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Une correspondance qui annonce une révolution des esprits, avec le manuscrit des deux seuls textes littéraires connus de Jacques Vaché. Ensemble particulièrement précieux pour le mouvement surréaliste
Jacques VACHÉ
Details
Jacques VACHÉ
Lettres de guerre autographes signées. Adressées à André Breton, Théodore Fraenkel et Louis Aragon, avec un poème et une nouvelle
(1915-1919).
- 14 lettres autographes signées "J.T.H." ou Harry James
- 1 poème autographe: Blanche Acétylène !
- 1 nouvelle intitulée Le Sanglant symbole
- 1 billet autographe signé Jacques Vaché, (conservé dans une enveloppe)
formant 66 pages, 60 in-8 ou petit in-4 et 6 in-4, à l'encre noire ou au crayon, sur divers papiers; 3 documents photographiques originaux montrant Jacques Vaché. 3 lettres sont enrichies de petits dessins au crayon, une douzaine au total et 9 enveloppes ont été conservées. Certains papiers, un peu roussis ou jaunis; plusieurs déchirures, des taches et salissures; l'encre de la nouvelle est fortement atténuée et elle est difficilement lisible. Chaque page a été montée sur onglet et l'ensemble relié en un volume.
RELIURE DE L'ÉPOQUE D'A.-J. GONON. Cartonnage à la Bradel recouvert de papier moucheté à la cuve et verni, petits carreaux jaunes aux angles des plats, titre peint en rouge sur le dos. Gardes de papier coquille. Chemise et étui moderne de demi-maroquin brun, titre doré.
Précieuses lettres de guerre originales de celui qui, par son insubordination et son refus radical, autant que son "Umour" désacralisateur, ouvrit à André Breton la voie du surréalisme. "Jacques Vaché est surréaliste en moi" écrivit André Breton. Ces lettres, le poème et la nouvelle constituent la meilleure part du témoignage du fulgurant passage de Jacques Vaché dans l'histoire littéraire. Provenance: ancienne collection Georges Hugnet (selon une lettre ci-incluse d'André Breton).
Ces lettres, dont dix adressées à Breton et quatre à Fraenkel, le poème Blanche Acétylène!, plus une lettre adressée à Louis Aragon dont le manuscrit ne figure pas ici, ont été publiés la première fois en recueil, avec une préface par André Breton, au Sans Pareil, dans la collection Littérature, le 10 août 1919. Elles avaient paru initialement dans plusieurs livraisons de cette revue. La nouvelle Le Sanglant symbole, signée Jean-Michel Strogoff, a été publiée dans le n° 2 de La Révolution surréaliste, du 15 janvier 1925. Elle a été reprise dans l'édition K des Lettres de Jacques Vaché, en 1949, avec reproduction en fac-similé du poème et des trois lettres comportant des dessins. Un petit billet, 1 p. in-32, conservé dans une enveloppe portant le nom seul d'Aragon, orthographié avec deux "r", semble être resté inédit: "Désolé de n'avoir pu vous rencontrer. Je vais jusque votre maison à Neuilly. Où est Breton? Croyez à mon meilleur souvenir P. Jacques Vaché Liaison Interp. 157 Bd H. Q. B.E.F." Les 3 documents photographiques d'époque représentent Vaché en costume militaire, entouré d'infirmières et d'autres personnes non identifiées, lors de son séjour de convalescence à Nantes. Elles paraissent être demeurées inédites.
André Breton fit la connaissance de Jacques Vaché à la fin du mois de février 1916. Celui-ci, blessé en Champagne en septembre 1915, était soigné à l'hôpital de Nantes au début de 1916. Cette rencontre décisive pour l'histoire littéraire du surréalisme fut pourtant brève dans le temps. Les deux hommes ne se sont côtoyés qu'un trimestre à Nantes et ne se sont revus qu'à quatre ou cinq reprises. Jacques Vaché mourut, emporté par une "overdose" d'opium le 6 janvier 1919. L'empreinte de Jacques Vaché, et de son esprit négateur, n'en continua pas moins d'agir fortement sur André Breton tout au long de sa vie. Vaché occupe notamment une place essentielle dans sa Confession dédaigneuse publiée en 1923.
