IMPORTANTE PAIRE DE FAUTEUILS A LA REINE DU MILIEU DU XVIIIeme SIECLE
IMPORTANTE PAIRE DE FAUTEUILS A LA REINE DU MILIEU DU XVIIIeme SIECLE

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IMPORTANTE PAIRE DE FAUTEUILS A LA REINE DU MILIEU DU XVIIIeme SIECLE
A châssis, en chène richement sculpté et doré, le dossier, les accotoirs et la ceinture à motif d'agrafes, volutes, palmes et brindilles feuillagées et fleuries sur fond amati, le dossier centré en partie supérieure de feuilles d'acanthe, et d'un cabochon en partie inférieure, la ceinture centrée d'une coquille, reposant sur des pieds cambrés surmontés d'un cartouche, l'arrière du dossier à motif guilloché, les deux ceintures arrières estampillées ML couronné, les ceintures avant portant une marque au feu C.611.2. et C.611.3 respectivement et CR centré d'une couronne, les deux fauteuils numérotés à l'encre noir 'C.611.' et 'C.611.2.', assise et dossier à garniture de velours de soie rouge, deuxième jeu de châssis recouvert de cuir beige, retouches à la dorure
Hauteur: 111,5 cm. (44 in.) (2)
Provenance
Commandée par Louise-Elisabeth de France, fille de Louis XV, Madame Infante (1727-1759) pour le palais de Colorno, à Parme
Ancienne collection de Marie-Louise d'Autriche, Grand-Duchesse de Parme.
Vente Paris, étude Tajan, le 15 décembre 1997, lot 213, non vendu.
Literature
- Architectural Digest, octobre 1989
- Alvar Gonzalez-Palacios, Il patrimonio artistico del Quirinale, Gli arredi Francesi, Milan, 1995, p. 44, ill. 32.
- Calin Demestrescu, 'L'Estampille-L'Objet d'Art', décembre 1997, Deux fastueux sièges de Foliot pour Madame Infante, pp. 50-53.
Further details
A PAIR OF MID-18TH CENTURY GILTWOOD ROYAL FAUTEUILS

Lot Essay

Les marques

Cette paire de fauteuils porte plusieurs marques de la première moitié du XIXème siècle qui permettent d'affirmer que ces fauteuils ornaient dès le début du XIXème siècle le château de Colorno.

Le ML couronné signifie que ces fauteuils étaient déjà à Parme quand le duché était gouverné par Marie Louise d'Autriche, épouse de Napoléon et duchesse de Parme de 1810 à 1847.

La marque C R et couronne royale est une abréviation de Casa Reale pour "maison royale".
Le C à l'encre est la marque du château de Colorno. Les numéros 611.3 et 611.2 doivent correspondre à l'inventaire de 1855 et signifient qu'il y eut au moins trois, si ce n'est quatre, fauteuils identiques.

La paire de fauteuils et Colorno

Le portrait de la duchesse de Parme et de ses enfants peint par Prosper Raffi aux environs de 1850 illustre, fait rarissime, un de ces fauteuils encore garni de son ancien damas cramoisi à large galon d'or. Cette garniture, très certainement celle d'origine permet de retrouver ces sièges dans les appartements de Don Philippe au château de Colorno.
Cet appartement était dès 1753 orné d'un "meuble de damas cramoisy". L'inventaire du château dressé en 1811 signale une chambre tendue de damas cramoisi dont "un lit à quatre colonnes avec garniture de damas cramoisi avec galons d'or de 53 millimètres", galon retrouvé sur le portrait.
Cette description est complétée par celle de la tenture de la pièce toujours du même damas et avec une "bordure unie dorée". Cette pièce était également ornée de "deux fauteuils gravés et dorés couverts idem".

La duchesse de Parme et Colorno

La plus grande partie des meubles sièges et bronzes d'ameublement du XVIIIème siècle qui portent des numéros d'inventaires semblables fut livrée à Colorno au début des années 1750.
Madame Louise Elisabeth (1727-1759), appelée Madame Infante, fille année de Louis XV, épousa l'Infant d'Espagne Don Philippe, troisième fils de Philippe V et de sa seconde épouse Elisabeth Farnèse, duchesse de Parme en 1739.

A la suite du traité d'Aix la Chapelle en 1748, Madame Louise Elisabeth et son époux devinrent les souverains du duché de Parme.
Les palais de Parme avaient été entièrement vidés de leurs collections et de leurs mobiliers par le précédent souverain.
Dans une lettre à la duchesse de Luynes, Madame Infante écrivait: "Colorno pourrait devenir très joli avec une personne de votre goût. Il y a peu de réparations à y faire pour y habiter mais beaucoup pour le rendre comme il pourrait être".

Madame Infante s'appliqua donc à exécuter ce programme. Elle effectua trois séjours à Paris, le premier en 1749, le second de septembre 1752 à septembre 1753 et le dernier de septembre 1757 à sa mort survenue le 6 décembre 1759.
De ses deux premiers voyages, elle ramena à Parme trente quatre puis quatorze chariots de bagages. Dans le journal du marquis d'Argenson en 1753, l'auteur nous confirme que la duchesse regagna ses états avec : "une grande quantité de chariots chargés de toutes sortes de nippes que le Roi lui donne".

Chiara Briganti puis Alvar Gonzalez-Palacios ont démontré que tout le mobilier commandé à Paris de 1752 à 1754 était destiné à meubler la résidence d'été de Colorno. La Reine de France Marie Leczinska offrit à sa fille un somptueux meuble (tenture et garniture des sièges) en moire. L'importance des commandes était telle qu'en 1752 par exemple, 200.000 livres furent réglées aux fournisseurs parisiens.

Le dessin

Proche par le dessin des sièges exécutés par Foliot pour le Palais Bernstorff à Copenhague, cette paire de fauteuils a peut-être été conçue par l'architecte Pierre Contant d'Ivry dont nous savons qu'il fut le concepteur du décor du Palais Bernstorff mais également qu'il dessina un jardin pour Madame Infante.

Bill G.B. Pallot a étudié dans Connaissance des Arts, mai 1995, "Sur les traces du 4ème fauteuil de la duchesse de Parme", une autre série de fauteuils garnie de velours cramoisi dont trois exemplaires sont conservés au musée de l'Ermitage à Saint-Petersbourg, au Metropolitan Museum de New York, et dans une collection privée.
Ces sièges à guirlandes de fleurs sont par cet auteur attribués à N.Q. Foliot.
Cette attribution est (suggérée) par le fait qu'un tabouret estampillé de ce maître et provenant de Parme a été retrouvé et publié par Alvar Gonzalez-Palacios, voir la bibliographie.
Les sièges faits à Paris étaient démontés emballés puis envoyés à Parme où ils étaient alors dorés.
Il existait des artisans français et italiens qui travaillaient à Parme pour les souverains. Tel fut le cas du tapissier Petrus, du sculpteur Vibert et du menuisier Yon. Dans les archives qui sont encore conservées, le modèle le plus riche fait à Parme fut exécuté par Marc Vibert en 1755: deux fauteuils ornés de cartels et de guirlandes de fleurs furent facturés 756 livres. Ces fauteuils ont probablement fait partie d'une commande faite par Madame Infante aux artisans français travaillant à Parme aux environs de 1750,sur un modèle de Foliot

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