Lot Essay
Lorsque Louis XIV alors au sommet de sa gloire décida de faire recouvrir la Grande Galerie du Louvre de tapis de la Savonnerie, aucun autre projet de cette envergure n'avait jamais été entrepris jusqu'alors en Occident. Il comprenait l'exécution de quatre-vingt treize tapis de longueur identique devant recouvrir toute la galerie soit représenter trois mille huit cent mètres carrés. Cela représentait une véritable prouesse technique tant par la finesse et que par la dimension des tapis. Le tissage de la série s'étendit de 1670 à 1689 et fut entreprit par les ateliers de Dupont et de Lourdet cohabitant à Chaillot.
En 1640, Nicolas Poussin revint à Paris, jouissant alors d'une très grande réputation gagnée lors de son séjour à Rome. Le roi le choisit l'année suivante pour décorer la Grande Galerie qui longe la Seine. Poussin travailla à un ambitieux projet illustrant la vie d'Hercule (Anthony Blunt, Poussin Studies IV : Poussin's Decoration of the Long Gallery in the Louvre, The Burlington Magazine, vol.XCIII, 1951, p. 369-376). Le plafond fut conçu en panneaux transversaux décorés de peintures dont certaines en clair obscur et on suppose enrichies de moulages de plâtre tirés de la colonne Trajan. Malheureuseument, très peu de vues intérieures nous sont parvenues à l'exception d'une petite gravure sur bois et d'une magnifique scène émaillée richement détaillée sur une boîte en or du duc de Choiseul (Pierre Verlet, The James A. de Rotschild Collection at Waddesdon Manor, The savonnerie, London, 1982, fig.115, P.184 and fig.120, P.191). Poussin rentra vite en désaccord avec la manière dont on attendait qu'il travaillât et retourna à Rome. Le travail fut alors poursuivi d'une manière quelque peu décousue. Un feu survint en 1668, obligeant à reprendre le projet à son début. Charles le Brun, premier peintre du roi, et Louis Le Vau, premier architecte du Roi, furent chargés du projet s'appuyant sur celui de Poussin.
Charles le Brun est à l'origine de la conception générale des tapis travaillant en étroite collaboration avec Louis Le Vau, afin d'obtenir une unité et une harmonie avec le décor architectural. Leur décor devait donner une impression de continuité tout en évitant la monotonie. Les rinceaux de feuilles d'acanthe se détachant d'un fond noir, la division en compartiments et les bordures de godrons furent le leitmotiv.
Les rinceaux magnifiquement dessinés pourtant d'une grande diversité donnent une impression d'unité et créent un parfait équilibre.
Se détachant du fond noir, de taille variable, la partie centrale est toujours de couleur claire. Aux extrêmités on trouve des paysages ou des bas-reliefs en grisaille.
Par chance, les archives du Garde-Meuble royal sont très détaillées. Elles décrivent le dessin de chaque tapis ainsi que leur taille, permettant ainsi de les identifier chacun de manière assez précise. Enregistrant également le mouvement de chacun, ces documents nous permettent d'en établir parfois leur histoire.
A la suite de la Révolution de nombreux tapis de cette série furent vendus et certains furent coupés pour s'adapter à des espaces moins grandioses.
Ce fragment est le centre d'un des trois tapis tissés d'après un même dessin, le médaillon central à fond bleu, orné d'une rosace de couleur bronze et de carquois, parmi des rinceaux d'acanthe. Il s'agit du 29ème, du 33ème ou d'un troisième tapis tissé par Lourdet en 1688-1689, respectivement numéroté 170, 174 et 252 dans l'inventaire royal.
L'un de ses trois tapis se trouve au Mobilier National (illustré ci-contre), un autre à Versailles tandis qu'un fragment du troisième dont faisait peut-être partie le lot présent, simulant un bas-relief, se trouve au Musée Grobet-Labadie à Marseille. On ignore si ce troisième tapis fut tissé en remplacement d'un des deux autres ou dans le but de l'offrir comme que cadeau diplomatique comme ce fut le cas pour plusieurs autres tapis de la série.
En 1640, Nicolas Poussin revint à Paris, jouissant alors d'une très grande réputation gagnée lors de son séjour à Rome. Le roi le choisit l'année suivante pour décorer la Grande Galerie qui longe la Seine. Poussin travailla à un ambitieux projet illustrant la vie d'Hercule (Anthony Blunt, Poussin Studies IV : Poussin's Decoration of the Long Gallery in the Louvre, The Burlington Magazine, vol.XCIII, 1951, p. 369-376). Le plafond fut conçu en panneaux transversaux décorés de peintures dont certaines en clair obscur et on suppose enrichies de moulages de plâtre tirés de la colonne Trajan. Malheureuseument, très peu de vues intérieures nous sont parvenues à l'exception d'une petite gravure sur bois et d'une magnifique scène émaillée richement détaillée sur une boîte en or du duc de Choiseul (Pierre Verlet, The James A. de Rotschild Collection at Waddesdon Manor, The savonnerie, London, 1982, fig.115, P.184 and fig.120, P.191). Poussin rentra vite en désaccord avec la manière dont on attendait qu'il travaillât et retourna à Rome. Le travail fut alors poursuivi d'une manière quelque peu décousue. Un feu survint en 1668, obligeant à reprendre le projet à son début. Charles le Brun, premier peintre du roi, et Louis Le Vau, premier architecte du Roi, furent chargés du projet s'appuyant sur celui de Poussin.
Charles le Brun est à l'origine de la conception générale des tapis travaillant en étroite collaboration avec Louis Le Vau, afin d'obtenir une unité et une harmonie avec le décor architectural. Leur décor devait donner une impression de continuité tout en évitant la monotonie. Les rinceaux de feuilles d'acanthe se détachant d'un fond noir, la division en compartiments et les bordures de godrons furent le leitmotiv.
Les rinceaux magnifiquement dessinés pourtant d'une grande diversité donnent une impression d'unité et créent un parfait équilibre.
Se détachant du fond noir, de taille variable, la partie centrale est toujours de couleur claire. Aux extrêmités on trouve des paysages ou des bas-reliefs en grisaille.
Par chance, les archives du Garde-Meuble royal sont très détaillées. Elles décrivent le dessin de chaque tapis ainsi que leur taille, permettant ainsi de les identifier chacun de manière assez précise. Enregistrant également le mouvement de chacun, ces documents nous permettent d'en établir parfois leur histoire.
A la suite de la Révolution de nombreux tapis de cette série furent vendus et certains furent coupés pour s'adapter à des espaces moins grandioses.
Ce fragment est le centre d'un des trois tapis tissés d'après un même dessin, le médaillon central à fond bleu, orné d'une rosace de couleur bronze et de carquois, parmi des rinceaux d'acanthe. Il s'agit du 29ème, du 33ème ou d'un troisième tapis tissé par Lourdet en 1688-1689, respectivement numéroté 170, 174 et 252 dans l'inventaire royal.
L'un de ses trois tapis se trouve au Mobilier National (illustré ci-contre), un autre à Versailles tandis qu'un fragment du troisième dont faisait peut-être partie le lot présent, simulant un bas-relief, se trouve au Musée Grobet-Labadie à Marseille. On ignore si ce troisième tapis fut tissé en remplacement d'un des deux autres ou dans le but de l'offrir comme que cadeau diplomatique comme ce fut le cas pour plusieurs autres tapis de la série.