Lot Essay
Ces pendentifs portaient les noms d'ancêtres vénérés (Roberts, M.N. and A.F., Memory, Luba Art and the Making of History, New York, 1996, pp.108 et 109). La figure a été réalisée par un artiste dans un style très particulier au XIXème siècle. Un pendentif trè similaire est illustré par Cornet (Art of Africa Treasures from the Congo, Londres, 1971, p.213, fig.106), un autre par Neyt (Luba aux Sources du Zaïre, Paris, 1993, p.195). Elle provient de la région Luba Shankadi, au nord de la rivière Lualaba et de Lake Upemba. Selon l'auteur, les Luba "sculptent dans l'ivoire des têtes, des bustes et des figurines féminines. Celles-ci sont souvent percées de part en part, elles sont portées attachées au bras, nouées à la ceinture ou plus simplement portées autour du cou. Ces amulettes, destinées à accompagner leur propriétaire et à le protéger, ont généralement été collectées au début de ce siècle et figurent en bonne place dans les musées et les collections.
Taillées dans une défense d'éléphant, la dent d'un hippopotame, voire d'une phacochère, ces amulettes réalisent parfaitement l'intégration de la matière et de la couleur. La couleur blanche rejoint le monde mystérieux de l'au-delà, esprits et génies vidye. A la longue, l'ivoire peut devenir plus rouge, sous l'effet de l'huile de palme dont les femmes s'enduisent régulièrement.
Ces figurines colorées constituent un microcosme de l'univers luba, visage aux yeux mi-clos, coiffure élaborée soulignant les chignons cruciformes se repliant sur la nuque et le diadème frontal, motifs en point-cercle, scarifications en losange ou en bourrelet au bas du ventre, mains généralement posées sur les seins, "tout est explicitement érotique sans être sexuel", conçu pour charmer la réalité masculine de l'existence humaine et suprahumaine.
La représentation féminine luba est perçue comme un réceptacle destiné à accueillir les esprits et les génies. Et ceux-ci sont censés répondre favorablement aux formes féminines qui les accueillent."
Taillées dans une défense d'éléphant, la dent d'un hippopotame, voire d'une phacochère, ces amulettes réalisent parfaitement l'intégration de la matière et de la couleur. La couleur blanche rejoint le monde mystérieux de l'au-delà, esprits et génies vidye. A la longue, l'ivoire peut devenir plus rouge, sous l'effet de l'huile de palme dont les femmes s'enduisent régulièrement.
Ces figurines colorées constituent un microcosme de l'univers luba, visage aux yeux mi-clos, coiffure élaborée soulignant les chignons cruciformes se repliant sur la nuque et le diadème frontal, motifs en point-cercle, scarifications en losange ou en bourrelet au bas du ventre, mains généralement posées sur les seins, "tout est explicitement érotique sans être sexuel", conçu pour charmer la réalité masculine de l'existence humaine et suprahumaine.
La représentation féminine luba est perçue comme un réceptacle destiné à accueillir les esprits et les génies. Et ceux-ci sont censés répondre favorablement aux formes féminines qui les accueillent."