BIBLE -- Novum Iesu Christi D.N. Testamentum [en grec]. Paris: Robert Estienne, 15 juin 1550.
BIBLE -- Novum Iesu Christi D.N. Testamentum [en grec]. Paris: Robert Estienne, 15 juin 1550.

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BIBLE -- Novum Iesu Christi D.N. Testamentum [en grec]. Paris: Robert Estienne, 15 juin 1550.

In-folio (337 x 224 mm). Edition en caractères grecs. Lettrines et bandeaux feuillagés gravés sur bois, 6 encadrements de tableaux à colonnades gravés sur bois, marques typographiques en tête et fin du volume, (rousseurs pâles, titre lavé et réinséré ou rapporté avec mentions manuscrites raturées).

RELIURE PARISIENNE DE L'éPOQUE à GRAND DéCOR D'ENTRELACS TEINTéS ET PEINTS: veau fauve, double encadrement de listels teintés de brun clair et sombre serti de filets dorés, large décor d'entrelacs de listels et feuillages autour d'un cartouche central à enroulements, le médaillon central et quelques autres éléments teintés de brun foncé ou rehaussés de peinture grise, le fond entièrement criblé, dos lisse orné en long de cinq compartiments géométriques reliés entre eux par filets torsadés, ornementés de tiges feuillagées, quelques éléments teintés de brun sombre, tranches dorées et ciselées, (peinture grise presque entièrement disparue, charnières, coiffes et bords des plats restaurés, gardes décollées des plats et restaurées). Boîte en demi-maroquin fauve.

PROVENANCE: annotations d'achat de l'époque sur les gardes: 1554 p. 36# et 30# -- Rob. Gordon (1687-1764), ex-libris manuscrit biffé sur le titre -- Ex-dono sur la deuxième garde volante: W: Macdonall from Mon: Threipland Esq. Balliol College Oxon Oct. 23d 1794 -- Monogramme manuscrit du XVIIIe siècle INRG au verso du titre, suivi de la mention ZUEh=£30 et le numéro d'inventaire N°17.

PREMIèRE ET MAGNIFIQUE éDITION CRITIQUE DU NOUVEAU TESTAMENT D'ESTIENNE EN CARACTèRES GRECS, LA CéLèBRE "EDITIO REGIA", collationnée par Robert Estienne sur les manuscrits utilisés pour ses deux éditions de petit format de 1546 et 1549, la première bible polyglotte, dite d'Alcala, l'édition érasmienne, et de multiples manuscrits de la Bibliothèque royale. Les variantes constatées sont ici imprimées dans les marges, mise en page techniquement impossible dans les deux éditions in-16 précédentes. C'est sur cette bible de toute beauté, si soigneusement conçue, colligée et imprimée, que repose la réputation de Robert Estienne, le plus savant des imprimeurs humanistes français de cette époque.

EBLOUISSANT DéCOR D'ENTRELACS TEINTéS SUR FOND CRIBLé évoquant les enroulements de cuirs, motif décoratif si prisé à l'époque qu'il délia les imaginations des dessinateurs de tous les arts décoratifs du milieu du siècle. Le doreur y joue non seulement sur la monumentalité, avec un cartouche central de très grand format, mais aussi sur l'aspect tridimensionnel du décor qu'il accentue par le criblage serré du fond et par la teinture et peinture de quelques éléments du décor. Aucun usage n'est fait de petits fers. Le cartouche central ne présente aucune fonctionnalité; la conception de la reliure est ici purement décorative.

CETTE SUPERBE COMPOSITION RAPPELLE LES éLéGANTS DéCORS ARCHITECTURAUX DES RELIURES ROYALES exécutées pour la bibliothèque de Henri II à Fontainebleau (voir un décor très proche sur la même édition du Nouveau Testament de Robert Estienne, in M.-P. Laffitte et F. Le Bars, Reliures royales, n° 85) , ou encore les reliures monumentales rassemblées par le comte de Mansfeld à Paris durant ces mêmes années. Entrelacs monumentaux, enroulements de cuir, graphisme tridimensionnel, sont des thèmes stylistiques récurrents dans l'essor extraordinaire des arts décoratifs durant le règne de Henri II, l'âge d'or des années 1552-1559 comme le caractérisent Marie-Pierre Laffitte et Fabienne Le Bars; leur application échappe encore à toute tentative d'en distinguer les concepteurs des copistes et suiveurs. Marie-Pierre Laffitte et Fabienne Le Bars, Reliures royales de la Renaissance. La librairie de Fontainebleau. 1544-1570, pp. 168-176.

La page de titre porte l'ex-libris manuscrit de Robert Gordon, théologien érudit écossais qui a traduit le Nouveau Testament en anglais, traduction qu'il ne parvint jamais à faire approuver par les autorités ecclésiastiques. Il passa une partie de sa vie au Collège des Ecossais à Paris avant de se retirer à Lens où il mourut en 1764.

EDITION: Renouard, Estienne, p. 75-1; Schreiber 105 ("The sumptuous Editio Regia... of great typographical importance"); Mortimer, Harvard French 78 ("distinguished for its critical apparatus"); Scholderer, Greek printing types, p. 10 (ill. 29-30); Darlow & Moule 4622.

RELIURE CITéE: Hobson/Culot 53.
Further details
The first edition of the Greek New testament with Robert Estienne's important critical apparatus, which earned him the Sorbonne's accusations of heresy, resulting in his emigration to Geneva. The main text shows the first use of the largest size of the "Royal Greek" fount. The size of the volume, the elaborate painted design and dense gilt background dotting lend the binding a striking three-dimensional, even monumental quality. The complex interlace and scrollwork are entirely produced from the use of gouges and fillets, and there is a total absence of tools. Two early Scottish collectors have inscribed their ownership, the earlier of whom, Robert Gordon, was an important biblical scholar. He attended the Scotch College at Rome and lived for some time in the Scotch College at paris as well. His translation of the New testament in English, for which he undoubtedly collated the 1550 Estienne New Testament, passed after his death into the possession of the exegete Alexander Geddes and apparently remains unpublished.

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