peint et verni et reparé les meubles sculptés à deux ornements feuilles de persil et perles
six fauteuils... 288 liv
deux bergères.. 96 liv
un écran....... 72 liv
un canapé..... 110 liv
Il était ajouté un tabouret de pied sur le devis et le rédacteur précise sur le devis très préssé pour l'ensemble du mobilier.
Le tapissier Capin le 28 mai 1784, reçut l'ordre de garnir l'ensemble des sièges d'un gros de Tours broché fond blanc et feuilles de chêne. Une paire de rideaux, deux portières furent bordées comme les sièges d'un gros de Tours broché. L'inventaire des Tuileries dressé en 1786 et vérifié en 1787 et en 1788 nous donne exactement la même composition sans mentionner le tabouret.
Le mobilier resta en place semble-t-il jusqu'au 6 octobre 1789. La famille Royale quittait ce jour là Versailles et s'installait aux Tuileries.
Seuls les deux appartements de la reine étaient prêts. La souveraine s'installa provisoirement dans son petit appartement de l'entresol avec sa fille, le Dauphin occupant le grand appartement du premier étage. Ce dernier fut démeublé et de nouveaux sièges installés dans ce qui était devenu le cabinet du Dauphin. Quant aux sièges du cabinet intérieur de Marie-Antoinette ils furent très provisoirement entreposés au Garde-Meuble de la Couronne.
L'APPARTEMENT DE MADAME ELISABETH AU CHATEAU DES TUILERIES
Rien n'était prêt pour héberger la soeur du souverain. Dès le lendemain de leur arrivée, Louis XVI accompagné notamment du Ministre de la maison du roi et de l'intendant du garde-meuble Thierry de Ville d'Avray, entreprit une visite totale du château afin d'attribuer un logement à chaque courtisan. Madame Elisabeth s'installa au premier étage du Pavillon de Flore, dans quelques pièces donnant à la fois sur la Seine et sur le jardin. Dès 1790, dans l'inventaire du château des Tuileries, la totalité des sièges, toujours couverts du tissus commandé pour Marie-Antoinette en 1784, meuble le cabinet intérieur de la princesse. Après le retour de Varennes en juin 1791, la famille royale n'ayant plus l'espoir de quitter le château, une installation plus définitive est prévue. Les sièges sont alors dégarnis, les peintures lessivées puis restaurées. Sont alors ajoutés au meuble primitif, deux têtes à têtes menuisés par Sené et sculptés par Laurent. Une nouvelle étoffe en gros de Tours broché fond de persienne, dessin à fleurs, vazes et cascades avec une bordure à dessins de brindille fut fournie. Ce même dessin se retrouve sur le mobilier que nous présentons (les vases sur les assises et l'écran, et les cascades sur le dossier avec brindilles sur les bordures). Il est très probable que cette garniture faite au XIXème siècle ait été copiée sur celle de Madame Elisabeth.
Quant à la chaise haute, probablement réservée à l'usage du roi, elle fut exécutée par Sené par l'ordre n°108 pour le service de Madame Elisabeth ainsi qu'en témoigne l'étiquette. Cette chaise meubla, avec une seconde qui lui faisait paire, le cabinet à la suite de la bibliothèque de l'entresol. Sculptée par Laurent, elle témoigne de la virtuosité de cet artisan.
Après le 10 août 1792 et la chute de la monarchie, il est impossible de retracer l'histoire de ces sièges avant leur arrivée dans la collection de la marquise de Ganay. Probablement transporté à l'hôtel de Coigny puis au Palais Royal, devenu Palais Egalité, ils furent certainement vendus.
LE GRAND APPARTEMENT DE MARIE-ANTOINETTE AU CHATEAU DES TUILERIES
Situé au premier étage du château entre le pavillon de Flore et le pavillon central, l'appartement des reines fut aménagé aux environs des années 1670 pour la reine Marie-Thérèse. Les boiseries sculptées, les tableaux pour lesquels le peintre Nocret fut payé 10.500 livres devaient sembler bien démodés sous le règne de Louis XVI.
