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細節
SARTRE, Jean-Paul (1905-1980). Gide vivant. Manuscrit autographe. 5 pages in- 4 (270 x 210) comportant quelques notes et corrections de détail du relecteur à l'attention du typographe, encre bleue, sur papier à lignes. (Traces de pliures horizontales.)
MANUSCRIT AUTOGRAPHE COMPLET DE CET ARTICLE PUBLIÉ EN MARS 1951, DANS LES TEMPS MODERNES. SARTRE Y LOUE LE "SERVICE INESTIMABLE" QUE GIDE A RENDU À LA LITTÉRATURE CONTEMPORAINE EN LA TIRANT DE "L'ORNIÈRE SYMBOLISTE".
Contre "l'abjecte puanteur des articles nécrologiques", Sartre, un mois après la mort de Gide, en brosse ici l'éloge.
"On le croyait sacré et embaumé: il meurt et l'on découvre combien il restait vivant; la gêne et le ressentiment qui transparaissent sous les couronnes mortuaires qu'on lui tresse de mauvaise grace montrent qu'il déplaisait encore et déplaira longtemps: il a vu se réaliser contre lui l'union des bien pensants de droite et de gauche. Il suffit d'imaginer la joie de quelques augustes momies [...] pour connaître de quel poids cet homme de quatre vingt ans qui n'écrivait plus guère pesait encore sur les lettres d'aujourd'hui".
Il loue sa prudence, son audace et son courage. "Ecrit par un étourdi, Corydon se fut réduit à une affaire de moeurs; mais si l'auteur en est ce rusé chinois qui pèse tout, le livre devient un manifeste, un témoignage dont la pensée dépasse de loin le scandale qu'il provoque. Cette audace précautionneuse devrait être une Règle pour la direction de l'esprit: retenir son jugement jusqu'à l'évidence et, lorsque la conviction est acquise, accepter de payer pour elle jusqu'au dernier son". Au lendemain de la mort de l'écrivain, Sartre conclut: "ce que Gide nous offre de plus précieux, c'est sa décision de vivre jusqu'au bout l'agonie et la mort de Dieu."
BEL HOMMAGE PUBLIÉ JUSTE APRÈS LA MORT D'ANDRÉ GIDE.
MANUSCRIT AUTOGRAPHE COMPLET DE CET ARTICLE PUBLIÉ EN MARS 1951, DANS LES TEMPS MODERNES. SARTRE Y LOUE LE "SERVICE INESTIMABLE" QUE GIDE A RENDU À LA LITTÉRATURE CONTEMPORAINE EN LA TIRANT DE "L'ORNIÈRE SYMBOLISTE".
Contre "l'abjecte puanteur des articles nécrologiques", Sartre, un mois après la mort de Gide, en brosse ici l'éloge.
"On le croyait sacré et embaumé: il meurt et l'on découvre combien il restait vivant; la gêne et le ressentiment qui transparaissent sous les couronnes mortuaires qu'on lui tresse de mauvaise grace montrent qu'il déplaisait encore et déplaira longtemps: il a vu se réaliser contre lui l'union des bien pensants de droite et de gauche. Il suffit d'imaginer la joie de quelques augustes momies [...] pour connaître de quel poids cet homme de quatre vingt ans qui n'écrivait plus guère pesait encore sur les lettres d'aujourd'hui".
Il loue sa prudence, son audace et son courage. "Ecrit par un étourdi, Corydon se fut réduit à une affaire de moeurs; mais si l'auteur en est ce rusé chinois qui pèse tout, le livre devient un manifeste, un témoignage dont la pensée dépasse de loin le scandale qu'il provoque. Cette audace précautionneuse devrait être une Règle pour la direction de l'esprit: retenir son jugement jusqu'à l'évidence et, lorsque la conviction est acquise, accepter de payer pour elle jusqu'au dernier son". Au lendemain de la mort de l'écrivain, Sartre conclut: "ce que Gide nous offre de plus précieux, c'est sa décision de vivre jusqu'au bout l'agonie et la mort de Dieu."
BEL HOMMAGE PUBLIÉ JUSTE APRÈS LA MORT D'ANDRÉ GIDE.
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AUTOGRAPH ARTICLE WRITTEN BY JEAN-PAUL SARTRE FOR PUBLICATION IN "LES TEMPS MODERNES", IN MEMORY OF ANDRÉ GIDE AND HIS CONTRIBUTION TO COMTEMPORARY FRENCH LITERATURE.