Lot Essay
François-Georges Pariset émit le premier l'hypothèse, en 1948, que ce fragment pouvait être la tête de Sainte Anne dans une Nativité ou plutôt dans une Education de la Vierge. Il compara la figure de notre tableau, par son modelé, sa gravité et son profil pur, à la Sainte Anne du Nouveau-né (Rennes, Musée des Beaux-Arts). En 1972, Jacques Thuillier et Pierre Rosenberg rapprochèrent l'oeuvre de la gravure des Veilleuses, sans doute éxécutée d'après un tableau disparu de La Tour (Paris, Bibliothèque Nationale), où la Vierge est représentée de profil et sa mère de trois-quarts. Ils proposèrent une datation vers 1644, justifiée par l'absence du rouge franc et de 'la stylisation autoritaire' des oeuvres plus tardives; admirant 'la sensibilité des volumes et la finesse de la touche', ils la rapprochèrent de l'Adoration des Bergers (Paris, Musée du Louvre). Jean-Pierre Cuzin, dans le catalogue de l'exposition de 1997, décrivit ainsi l'oeuvre : 'il ne s'agit que d'un fragment, mais indiscutablement original et de la plus belle qualité. On ne saurait dire si cette tête de femme a fait partie d'une Nativité, d'une Education de la Vierge ou d'une tout autre composition. La douceur du modelé et la fluidité des lignes, jointes à un souci de dignité et de tension formelle, la grâce modeste et méditative semblent rattacher l'oeuvre au Nouveau-né de Rennes et aux Educations de la Vierge (...). Nous proposons, avec prudence, une datation vers 1646-48.'
L'une des dernières oeuvres du maître lorrain incontestablement autographe en mains privées, ce tableau fut la propriété de Pierre Landry, l'un des principaux redécouvreurs de Georges de la Tour, comme en témoigne le chef-d'oeuvre qu'il céda au Louvre en 1972, Le tricheur à l'as de carreau.
L'une des dernières oeuvres du maître lorrain incontestablement autographe en mains privées, ce tableau fut la propriété de Pierre Landry, l'un des principaux redécouvreurs de Georges de la Tour, comme en témoigne le chef-d'oeuvre qu'il céda au Louvre en 1972, Le tricheur à l'as de carreau.