Le château délaissé par Louis XIV au profit de Versailles avait été quasiment abandonné par Louis XV qui y logeait de nombreux pensionnés de la couronne. Le futur appartement de la reine était occupé par la Marquise de Groslier. Marie-Antoinette Dauphine puis Reine, agée de moins de trente ans, avait longtemps fréquenté le théâtre et l'opéra surtout les bals. Le trajet entre Paris et Versailles assez long en carosse lui fit sentir la nécessité d'avoir un appartement dans Paris. C'est tout naturellement que les Tuileries, demeure royale, furent retenues.
Dès 1783, les plafonds, tableaux, boiseries, dorure des portes furent restaurés pendant trois semaines. La souveraine toujours pressée désirait avoir son appartement habitable pour la saison d'hiver qui allait débuter. Dans le même temps, elle fit aménager au dessus de la chambre du roi un petit entresol composé de quatre pièces qui porta le nom de petit appartement.
Au premier étage, le grand appartement commencait au niveau de l'escalier de la reine. Il était composé de sept pièces principales: salle des gardes, antichambre, salle des Nobles, chambre à coucher, cabinet intérieur, second cabinet et arrière cabinet, ancien oratoire de Marie-Thérèse.
LE CABINET INTERIEUR
D'après Luc Vincent Thierry, le cabinet intérieur avait conservé sa décoration d'origine sur les portes et sur les panneaux des lambris sont représentés des femmes occupées aux divers travaux de leur sexe et quelques paysages d'un goût exquis... Le portrait de la reine Marie-Thérèse se trouve encore sur la cheminée sous les attributs de Minerve et en face sont ceux de Diane revenant de la chasse et entourée de ses nymphes, qui lui essuient les pieds.
Voilà planté le décor dont la reine dut se contenter.
Boulard menuisa son canapé d'après un fauteuil qu'il prendra au garde-meuble de chez la dame Bardoue (peintre et doreuse).
Le sculpteur Toussaint Foliot établit sa facture pour les deux canapés et les deux écrans des deux cabinets en précisant pour les canapés qu'ils étaient pareils à celui de la Reine à Rambouillet. Quant aux deux bergères en tête à tête et aux six fauteuils, le devis précise qu'ils venaient du fonds du magasin et qu'ils seront à recouvrir. Quelle était leur origine? Il est probable que ces sièges venaient d'être faits pour l'appartement de la reine au château de Rambouillet.
La veuve Bardoue factura le 5 juin 1784 pour avoir peint et verni et reparé les meubles sculptés à deux ornements feuilles de persil et perles
six fauteuils... 288 liv
deux bergères.. 96 liv
un écran....... 72 liv
un canapé..... 110 liv
Il était ajouté un tabouret de pied sur le devis et le rédacteur précise sur le devis très préssé pour l'ensemble du mobilier.
Le tapissier Capin le 28 mai 1784, reçut l'ordre de garnir l'ensemble des sièges d'un gros de Tours broché fond blanc et feuilles de chêne. Une paire de rideaux, deux portières furent bordées comme les sièges d'un gros de Tours broché. L'inventaire des Tuileries dressé en 1786 et vérifié en 1787 et en 1788 nous donne exactement la même composition sans mentionner le tabouret.
Le mobilier resta en place semble-t-il jusqu'au 6 octobre 1789. La famille Royale quittait ce jour là Versailles et s'installait aux Tuileries.
Seuls les deux appartements de la reine étaient prêts. La souveraine s'installa provisoirement dans son petit appartement de l'entresol avec sa fille, le Dauphin occupant le grand appartement du premier étage. Ce dernier fut démeublé et de nouveaux sièges installés dans ce qui était devenu le cabinet du Dauphin. Quant aux sièges du cabinet intérieur de Marie-Antoinette ils furent très provisoirement entreposés au Garde-Meuble de la Couronne.
