Lot Essay
Voir Glanz und Untergang, pl. 151 pour une idole identique par sa taille, son attitude et son couvre-chef.
La taille ainsi que l'emploi d'une pierre verte de grande valeur (connue chez les Aztèques comme étant chalchihuitl), symbole chez les peuples de Mésoamérique associé aux plantes, au maïs en germination et à la nature féconde, soulignent l'importance de cette sculpture qui devait certainement être utilisée comme idole dans un temple. Cette sculpture est considérée depuis 1976 par H.B. Nicholson comme une version de Xochipilli, le Prince Fleur, et selon son étude du 10 novembre de cette année là. A partir d'un examen plus poussé de l'iconographie, on peut trouver des arguments permettant d'identifier cette représentation comme celle de Tezcatlipoca et de son avatar, son nahual, et comme celle du Dieu Dindon, Chalchiutotolin, et l'on retrouve les extrémités des ailes typiques, la crête sur le crâne, le petit bec et les trous pour inclure des plumes sur un dessin de l'époque qui est contenu dans le Codex Borgia (fig. 2). Tezcatlipoca lorsqu'il est représenté avec tous ses attributs est montré avec son insigne personnel, qui est un miroir fumant, comme dans le Codex Borbonicus (fig. 3), dépeint sous la forme d'un disque avec une paire d'enroulements qui dans le cas présent suggèrent la présence de fumée (fig 1). Bien que les aspects humains et nahual partagent la même âme tout en vivant des existences séparées, il arrive que des êtres dotés de pouvoirs magiques s'incarnent dans leur aspect nahual en prenant une apparence totalement animale à l'occasion de rites magiques et le dieu qui exploite le plus cette possibilité est Tezcatlipoca, le dieu des sorciers. Sous l'aspect de Chalchiutotolin, l'oiseau qui porte des bijoux, le funeste Tezcatlipoca montre son côté bienveillant en absolvant les mortels de leurs fautes et tempérant par des rites sacrificiels le compte à rebours inévitable de leur destin, ce qui n'est permis à aucun autre dieu dans ces moments ultimes (pour une étude approfondie des caractéristiques de cette divinité, voir Guilhem Olivier, Moqueries et métamorphoses d'un dieu aztèque Tezcatlipoca, le "seigneur au miroir fumant", Paris 1997).
Tezcatlipoca, dont le nom signifie "miroir fumant", était la divinité suprême des Aztèques. Il était à la fois celui qui donnait et reprenait la vie et la bonne fortune, et les rois tiraient de lui leur légitimité. Les croyances aztèques comprenaient le principe de la dualité, de l'unité et des contraires. La lutte permanente entre Tezcatlipoca, dieu de la guerre et de la sorcellerie, et son frère et contraire Quetzacoatl, le serpent à plumes, seigneur des prêtres, est à l'origine des cycles du monde et du temps lui-même. Le tout puissant Tezcatlipoca , qui peut lire dans les coeurs et au travers des pensées avec son miroir magique, a aussi une prérogative plus positive en tant que patron protecteur de la maison royale. "L'empereur ne règne qu'au travers des volontés capricieuses du grand dieu, et à sa prise de pouvoir il adressait au miroir fumant des humbles prêtres".
" Maître, O notre seigneur, O seigneur qui nous est proche, O nuit, O vent, Tu a renversé mon coeur. Peut être m'as tu pris pour un autre, moi qui ne suis qu'un simple roturier " (Circa 1492, p. 504).
La taille ainsi que l'emploi d'une pierre verte de grande valeur (connue chez les Aztèques comme étant chalchihuitl), symbole chez les peuples de Mésoamérique associé aux plantes, au maïs en germination et à la nature féconde, soulignent l'importance de cette sculpture qui devait certainement être utilisée comme idole dans un temple. Cette sculpture est considérée depuis 1976 par H.B. Nicholson comme une version de Xochipilli, le Prince Fleur, et selon son étude du 10 novembre de cette année là. A partir d'un examen plus poussé de l'iconographie, on peut trouver des arguments permettant d'identifier cette représentation comme celle de Tezcatlipoca et de son avatar, son nahual, et comme celle du Dieu Dindon, Chalchiutotolin, et l'on retrouve les extrémités des ailes typiques, la crête sur le crâne, le petit bec et les trous pour inclure des plumes sur un dessin de l'époque qui est contenu dans le Codex Borgia (fig. 2). Tezcatlipoca lorsqu'il est représenté avec tous ses attributs est montré avec son insigne personnel, qui est un miroir fumant, comme dans le Codex Borbonicus (fig. 3), dépeint sous la forme d'un disque avec une paire d'enroulements qui dans le cas présent suggèrent la présence de fumée (fig 1). Bien que les aspects humains et nahual partagent la même âme tout en vivant des existences séparées, il arrive que des êtres dotés de pouvoirs magiques s'incarnent dans leur aspect nahual en prenant une apparence totalement animale à l'occasion de rites magiques et le dieu qui exploite le plus cette possibilité est Tezcatlipoca, le dieu des sorciers. Sous l'aspect de Chalchiutotolin, l'oiseau qui porte des bijoux, le funeste Tezcatlipoca montre son côté bienveillant en absolvant les mortels de leurs fautes et tempérant par des rites sacrificiels le compte à rebours inévitable de leur destin, ce qui n'est permis à aucun autre dieu dans ces moments ultimes (pour une étude approfondie des caractéristiques de cette divinité, voir Guilhem Olivier, Moqueries et métamorphoses d'un dieu aztèque Tezcatlipoca, le "seigneur au miroir fumant", Paris 1997).
Tezcatlipoca, dont le nom signifie "miroir fumant", était la divinité suprême des Aztèques. Il était à la fois celui qui donnait et reprenait la vie et la bonne fortune, et les rois tiraient de lui leur légitimité. Les croyances aztèques comprenaient le principe de la dualité, de l'unité et des contraires. La lutte permanente entre Tezcatlipoca, dieu de la guerre et de la sorcellerie, et son frère et contraire Quetzacoatl, le serpent à plumes, seigneur des prêtres, est à l'origine des cycles du monde et du temps lui-même. Le tout puissant Tezcatlipoca , qui peut lire dans les coeurs et au travers des pensées avec son miroir magique, a aussi une prérogative plus positive en tant que patron protecteur de la maison royale. "L'empereur ne règne qu'au travers des volontés capricieuses du grand dieu, et à sa prise de pouvoir il adressait au miroir fumant des humbles prêtres".
" Maître, O notre seigneur, O seigneur qui nous est proche, O nuit, O vent, Tu a renversé mon coeur. Peut être m'as tu pris pour un autre, moi qui ne suis qu'un simple roturier " (Circa 1492, p. 504).