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拍品專文
Claude Audran le Jeune (mort en 1734) dessina cette série en 1708 et 1709 alors qu'il réalisait la décoration des appartements du Dauphin, le futur Louis XV, au château de Meudon. Les Comptes des Bâtiments du Roi nous renseignent sur la création de la tenture:
Année 1709. Maisons Royales. - Peinture: à Claude Audran, autre peintre, pour un tableau représentant un berceau où des singes sont à table; posé à Marly en 1709, 300 livres
A luy pour peintures faites aux Gobelins en 1708 et 1709, pour le nouveau batiment de Monseigneur à Meudon 495 livres
C'est à cette même période que le jeune Antoine Watteau (mort en 1721), agé de 23 ou 24 ans, travailla pour Audran. Il est probable qu'il ait collaboré à ce projet, tandis qu'Alexandre-François Desportes (mort en 1743) fournissait les dessins d'animaux. Curieusement les cartons originaux semblent avoir quitté les Gobelins car ils ne figurent pas dans l'inventaire détaillé des ateliers dressé en 1736.
La toute première tenture fut tissée pour le Dauphin, en fils d'or et d'argent. Elle était divisée en trois pièces, l'une composée de six panneaux raccordés et les deux autres de trois panneaux. Cette tenture est aujourd'hui conservée au Mobilier National à Paris, à l'exception d'un des petits panneaux représentant octobre, novembre et décembre qui manquait déjà en 1830.
En 1726, Jean Audran, le frère de Claude Audran, grava les cartons. Ils furent ensuite copiés par Gotfried Rogg d'Augsburg (mort en 1742) dans son oeurvre "Neues Unterschidildiches Bilder laub une Grotetchgenwerk". La tenture réalisée pour le Dauphin comprend un ornement supplémentaire en partie haute, tandis que la présente tenture reprend les gravures. La suite des Mois Grotesques du Dauphin est la seule tenture répertoriée dans les archives de la Manufacture Royale des Gobelins, cependant d'autres versions sont connues. M. Fenaille dans son "Etat Général des Tapisseries de la Manufacture des Gobelins, Paris, 1904, vol. III, pp. 73 - 80, fait mention de deux autres tentures de la même hauteur que celle du Dauphin et de deux autres identiques aux gravures de Jean Audran. Deux, d'une hauteur de 285 cm., ont une étroite bordure feuillagée. L'une, dans l'ancienne collection de M. Bischoffsheim, contient des fils d'or et d'argent, mais la deuxième suite, provenant de la vente de la collection du Baron de Gunzbourg, ne semble pas être tissée de fils métalliques. Il est ainsi possible que la tenture Gunzbourg soit celle présentée ici. Une autre version des "Mois Grotesques" qui est presque certainement de la même dimension que celle-ci se trouve actuellement dans la Chambre Jaune du Palazzo Doria Pamphili à Rome (H. Göbel, Die Wandteppiche und ihre Manufakturen in Frankreich Italien Spanien und Portugal, Leipzig, 1928, vol. II, fig. 132).
L'edito princeps de ces magnifiques tapisseries représente le Grand Dauphin, en Apollon, dans son rôle de protecteur et Maître des Arts en France. Le dieu solaire, Apollon, en tant que maître des Muses du Mont Parnasse, domine les divinités symbolisant les mois de l'année. Appelée les "Douze Mois Grotesques par Bandes", cette tenture illustre chaque mois, associé à un signe du zodiaque. Elle représente les dieux sous des baldaquins richement ornés, accompagnés de leurs attributs et de symboles emblématiques. Ils sont représentés dans des poses majestueuses et gracieuses qui dérivent du style classique Louis quatorzien et des oeuvres de Jean Bérain (mort en 1711), "Dessinateur de la Chambre et du Cabinet du Roi". Ce nouveau style fut introduit par Claude Audran (mort en 1734), dont l'oeuvre était déjà considerée en 1693 comme supérieure à celle de Bérain, étant plus exquis et plus svelte.
En 1709, Audran introduisit au château de Marly, ses singeries tant appréciées. Il les créa en même temps que ces tapisseries exubérantes ce qui l'inscrit en digne successeur de Bérain. En 1699, Audran, qui travaillait comme dessinateur aux Gobelins, reçut la commande de Mansart pour la tenture les "Portières des Dieux", dont les personnages furent exécutés par Louis de Boulogne. En 1704, il reçut une autorisation royale et établit un atelier de tapisserie au Palais du Luxembourg.
