Lot Essay
Nous remercions Madame Paola Pacht Bassani d'avoir examiné le tableau, reconnu son authenticité et identifié, la première, le petit May de Notre-Dame exécuté par Vignon en 1624. La redécouverte récente de cette oeuvre, l'un des deux seuls petits Mays connus à ce jour encore en mains privées, dans les collections du Château de Gallerande, est importante pour l'étude des Mays de Notre-Dame.
Dès la fin de la guerre de Cent Ans, les deux maîtres de la confrérie de Sainte-Anne et Saint-Marcel, réunissant des orfèvres parisiens, faisaient un don, le premier jour de mai, mois de Marie, à minuit, au chapître de Notre-Dame de Paris. Cette offrande, destinée à la Vierge, était à l'origine un arbre de mai, qui devint à partir de 1608 jusqu'en 1630, un tabernacle de forme triangulaire, sorte de grande châsse en bois sculpté, suspendue à l'intérieur de la nef de la cathédrale. Trois tableaux étaient enchâssés chacun sur l'une des trois faces : une peinture sur bois, un sonnet explicatif du tableau et un poème, recopiés sur toile et ornés de motifs décoratifs. D'après Guillet de Saint-Georges, ces petits tableaux mesuraient trois pieds de hauteur sur deux pieds et demi de largeur. Une gravure de Brébiette (fig. 1) et une description de du Breuil témoignent de ce 'dispositif'. A partir de 1630, les petits mays furent remplacés par des tableaux de grandes dimensions ('dix pieds et demi, sur la largeur de huit pieds') qui étaient disposés dans le choeur puis aux colonnes et piliers de la nef de Notre-Dame.
Si aucune structure de petits mays n'a survécu intacte, les tableaux détachés de leur support furent conservés jusqu'à la Révolution dans la chapelle Sainte-Anne de la cathédrale. Seuls deux petits Mays ont été retrouvés à ce jour: celui de Georges Lallemant, représentant Saint Pierre et saint Jean guérissant un paralytique à la porte du Temple, daté de 1630 et conservé à l'église de Saint-Chéron (Essonne), et le nôtre.
Le présent tableau fut commandé et offert lors de la cérémonie de 1624 par les orfèvres François du Murrier et Pierre Duprez, qui avaient été nommés administrateurs de la confrérie en 1622 pour quatre ans. Libres de choisir le sujet, ces confrères dérogèrent à la tradition selon laquelle les petits Mays illustraient le cycle de la Vie de la Vierge. Notre tableau illustre la Pêche miraculeuse racontée par saint Jean (Jn, XXI, 1-14). Bien que la scène ait été autrefois décrite comme la Vocation de saint Pierre et saint André, il s'agit plus certainement de la Pêche miraculeuse qui eut lieu après la Résurrection du Christ et L'Incrédutité de saint Thomas, thèmes des tableaux qui avaient été offerts en 1622 et 1623. Le sujet est par ailleurs confirmé par le quatrain qui était présenté avec le may sur le tabernacle triangulaire:
'En vain toute la nuict la troupe de sainct Pierre
Avoit tendu des retz, jetté des hameçons;
Mais, si tost que l'aurore eut éclairé la terre,
Jesus leur fit pescher grand nombre de poissons'.
Ce tableau était mentionné dans la chapelle Sainte-Anne de Notre-Dame par Guillet de Saint-Georges vers 1690, par Gueffier en 1763 et dans les inventaires révolutionnaires de 1790 et 1794. Depuis cette date, le tableau avait disparu.
D'après ces mêmes sources, Claude Vignon avait peint trois autres Mays, deux petits et un grand, aujourd'hui non localisés. Les deux premiers représentant L'Incrédulité de saint Thomas, et La Descente du Saint-Esprit ou La Pentecôte ont été respectivement offerts en 1623 et 1626; tandis qu'un grand May illustrant Saint Philippe baptisant l'eunuque de la Reine Candice fut exécuté en 1638.
Nous remercions Madame Michèle Bimbenet-Privat pour son aide lors de nos recherches sur les orfèvres parisiens.
Dès la fin de la guerre de Cent Ans, les deux maîtres de la confrérie de Sainte-Anne et Saint-Marcel, réunissant des orfèvres parisiens, faisaient un don, le premier jour de mai, mois de Marie, à minuit, au chapître de Notre-Dame de Paris. Cette offrande, destinée à la Vierge, était à l'origine un arbre de mai, qui devint à partir de 1608 jusqu'en 1630, un tabernacle de forme triangulaire, sorte de grande châsse en bois sculpté, suspendue à l'intérieur de la nef de la cathédrale. Trois tableaux étaient enchâssés chacun sur l'une des trois faces : une peinture sur bois, un sonnet explicatif du tableau et un poème, recopiés sur toile et ornés de motifs décoratifs. D'après Guillet de Saint-Georges, ces petits tableaux mesuraient trois pieds de hauteur sur deux pieds et demi de largeur. Une gravure de Brébiette (fig. 1) et une description de du Breuil témoignent de ce 'dispositif'. A partir de 1630, les petits mays furent remplacés par des tableaux de grandes dimensions ('dix pieds et demi, sur la largeur de huit pieds') qui étaient disposés dans le choeur puis aux colonnes et piliers de la nef de Notre-Dame.
Si aucune structure de petits mays n'a survécu intacte, les tableaux détachés de leur support furent conservés jusqu'à la Révolution dans la chapelle Sainte-Anne de la cathédrale. Seuls deux petits Mays ont été retrouvés à ce jour: celui de Georges Lallemant, représentant Saint Pierre et saint Jean guérissant un paralytique à la porte du Temple, daté de 1630 et conservé à l'église de Saint-Chéron (Essonne), et le nôtre.
Le présent tableau fut commandé et offert lors de la cérémonie de 1624 par les orfèvres François du Murrier et Pierre Duprez, qui avaient été nommés administrateurs de la confrérie en 1622 pour quatre ans. Libres de choisir le sujet, ces confrères dérogèrent à la tradition selon laquelle les petits Mays illustraient le cycle de la Vie de la Vierge. Notre tableau illustre la Pêche miraculeuse racontée par saint Jean (Jn, XXI, 1-14). Bien que la scène ait été autrefois décrite comme la Vocation de saint Pierre et saint André, il s'agit plus certainement de la Pêche miraculeuse qui eut lieu après la Résurrection du Christ et L'Incrédutité de saint Thomas, thèmes des tableaux qui avaient été offerts en 1622 et 1623. Le sujet est par ailleurs confirmé par le quatrain qui était présenté avec le may sur le tabernacle triangulaire:
'En vain toute la nuict la troupe de sainct Pierre
Avoit tendu des retz, jetté des hameçons;
Mais, si tost que l'aurore eut éclairé la terre,
Jesus leur fit pescher grand nombre de poissons'.
Ce tableau était mentionné dans la chapelle Sainte-Anne de Notre-Dame par Guillet de Saint-Georges vers 1690, par Gueffier en 1763 et dans les inventaires révolutionnaires de 1790 et 1794. Depuis cette date, le tableau avait disparu.
D'après ces mêmes sources, Claude Vignon avait peint trois autres Mays, deux petits et un grand, aujourd'hui non localisés. Les deux premiers représentant L'Incrédulité de saint Thomas, et La Descente du Saint-Esprit ou La Pentecôte ont été respectivement offerts en 1623 et 1626; tandis qu'un grand May illustrant Saint Philippe baptisant l'eunuque de la Reine Candice fut exécuté en 1638.
Nous remercions Madame Michèle Bimbenet-Privat pour son aide lors de nos recherches sur les orfèvres parisiens.