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Details
PSAUMES -- Liber psalmorum Davidis. Annotationes in eosdem ex Hebraeorum commentariis. Paris: Robert Estienne, 1546. -- Cantica quae in Bibliis sparsim leguntur. Ibid., id., 1546.
2 ouvrages en un volume in-8 (168 x 102 mm). Marque typographique de l'officine sur chacun des deux titres. (Inscription manuscrite ancienne effacée sur le titre; quelques rares rousseurs.)
RELIURE PARISIENNE à LA FANFARE AUX ARMES DE JACQUES-AUGUSTE DE THOU, VERS 1575: maroquin rouge, riche décor à la fanfare se déployant du médaillon ovale central contenant les armoiries de J.-A. de Thou vers les bords des plats en quatre grands caissons quadrilobés ornementés de fers azurés puis en demi-médaillons sur les bords, le fond du décor est richement ornementé au centre de larges spirales rehaussées de feuilles et fleurs, et en tête et pied du plat de branches de lauriers, ces éléments feuillagés criblés de points évoquant des baies. Dos lisse orné de caissons, ovale et quadrilobés dont l'un contenant le titre et nom du commentateur, coupes ornées de filets et hachures, gardes de peau de vélin et papier, tranches dorées. Boîte.
PROVENANCE: Jacques-Auguste de Thou (armoiries sur les plats), cat. Bibliotheca thuana, Paris, 1679, I, p.4 -- Charles de Rohan, prince de Soubise, maréchal de France (numérotation manuscrite à l'encre noire en tête du premier plat) -- Antoine Augustin Renouard (patronyme doré au pied du premier plat et numero d'inventaire N° 1457 sur la garde face au titre) -- Sir George Holford (vente II, Sotheby's à Londres, 5-9 décembre, 1927, lot 672) -- Edmée Maus (ex-libris).
L'UNE DES éDITIONS LES PLUS PRISéES DES PEAUMES AU XVIE SIèCLE. Les Pseaumes sont suivis des Cantica, imprimés à part avec un titre propre, mais néanmoins une portion nécessaire du volume bien qu'on les trouve quelquefois séparément (Renouard). Robert Estienne l'imprima en caractères plus gros que ceux de ses éditions des Bibles de 1534 et 1545, dans une mise en page particulièrement équilibrée et claire: la moitié supérieure de la page comprend en colonne intérieure le texte de la Vulgate de saint Jérome, tandis que la colonne extérieure donne la traduction nouvelle (de Léon Juda et T. Bibliander), et la partie inférieure de la page porte en une colonne le très estimé commentaire de François Vatable (mort en 1547). L'édition ainsi présentée, juxtaposant une traduction millénaire à la plus moderne, parue en 1543 (éd. Froschauer), accompagnée d'un commentaire que Robert Estienne fait paraître sous le nom du professeur Vatable, du Collège royal, mais d'essence presque hérétique puisque puisé chez les calvinistes, représentait un intérêt formidable pour les érudits et étudiants. L'attribution des commentaires au lecteur royal Vatable ne tarda pas à susciter les attaques de la Sorbonne, laquelle censurait au même moment la Bible d'Estienne-Vatable parue l'année précédente. Les attaques de la Sorbonne devinrent avec le temps si nombreuses et handicapantes pour l'officine des Estienne, qu'elles causèrent finalement le départ du plus extraordinaire et actif des imprimeurs-éditeurs parisiens de l'époque pour Genève.
SOMPTUEUSE RELIURE à LA FANFARE EXéCUTéE à PARIS POUR JACQUES-AUGUSTE DE THOU ENCORE CéLIBATAIRE. Le luxe de son décor affirme de manière spectaculaire le respect et l'amour dans lequel le jeune Jacques de Thou, alors âgé de vingt-cinq ans à peine, tenait les éditions glosées de ses contemporains érudits. Amateur de textes à la fois soignés et novateurs, de Thou suivait naturellement la production des impressions de Robert Estienne. Il semble qu'assez rapidement néanmoins le jeune de Thou dût mesurer le fastueux éloge qu'il rendait à ces livres; les commandes de luxueuses reliures à la fanfare s'étalent sur quelques années à peine, de 1575 à 1585 environ. A quelques exceptions près, les reliures de ce collectionneur portent dorénavant ses armes seules, accompagnées le plus souvent de son chiffre au dos. On peut toutefois affirmer, comme le fit Geoffrey Hobson, que ces reliures somptueuses l'enthousiasmèrent: A en juger par les specimens qui nous restent et que je connais, Jacques-Auguste Ier de Thou, historien et bibliophile, posséda plus de reliures à la fanfare que personne (Les reliures à la fanfare de Jacques-Auguste de Thou, in G.D. Hobson, Les reliures à la fanfare, p. 76).
