FAUTEUIL A LA REINE D'EPOQUE LOUIS XVI
FAUTEUIL A LA REINE D'EPOQUE LOUIS XVI

ESTAMPILLE DE GEORGES JACOB

Details
FAUTEUIL A LA REINE D'EPOQUE LOUIS XVI
ESTAMPILLE DE GEORGES JACOB
En noyer sculpté et doré, à motif de fleurs dans des entrelacs, le dossier surmonté d'une couronne florale nouée d'un ruban et de laurier grainé, les supports d'accotoir à double rais de coeur, reposant sur des pieds fuselés, cannelés et rudentés d'asperges surmontés de feuilles d'acanthe, estampillé G.IACOB, une étiquette inscrite Monsieur Daguerre/meuble meu [...] le Sallon, et une étiquette numérotée 2252, garniture de lampas à motif floral
Hauteur: 105,5 cm. (41½ in.)
Georges Jacob, reçu maître en 1765
Provenance
Commandé vers 1787-1788 par George, prince de Galles et futur George IV, pour le salon de Compagnie de Carlton House.
Collection royales britanniques.
Collection Georges Hoentschel, vente Paris, du 31 mars au 2 avril 1919, lot 330.
Collection de madame André Saint, le 20 mai 1935, lot 144, 4.000 francs.
Literature
Jean Nicolaÿ, L'Art et la Manière des Maîtres Ebénistes français au XVIIIème siècle, Paris, 1976, fig.Q.
Further details
A LOUIS XVI GILTWOOD FAUTEUIL A LA REINE STAMPED BY GEORGES JACOB

Lot Essay

Ce siège fait partie d'un ensemble commandé par le marchand-mercier Dominique Daguerre sous les ordres de l'architecte Holland et du tapissier Solier pour le grand salon de Carlton House. Plusieurs pièces de cette demeure furent meublées par Georges Jacob notamment la chambre à coucher du prince et le grand salon.
De l'ensemble exécuté pour le grand salon de Carlton House, la plupart des sièges est conservée à Windsor Castle et à Buckingham Palace.
Ces sièges étaient sculptés à la ceinture d'un entrelac de fleurettes lié d'une barrette contrairement à ceux de la chambre composés d'entrelacs juxtaposés. Cette légère différence de
sculpture fait que ces deux ensembles ont été confondus bien que
les étiquettes soient parfaitement claires, l'une portant "chambre
à coucher" et la seconde "sallon".

Un document conservé dans les archives royales de la Reine
d'Angleterre nous précise la composition de ce mobilier en 1789.
- quatre canapés (tous à Buckingham, illustrés dans Clifford
Smith, Buckingham Palace, Its Furniture, Decoration and History,
Londres, 1930).
- quatre têtes-à-têtes (dont deux sont conservés au château
de Windsor, inv. RGIN 35294, Hugh Roberts, For the King's pleasure,
2001, Londres, p.207, fig.444).
- quatre fauteuils dont celui que nous présentons, un autre conservé à Buckingham Palace (Clifford Smith, op. cit., p.163, fig.171) et deux fauteuils portant une étiquette identique au notre vendus chez Sotheby's Monaco le 9 décembre 1981, lot 291 (ancienne collection Heine).
- trente-six fauteuils courant (dont douze sont toujours à
Buckingham). Bien que la ceinture soit sculptée de perles et fleurons, les fauteuils portent l'étiquette indiquant qu'ils étaient destinés au salon, illustrés dans Clifford Smith, op. cit., p.163, fig. 170. Cette différence est normale entre mobilier meublant et mobilier courant.

La commande

La commande se fit aux environs de 1787 auprès du marchand Daguerre. Dix ans plus tard, lors de l'inventaire après décès du marchand est signalée "une liasse de treize pièces, la première est une convention sous seing privé signée Daguerre et Sollier relative à l'ameublement du prince de Galles suivant laquelle le sieur Daguerre se charge de toutes les avances nécessaires".
En 1785, Dominique Daguerre venait de fournir un meuble à vantaux pour le duc de Northumberland. Le banquier Perregaux servait alors souvent d'intermédiaire entre les marchands français et les aristocrates britanniques.
En décembre 1790, les trois princes anglais, c'est-à-dire le prince de Galles, le duc d'York et le duc de Clarence empruntèrent à Paris la somme considérable de 100.000 livres sterling.

Carlton House

Palais de légende et de l'éphémère, telle est l'expression qui caractériserait le mieux Carlton House.
Dessinée sur les plans de l'architecte Henri Holland, dans un style néo-classique, Carlton House fut décorée à la française, décoration conforme aux goûts du prince. Les travaux de construction débutèrent en 1784 mais, à cause de l'impécuniosité du prince, durèrent jusqu'en 1794.
Cependant, dès 1787, certaines pièces étaient achevées et le prince put tenir son premier "levé" le 8 février 1790, preuve que le mobilier était alors en place.
Constamment amélioré, tranformé, le palais vit son décor intérieur évoluer du classicisme français à un style appelé de nos jours "Regency". La somptuosité du décor, qu'il soit sculpté ou peint, la lourdeur des rideaux drapés, la richesse du mobilier firent de cette demeure, le palais d'un potentat oriental.
Ce dernier, perclu de rhumatismes et surtout de dettes, s'enticha de Buckingham Palace, demeure de sa mère, et fit démolir en 1826, la plus belle demeure que Londres ait connue.

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