L'APPARTEMENT DE MADAME ELISABETH AU CHATEAU DES TUILERIES
Rien n'était prêt pour héberger la soeur du souverain. Dès le lendemain de leur arrivée, Louis XVI accompagné notamment du Ministre de la maison du roi et de l'intendant du garde-meuble Thierry de Ville d'Avray, entreprit une visite totale du château afin d'attribuer un logement à chaque courtisan. Madame Elisabeth s'installa au premier étage du Pavillon de Flore, dans quelques pièces donnant à la fois sur la Seine et sur le jardin. Dès 1790, dans l'inventaire du château des Tuileries, la totalité des sièges, toujours couverts du tissus commandé pour Marie-Antoinette en 1784, meuble le cabinet intérieur de la princesse. Après le retour de Varennes en juin 1791, la famille royale n'ayant plus l'espoir de quitter le château, une installation plus définitive est prévue. Les sièges sont alors dégarnis, les peintures lessivées puis restaurées. Sont alors ajoutés au meuble primitif, deux têtes à têtes menuisés par Sené et sculptés par Laurent. Une nouvelle étoffe en gros de Tours broché fond de persienne, dessin à fleurs, vazes et cascades avec une bordure à dessins de brindille fut fournie. Ce même dessin se retrouve sur le mobilier que nous présentons (les vases sur les assises et l'écran, et les cascades sur le dossier avec brindilles sur les bordures). Il est très probable que cette garniture faite au XIXème siècle ait été copiée sur celle de Madame Elisabeth.
Quant à la chaise haute, probablement réservée à l'usage du roi, elle fut exécutée par Sené par l'ordre n°108 pour le service de Madame Elisabeth ainsi qu'en témoigne l'étiquette. Cette chaise meubla, avec une seconde qui lui faisait paire, le cabinet à la suite de la bibliothèque de l'entresol. Sculptée par Laurent, elle témoigne de la virtuosité de cet artisan.
Après le 10 août 1792 et la chute de la monarchie, il est impossible de retracer l'histoire de ces sièges avant leur arrivée dans la collection de la marquise de Ganay. Probablement transporté à l'hôtel de Coigny puis au Palais Royal, devenu Palais Egalité, ils furent certainement vendus.
LE GRAND APPARTEMENT DE MARIE-ANTOINETTE AU CHATEAU DES TUILERIES
Situé au premier étage du château entre le pavillon de Flore et le pavillon central, l'appartement des reines fut aménagé aux environs des années 1670 pour la reine Marie-Thérèse. Les boiseries sculptées, les tableaux pour lesquels le peintre Nocret fut payé 10.500 livres devaient sembler bien démodés sous le règne de Louis XVI.
Le château délaissé par Louis XIV au profit de Versailles avait été quasiment abandonné par Louis XV qui y logeait de nombreux pensionnés de la couronne. Le futur appartement de la reine était occupé par la Marquise de Groslier. Marie-Antoinette Dauphine puis Reine, agée de moins de trente ans, avait longtemps fréquenté le théâtre et l'opéra surtout les bals. Le trajet entre Paris et Versailles assez long en carosse lui fit sentir la nécessité d'avoir un appartement dans Paris. C'est tout naturellement que les Tuileries, demeure royale, furent retenues.
Dès 1783, les plafonds, tableaux, boiseries, dorure des portes furent restaurés pendant trois semaines. La souveraine toujours pressée désirait avoir son appartement habitable pour la saison d'hiver qui allait débuter. Dans le même temps, elle fit aménager au dessus de la chambre du roi un petit entresol composé de quatre pièces qui porta le nom de petit appartement.
Au premier étage, le grand appartement commencait au niveau de l'escalier de la reine. Il était composé de sept pièces principales: salle des gardes, antichambre, salle des Nobles, chambre à coucher, cabinet intérieur, second cabinet et arrière cabinet, ancien oratoire de Marie-Thérèse.
LE CABINET INTERIEUR
D'après Luc Vincent Thierry, le cabinet intérieur avait conservé sa décoration d'origine sur les portes et sur les panneaux des lambris sont représentés des femmes occupées aux divers travaux de leur sexe et quelques paysages d'un goût exquis... Le portrait de la reine Marie-Thérèse se trouve encore sur la cheminée sous les attributs de Minerve et en face sont ceux de Diane revenant de la chasse et entourée de ses nymphes, qui lui essuient les pieds.
Voilà planté le décor dont la reine dut se contenter.