Dans ces quelques lettres, devenues très célèbres, ce précurseur du dadaïsme et du surréalisme, grand admirateur de Jarry et, comme lui, dandy iconoclaste et provocateur, multiplie les audaces les plus diverses et les jugements les plus lapidaires, assénés avec une désinvolture et un art consommé de l'insolence critique: "Donc nous n'aimons ni l'art, ni les artistes (à bas Apollinaire) et comme Tograth a raison d'assassiner le poète !... Nous ignorons Mallarmé - sans haine - mais il est mort - Mais nous ne connaissons plus Apollinaire, ni Cocteau - Car - Nous les soupçonnons de faire de l'art trop sciemment, de rafistoler du romantisme avec du fil téléphonique et de ne pas savoir les dynamos". La dernière lettre de Jacques Vaché adressée à Breton, datée du 19 décembre 1918, recèle pratiquement toutes les résolutions nouvelles auxquelles Breton et ses amis s'attèleront dorénavant: "L'Umour - mon cher ami André ce n'est pas mince. Il ne s'agit pas d'un néo-naturalisme quelconque... Je crois me souvenir que, d'accord, nous avions résolu de laisser le monde dans une demi-ignorance étonnée jusqu'à quelque manifestation satisfaisante et peut-être scandaleuse. Toutefois, et naturellement, je m'en rapporte à vous pour préparer les voies de ce Dieu décevant, ricaneur un peu, et terrible en tous cas - Comme ce sera drôle, voyez-vous, si ce vrai Esprit Nouveau se déchaîne!".
Sont jointes:
- 2 lettres autographes signées d'André Breton.
La première est adressée à André Paris, datée du lundi 13 décembre 1915, à Nantes: 1 1/2 page in-4 à l'encre noire, papier usagé avec fentes: "Vous vous inquiéterez peut-être affectueusement, mon ami, de ce triste brouillon. Bien entendu, ces quelques phrases atroces que vous lirez ne me dissuaderont pas de vous écrire demain. J'ai trouvé dans d'excellentes conditions matérielles la possibilité de m'affranchir de mille sujétions, le temps d'un poème qui vous parviendra. Je pourrai être parfaitement heureux. J'écris cette énormité naïvement. Qu'on me rende Paris, la Seine, les galeries de tableaux, les salles de dissection, l'avenue de l'Observatoire !" La seconde lettre, à en-tête de l'Exposition Internationale du Surréalisme 1947, est datée de Paris, le 15 janvier 1947. Elle est adressé à l'éditeur K en vue de la réalisation de l'édition de 1949 des Lettres de Jacques Vaché. Elle concerne le prêt du présent ensemble autographe par son possesseur Georges Hugnet.
- une lettre signée de Simone Lamblin, à en-tête de K éditeur, adressée à Georges Hugnet, est relative à la reproduction en fac-similé des lettres de Vaché comportant des dessins.
- 3 documents photographiques originaux montrent Jacques Vaché à l'hôpital :
- entouré de sages-femmes, 80 x 110 mm, épreuve un peu passée
- à table avec d'autres militaires, 74 x 100 mm.
- assis sur un banc en compagnie d'un soldat et d'une infirmière, 87 x 70 mm.
On joint également:
Jacques VACHÉ
Les Lettres de guerre, suivies d'une nouvelle. Précédées de quatre préfaces d'André Breton.
Paris: K éditeur, (1949)
In-8 carré de 48 feuillets non chiffrés et 4 fac-similés hors-texte dont 3 recto-verso.
Broché, couverture rempliée imprimée et illustrée en rouge et bleu.
Edition en partie originale, la quatrième préface d'André Breton paraît ici pour la première fois. Un des 10 exemplaires de tête sur pur fil vergé d'Arches réservés à Georges Hugnet.
L'ouvrage est illustré par 4 fac-similés de trois des présentes lettres autographes avec dessins ainsi que du poème.
Références: Pléiade, André Breton, oeuvres complètes, tome 1, note pp. 1249 à 1252; Lettre à André Paris, écrite la veille de sa rencontre avec Jacques Vaché, vente à Drouot du 8 décembre 1986, Me Claude Boisgirard. (2)
Lettres de guerre autographes signées. Adressées à André Breton, Théodore Fraenkel et Louis Aragon, avec un poème et une nouvelle
(1915-1919).
