Edme Bouchardon (1698-1762)
Les 52 dessins suivants, la plupart de Bouchardon, rassemblent quarante trois dessins de médailles pour l'Histoire métallique du Roi, huit dessins pour des jetons (lots 89, 92, 98, 100 et 103) et un portrait de Louis XV enfant (lot 108) pour un revers de médaille. Les médailles retracent l'histoire du régne de Louis XV, mais sont presque toujours conçues bien après l'évenement. Les médailles, de 41 mm. de diamètre, sont composées de quatre éléments: le revers, généralement un portrait du roi, et sur l'avers un corps de devise, l'image, une légende, l'inscription au dessus du corps de devise, et une exergue, inscrite dans l'espace horizontal sous l'image.
Bouchardon fut employé par la Petite Académie pour dessiner ces corps de devises entre 1737 et sa mort en 1762. Les légendes et exergues étaient choisies par l'Académie des Inscriptions et des Belles-Lettres. Une fois les dessins terminés, ils étaient approuvés par Claude Gros de Boze (1680-1753), le secrétaire de la Petite Académie, et étaient ensuite montés sur papier bleu pour être montrés par le Secrétaire d'Etat Maurepas (1701-1781) au roi Louis XV. Dès que le roi avait approuvé le dessin et le texte (il lui arrivait de ne pas approuver ceux-ci) les dessins étaient donnés à Robert de Cotte (1683-1767), Directeur-général de la Monnaie. Celui-ci inscrivait la 'remise' en haut à gauche du montage qui indiquait le nom du médailleur et la date à laquelle le dessin avait été remis.
La charge de graver ces médailles était au 18ème siècle presque exclusivement dévolue à deux familles, les Roëttiers et les Duvivier. D'autres graveurs-médailleurs furent aussi actifs comme Jean Le Blanc (lot 92) ou François Marteau (lots 90, 91, 111).
Les jetons étaient eux donnés pour la nouvelle année, et donc seul un modéle était produit annuellement. Ces jetons comportent toujours la date en chiffres arabes, alors que les médailles sont datées en chiffres romains. Les jetons ne mesuraient que 21 mm. de diamètre, et nécéssitaient donc un dessin plus simple à lire que celui des médailles.
Les dessins Gunnision présentent probablement deux ou trois mains différentes en dehors de celle de Edme Bouchardon. L'une, moins ferme et plus faible, pourrait être celle de Bouchardon vers la fin de sa vie (lots 95, 16). Une autre main peut se distinguer, plus ferme, moins dessinée dans les contours, et comportant de nombreuses fines hachures parallèles (lots 102, 110). Son style se rapproche de celui de Louis-Claude Vassé, un élève honni de Bouchardon et son successeur à la Monnaie. Bouchardon n'aimait pas Vassé, mais le recommanda néanmoins dans une lettre à la Petite Académie comme 'un sculpteur qui sçaura dessiner et qui aura fait cest études d'après les belles statues et bas-reliefs antiques doit estre préféré à toutte autre artistes, le dessein d'une médaille n'étant que la représentation d'une sculpture en bas-relief'.
Deux autres séries importantes de dessins de médailles sont conservées, l'une au musée de la Monnaie à Paris, qui consiste en copies d'après les dessins de Bouchardon (publiés par F. Mazerolle, Les dessins de médailles et de jetons attribués au sculpteur Edme Bouchardon, Paris, 1998; les images sont disponibles sur le site internet www.archivesmonetaires.org/archives/bouchardon/bouchardon.html), et l'autre au Cabinet des Estampes de la Bibliothèque Nationale consistant en contre-épreuves (acquises en 1831, Ms. 1367). Un autre groupe de huit dessins de médailles de Bouchardon est au Metropolitan Museum of Art à New York (J. Bean et L. Turcic, 15th-18th Century French Drawings in the Metropolitan Museum of Art, New York, 1986, nos. 18-25).
Les dessins Gunnison ont été étudiés de manière approfondie par Winslow Ames dans un article publié dans Master Drawings (W. Ames, 'Bouchardon and Company', Master Drawings, 1975, 4, pp. 379-400, pls. 24-43). Chaque description de lot dans le présent catalogue comporte une référence 'WA' à l'article de Master Drawings et une référence 'FM' à la série de la Monnaie. Quelques unes des médailles reliées à ces dessins sont illustrées dans le catalogue d'exposition Louis XV , un moment de perfection de l'art français par J. Jacquiot, Hôtel de la Monnaie, Paris, 1974, pp. 551-91).
Nous remercions Edouard Kopp pour son aide apportée à la rédaction des notes et de ce texte.
Edme Bouchardon (1698-1762)
Des bourses pleines d'argent, quelques-unes ouvertes & répandues sur une table (WA 2)
Details
Edme Bouchardon (1698-1762)
Des bourses pleines d'argent, quelques-unes ouvertes & répandues sur une table (WA 2)
inscrit 'SICUT ROS SUPER HERBAM' et 'CHAMBRE AUX DENIERS 1740.'
craie rouge, circulaire
220 mm. diam.
Lot Essay
Le titre est celui publié en janvier 1740 dans le Mercure de France.