GARDIEN DE RELIQUAIRE FANG
GARDIEN DE RELIQUAIRE FANG

GABON

細節
GARDIEN DE RELIQUAIRE FANG
Gabon
Eyema Byeri, représentant une femme debout la main gauche posée sur la joue et la main droite tenant le poignet gauche, le visage concave aux traits stylisés, les dents représentées par des incisions, les yeux en croissant aux pupilles marquées, le haut front rasé avec une tresse en relief incisée sur la partie médiane du crâne et percée pour insertion de plumes, le reste des cheveux rejettés en arrière en une coiffure lisse, le dos montrant la colonne verticale creusée et les omoplates en léger relief, la taille fine avec de larges hanches, le nombril saillant, les courtes jambes reposant sur une base en forme de huit. Patine sombre et brillante. Socle Inagaki.
Hauteur: 47 cm
來源
Paul Guillaume, Paris
出版
Guillaume, P., Sculptures Nègres, Paris, 1917, pl.XVII
Perrois, L., la statuaire fan gabon, Paris, 1972, p.293
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A FANG FEMALE RELIQUARY GUARDIAN FIGURE

拍品專文

On peut rapprocher cette statue du style Betsi en raison de la coiffure à crête centrale et du traitement du dos. Plus précisément, de la zone Okak si on observe la forme des épaules et des jambes.
Le geste représenté ici est très atypique, une main soutenant la joue et l'autre serrant le poignet opposé est très rare dans la statuaire fang. Cette position pourrait signifier la tristesse, la méditation ou une attitude rituelle et montre que les artistes pouvaient varier leur façon de sculpter et sortir des canons habituels de leurs styles.
De plus, dans ces sociétés patriarcales, il est inhabituel de représenter une femme en tant que gardien de reliquaire. Seules celles ayant atteint un âge canonique et devenue chef d'une lignée pouvaient l'être. Ici elle est montrée jeune avec les attributs de la beauté Fang, à savoir les hanches larges et les fesses cambrées.

Seuls deux autres exemples connus peuvent être cités.
Une grande statue masculine au ventre scarifié, provenant de la collection George de Miré (années 1920), publiée dans Robbins, W. et Nooter, M., African Art in American Collections, Washington D.C., 1989, p. 333, fig. 862, et une autre également masculine rapportée par le Lieutenant Maignant en 1908 proposée à la vente par l'étude Loudmer-Poulain à Drouot, le 19-20 décembre 1974, lot 164.

Cette superbe statue Fang fut publiée pour la première fois par Paul Guillaume en 1917 dans Sculptures Nègres. Elle tenait une place priviligiée dans sa collection privée, des anciennes photographies la montrent exposée dans son salon de l'avenue de Messine devant un grand tableau de Derain.
Ce témoignage est d'autant plus important qu'on avait perdu sa trace jusqu'à aujourd'hui.

Au début du XXème siècle, cette sculpture était une icône de l'art africain. Paul Guillaume, qui la possédait à cette époque, était le fournisseur le plus important du Docteur Albert Barnes en matière de peintures et d'art africain. Lors d'un voyage en Europe en 1923 pas moins des trois quart de ses achats avaient été faits avec son aide.
Il le conseilla également dans la conception du musée qu'il créa à Merrion, dans la banlieue de Philadelphie, en Pennsylvanie et qui devait abriter par la suite une des plus importantes collections de peintures du XXème siècle.
Lorsqu'en 1924, Barnes voulu que soient reproduites certaines pièces africaines de sa collection afin d'orner la façade de la fondation, ce Fang est l'unique objet qu'il sélectionna qui ne faisait pas partie de sa propre collection ; le moulage fut réalisé par Enfield Pottery and Tile Works. Cette reproduction peut toujours être admirée sur la partie gauche de l'entrée principale de la Fondation Barnes.

Alfred Barr, premier conservateur du Museum of Modern Art de New York, commanda également une copie réalisée en pierre afin de décorer l'entrée de sa maison. Une réplique plus petite, en bois, faisait partie de la collection du peintre anglais, Josef Herman. Elle fut vendue aux enchères chez Christie's à Amsterdam en décembre 2000. Margaret Plass, collectionneur bien connu, essaya en vain de l'acheter à Herman car elle pensait qu'il s'agissait de l'original.