Au nombre de trente-quatre au moins, les fanfares aux armes de De Thou dépassent en quantité celles de son roi, Henri III, qui n'en posséda que treize. Leur qualité est tout à fait aussi exceptionnelle, et leurs décors d'inspiration très proche: hormis les armoiries ou emblèmes qui les distinguent, seule une étude attentive des fers qui les décorent permet de les différencier. Il ressort de cette comparaison une conclusion à la fois flatteuse pour De Thou et décourageante pour l'histoire de la reliure: ces splendides décors, utilisant des fers précis et reconnaissables (têtes d'angelots, spirales feuillagées, branches de lauriers, fers azurés, tous déclinés en très proches variations), sont l'oeuvre d'une petite poignée d'ateliers seulement, de qualité exceptionnelle, travaillant tous à Paris entre les années 1575 et 1585 environ, et qui échappent jusqu'à nos jours à toute identification. Cherchant apparemment plus à se ressembler qu'à se distinguer, dans une course à l'excellence technique plus qu'à la novation stylistique, ces doreurs semblent avoir été à l'affût des productions de leurs concurrents, dont chacune des innovations est rapidement copiée dans un souci de ne pas perdre pied dans une concurrence très difficile auprès d'une élite royale ou curiale, dont les mécènes étaient richissimes mais rarissimes.
CE SUPERBE VOLUME A APPARTENU AU GRAND LIBRAIRE ET BIBLIOGRAPHE ANTOINE-AUGUSTIN RENOUARD. On peut supposer qu'il s'en servit pour la description qu'il donne de l'édition dans sa bibliographie sur la famille des Estienne. Il figure au catalogue de la bibliothèque personnelle de Renouard, dont il porte sur une garde le numéro d'inventaire à l'encre "n° 1457". Renouard le caractérisa ainsi dans son catalogue: "La magnificence de sa reliure prouve quel cas en faisait l'illustre De Thou, auquel il a appartenu".
EXCEPTIONNEL EXEMPLAIRE EN PARFAIT éTAT.
EDITION: Renouard Estienne, p. 66, n° 4; S. Kessler-Mesguich, "L'enseignement de l'hébreu et de l'araméen à Paris", pp. 362-366, in Les origines du Collège de France (1500-1560), Klincksieck, 1998; Adams B-1425.
RELIURE CITéE: A.-A. Renouard, Catalogue de la bibliothèque d'un amateur, Paris, 1819, I, pp. 10-11; G.D. Hobson, Les reliures à la fanfare, pp. 15, 76-80, "Fanfares proprement dites" n° 46; Hobson/Culot 60.
2 ouvrages en un volume in-8 (168 x 102 mm). Marque typographique de l'officine sur chacun des deux titres. (Inscription manuscrite ancienne effacée sur le titre; quelques rares rousseurs.)
RELIURE PARISIENNE à LA FANFARE AUX ARMES DE JACQUES-AUGUSTE DE THOU, VERS 1575: maroquin rouge, riche décor à la fanfare se déployant du médaillon ovale central contenant les armoiries de J.-A. de Thou vers les bords des plats en quatre grands caissons quadrilobés ornementés de fers azurés puis en demi-médaillons sur les bords, le fond du décor est richement ornementé au centre de larges spirales rehaussées de feuilles et fleurs, et en tête et pied du plat de branches de lauriers, ces éléments feuillagés criblés de points évoquant des baies. Dos lisse orné de caissons, ovale et quadrilobés dont l'un contenant le titre et nom du commentateur, coupes ornées de filets et hachures, gardes de peau de vélin et papier, tranches dorées. Boîte.