- 14 lettres autographes signées "J.T.H." ou Harry James
- 1 poème autographe: Blanche Acétylène !
- 1 nouvelle intitulée Le Sanglant symbole
- 1 billet autographe signé Jacques Vaché, (conservé dans une enveloppe)
formant 66 pages, 60 in-8 ou petit in-4 et 6 in-4, à l'encre noire ou au crayon, sur divers papiers; 3 documents photographiques originaux montrant Jacques Vaché. 3 lettres sont enrichies de petits dessins au crayon, une douzaine au total et 9 enveloppes ont été conservées. Certains papiers, un peu roussis ou jaunis; plusieurs déchirures, des taches et salissures; l'encre de la nouvelle est fortement atténuée et elle est difficilement lisible. Chaque page a été montée sur onglet et l'ensemble relié en un volume.
RELIURE DE L'ÉPOQUE D'A.-J. GONON. Cartonnage à la Bradel recouvert de papier moucheté à la cuve et verni, petits carreaux jaunes aux angles des plats, titre peint en rouge sur le dos. Gardes de papier coquille. Chemise et étui moderne de demi-maroquin brun, titre doré.
Précieuses lettres de guerre originales de celui qui, par son insubordination et son refus radical, autant que son "Umour" désacralisateur, ouvrit à André Breton la voie du surréalisme. "Jacques Vaché est surréaliste en moi" écrivit André Breton. Ces lettres, le poème et la nouvelle constituent la meilleure part du témoignage du fulgurant passage de Jacques Vaché dans l'histoire littéraire. Provenance: ancienne collection Georges Hugnet (selon une lettre ci-incluse d'André Breton).
Ces lettres, dont dix adressées à Breton et quatre à Fraenkel, le poème Blanche Acétylène!, plus une lettre adressée à Louis Aragon dont le manuscrit ne figure pas ici, ont été publiés la première fois en recueil, avec une préface par André Breton, au Sans Pareil, dans la collection Littérature, le 10 août 1919. Elles avaient paru initialement dans plusieurs livraisons de cette revue. La nouvelle Le Sanglant symbole, signée Jean-Michel Strogoff, a été publiée dans le n° 2 de La Révolution surréaliste, du 15 janvier 1925. Elle a été reprise dans l'édition K des Lettres de Jacques Vaché, en 1949, avec reproduction en fac-similé du poème et des trois lettres comportant des dessins. Un petit billet, 1 p. in-32, conservé dans une enveloppe portant le nom seul d'Aragon, orthographié avec deux "r", semble être resté inédit: "Désolé de n'avoir pu vous rencontrer. Je vais jusque votre maison à Neuilly. Où est Breton? Croyez à mon meilleur souvenir P. Jacques Vaché Liaison Interp. 157 Bd H. Q. B.E.F." Les 3 documents photographiques d'époque représentent Vaché en costume militaire, entouré d'infirmières et d'autres personnes non identifiées, lors de son séjour de convalescence à Nantes. Elles paraissent être demeurées inédites.
André Breton fit la connaissance de Jacques Vaché à la fin du mois de février 1916. Celui-ci, blessé en Champagne en septembre 1915, était soigné à l'hôpital de Nantes au début de 1916. Cette rencontre décisive pour l'histoire littéraire du surréalisme fut pourtant brève dans le temps. Les deux hommes ne se sont côtoyés qu'un trimestre à Nantes et ne se sont revus qu'à quatre ou cinq reprises. Jacques Vaché mourut, emporté par une "overdose" d'opium le 6 janvier 1919. L'empreinte de Jacques Vaché, et de son esprit négateur, n'en continua pas moins d'agir fortement sur André Breton tout au long de sa vie. Vaché occupe notamment une place essentielle dans sa Confession dédaigneuse publiée en 1923.