Année 1709. Maisons Royales. - Peinture: à Claude Audran, autre peintre, pour un tableau représentant un berceau où des singes sont à table; posé à Marly en 1709, 300 livres
A luy pour peintures faites aux Gobelins en 1708 et 1709, pour le nouveau batiment de Monseigneur à Meudon 495 livres
C'est à cette même période que le jeune Antoine Watteau (mort en 1721), agé de 23 ou 24 ans, travailla pour Audran. Il est probable qu'il ait collaboré à ce projet, tandis qu'Alexandre-François Desportes (mort en 1743) fournissait les dessins d'animaux. Curieusement les cartons originaux semblent avoir quitté les Gobelins car ils ne figurent pas dans l'inventaire détaillé des ateliers dressé en 1736.
La toute première tenture fut tissée pour le Dauphin, en fils d'or et d'argent. Elle était divisée en trois pièces, l'une composée de six panneaux raccordés et les deux autres de trois panneaux. Cette tenture est aujourd'hui conservée au Mobilier National à Paris, à l'exception d'un des petits panneaux représentant octobre, novembre et décembre qui manquait déjà en 1830.
En 1726, Jean Audran, le frère de Claude Audran, grava les cartons. Ils furent ensuite copiés par Gotfried Rogg d'Augsburg (mort en 1742) dans son oeurvre "Neues Unterschidildiches Bilder laub une Grotetchgenwerk". La tenture réalisée pour le Dauphin comprend un ornement supplémentaire en partie haute, tandis que la présente tenture reprend les gravures. La suite des Mois Grotesques du Dauphin est la seule tenture répertoriée dans les archives de la Manufacture Royale des Gobelins, cependant d'autres versions sont connues. M. Fenaille dans son "Etat Général des Tapisseries de la Manufacture des Gobelins, Paris, 1904, vol. III, pp. 73 - 80, fait mention de deux autres tentures de la même hauteur que celle du Dauphin et de deux autres identiques aux gravures de Jean Audran. Deux, d'une hauteur de 285 cm., ont une étroite bordure feuillagée. L'une, dans l'ancienne collection de M. Bischoffsheim, contient des fils d'or et d'argent, mais la deuxième suite, provenant de la vente de la collection du Baron de Gunzbourg, ne semble pas être tissée de fils métalliques. Il est ainsi possible que la tenture Gunzbourg soit celle présentée ici. Une autre version des "Mois Grotesques" qui est presque certainement de la même dimension que celle-ci se trouve actuellement dans la Chambre Jaune du Palazzo Doria Pamphili à Rome (H. Göbel, Die Wandteppiche und ihre Manufakturen in Frankreich Italien Spanien und Portugal, Leipzig, 1928, vol. II, fig. 132).
L'edito princeps de ces magnifiques tapisseries représente le Grand Dauphin, en Apollon, dans son rôle de protecteur et Maître des Arts en France. Le dieu solaire, Apollon, en tant que maître des Muses du Mont Parnasse, domine les divinités symbolisant les mois de l'année. Appelée les "Douze Mois Grotesques par Bandes", cette tenture illustre chaque mois, associé à un signe du zodiaque. Elle représente les dieux sous des baldaquins richement ornés, accompagnés de leurs attributs et de symboles emblématiques. Ils sont représentés dans des poses majestueuses et gracieuses qui dérivent du style classique Louis quatorzien et des oeuvres de Jean Bérain (mort en 1711), "Dessinateur de la Chambre et du Cabinet du Roi". Ce nouveau style fut introduit par Claude Audran (mort en 1734), dont l'oeuvre était déjà considerée en 1693 comme supérieure à celle de Bérain, étant plus exquis et plus svelte.
En 1709, Audran introduisit au château de Marly, ses singeries tant appréciées. Il les créa en même temps que ces tapisseries exubérantes ce qui l'inscrit en digne successeur de Bérain. En 1699, Audran, qui travaillait comme dessinateur aux Gobelins, reçut la commande de Mansart pour la tenture les "Portières des Dieux", dont les personnages furent exécutés par Louis de Boulogne. En 1704, il reçut une autorisation royale et établit un atelier de tapisserie au Palais du Luxembourg.