Dans ces quelques lettres, devenues très célèbres, ce précurseur du dadaïsme et du surréalisme, grand admirateur de Jarry et, comme lui, dandy iconoclaste et provocateur, multiplie les audaces les plus diverses et les jugements les plus lapidaires, assénés avec une désinvolture et un art consommé de l'insolence critique: "Donc nous n'aimons ni l'art, ni les artistes (à bas Apollinaire) et comme Tograth a raison d'assassiner le poète !... Nous ignorons Mallarmé - sans haine - mais il est mort - Mais nous ne connaissons plus Apollinaire, ni Cocteau - Car - Nous les soupçonnons de faire de l'art trop sciemment, de rafistoler du romantisme avec du fil téléphonique et de ne pas savoir les dynamos". La dernière lettre de Jacques Vaché adressée à Breton, datée du 19 décembre 1918, recèle pratiquement toutes les résolutions nouvelles auxquelles Breton et ses amis s'attèleront dorénavant: "L'Umour - mon cher ami André ce n'est pas mince. Il ne s'agit pas d'un néo-naturalisme quelconque... Je crois me souvenir que, d'accord, nous avions résolu de laisser le monde dans une demi-ignorance étonnée jusqu'à quelque manifestation satisfaisante et peut-être scandaleuse. Toutefois, et naturellement, je m'en rapporte à vous pour préparer les voies de ce Dieu décevant, ricaneur un peu, et terrible en tous cas - Comme ce sera drôle, voyez-vous, si ce vrai Esprit Nouveau se déchaîne!".
Sont jointes:
- 2 lettres autographes signées d'André Breton.
La première est adressée à André Paris, datée du lundi 13 décembre 1915, à Nantes: 1 1/2 page in-4 à l'encre noire, papier usagé avec fentes: "Vous vous inquiéterez peut-être affectueusement, mon ami, de ce triste brouillon. Bien entendu, ces quelques phrases atroces que vous lirez ne me dissuaderont pas de vous écrire demain. J'ai trouvé dans d'excellentes conditions matérielles la possibilité de m'affranchir de mille sujétions, le temps d'un poème qui vous parviendra. Je pourrai être parfaitement heureux. J'écris cette énormité naïvement. Qu'on me rende Paris, la Seine, les galeries de tableaux, les salles de dissection, l'avenue de l'Observatoire !" La seconde lettre, à en-tête de l'Exposition Internationale du Surréalisme 1947, est datée de Paris, le 15 janvier 1947. Elle est adressé à l'éditeur K en vue de la réalisation de l'édition de 1949 des Lettres de Jacques Vaché. Elle concerne le prêt du présent ensemble autographe par son possesseur Georges Hugnet.
- une lettre signée de Simone Lamblin, à en-tête de K éditeur, adressée à Georges Hugnet, est relative à la reproduction en fac-similé des lettres de Vaché comportant des dessins.
- 3 documents photographiques originaux montrent Jacques Vaché à l'hôpital :
- entouré de sages-femmes, 80 x 110 mm, épreuve un peu passée
- à table avec d'autres militaires, 74 x 100 mm.
- assis sur un banc en compagnie d'un soldat et d'une infirmière, 87 x 70 mm.
On joint également:
Jacques VACHÉ
Les Lettres de guerre, suivies d'une nouvelle. Précédées de quatre préfaces d'André Breton.
Paris: K éditeur, (1949)
In-8 carré de 48 feuillets non chiffrés et 4 fac-similés hors-texte dont 3 recto-verso.
Broché, couverture rempliée imprimée et illustrée en rouge et bleu.
Edition en partie originale, la quatrième préface d'André Breton paraît ici pour la première fois. Un des 10 exemplaires de tête sur pur fil vergé d'Arches réservés à Georges Hugnet.
L'ouvrage est illustré par 4 fac-similés de trois des présentes lettres autographes avec dessins ainsi que du poème.
Références: Pléiade, André Breton, oeuvres complètes, tome 1, note pp. 1249 à 1252; Lettre à André Paris, écrite la veille de sa rencontre avec Jacques Vaché, vente à Drouot du 8 décembre 1986, M
Further details
This celebrated autograph correspondence (14 letters and one note) from André Vaché to Breton, Fraenkel and Aragon, stands at the cradle of the Surrealist movement, through the crucial influence that Vaché exercised particularly on Breton, both in word and conduct. The autograph poem and novella included in the lot are all of Vaché's literary work that is extant. Added are two A.Ls.s. by Breton and three war photographs of Jacques Vaché, as well as Georges Hugnet's copy of the 1949 edition of Vaché's Lettres de guerre (one of 10 copies on Arches paper).