PROVENANCE: Jacques-Auguste de Thou (armoiries sur les plats), cat. Bibliotheca thuana, Paris, 1679, I, p.4 -- Charles de Rohan, prince de Soubise, maréchal de France (numérotation manuscrite à l'encre noire en tête du premier plat) -- Antoine Augustin Renouard (patronyme doré au pied du premier plat et numero d'inventaire N° 1457 sur la garde face au titre) -- Sir George Holford (vente II, Sotheby's à Londres, 5-9 décembre, 1927, lot 672) -- Edmée Maus (ex-libris).
L'UNE DES éDITIONS LES PLUS PRISéES DES PEAUMES AU XVI
SOMPTUEUSE RELIURE à LA FANFARE EXéCUTéE à PARIS POUR JACQUES-AUGUSTE DE THOU ENCORE CéLIBATAIRE. Le luxe de son décor affirme de manière spectaculaire le respect et l'amour dans lequel le jeune Jacques de Thou, alors âgé de vingt-cinq ans à peine, tenait les éditions glosées de ses contemporains érudits. Amateur de textes à la fois soignés et novateurs, de Thou suivait naturellement la production des impressions de Robert Estienne. Il semble qu'assez rapidement néanmoins le jeune de Thou dût mesurer le fastueux éloge qu'il rendait à ces livres; les commandes de luxueuses reliures à la fanfare s'étalent sur quelques années à peine, de 1575 à 1585 environ. A quelques exceptions près, les reliures de ce collectionneur portent dorénavant ses armes seules, accompagnées le plus souvent de son chiffre au dos. On peut toutefois affirmer, comme le fit Geoffrey Hobson, que ces reliures somptueuses l'enthousiasmèrent: A en juger par les specimens qui nous restent et que je connais, Jacques-Auguste I
Au nombre de trente-quatre au moins, les fanfares aux armes de De Thou dépassent en quantité celles de son roi, Henri III, qui n'en posséda que treize. Leur qualité est tout à fait aussi exceptionnelle, et leurs décors d'inspiration très proche: hormis les armoiries ou emblèmes qui les distinguent, seule une étude attentive des fers qui les décorent permet de les différencier. Il ressort de cette comparaison une conclusion à la fois flatteuse pour De Thou et décourageante pour l'histoire de la reliure: ces splendides décors, utilisant des fers précis et reconnaissables (têtes d'angelots, spirales feuillagées, branches de lauriers, fers azurés, tous déclinés en très proches variations), sont l'oeuvre d'une petite poignée d'ateliers seulement, de qualité exceptionnelle, travaillant tous à Paris entre les années 1575 et 1585 environ, et qui échappent jusqu'à nos jours à toute identification. Cherchant apparemment plus à se ressembler qu'à se distinguer, dans une course à l'excellence technique plus qu'à la novation stylistique, ces doreurs semblent avoir été à l'affût des productions de leurs concurrents, dont chacune des innovations est rapidement copiée dans un souci de ne pas perdre pied dans une concurrence très difficile auprès d'une élite royale ou curiale, dont les mécènes étaient richissimes mais rarissimes.
CE SUPERBE VOLUME A APPARTENU AU GRAND LIBRAIRE ET BIBLIOGRAPHE ANTOINE-AUGUSTIN RENOUARD. On peut supposer qu'il s'en servit pour la description qu'il donne de l'édition dans sa bibliographie sur la famille des Estienne. Il figure au catalogue de la bibliothèque personnelle de Renouard, dont il porte sur une garde le numéro d'inventaire à l'encre "n° 1457". Renouard le caractérisa ainsi dans son catalogue: "La magnificence de sa reliure prouve quel cas en faisait l'illustre De Thou, auquel il a appartenu".
EXCEPTIONNEL EXEMPLAIRE EN PARFAIT éTAT.
EDITION: Renouard Estienne, p. 66, n° 4; S. Kessler-Mesguich, "L'enseignement de l'hébreu et de l'araméen à Paris", pp. 362-366, in Les origines du Collège de France (1500-1560), Klincksieck, 1998; Adams B-1425.
RELIURE CITéE: A.-A. Renouard, Catalogue de la bibliothèque d'un amateur, Paris, 1819, I, pp. 10-11; G.D. Hobson, Les reliures à la fanfare, pp. 15, 76-80, "Fanfares proprement dites" n° 46; Hobson/Culot 60.
Further details
Jacques-Auguste de Thou the elder (1553-1617) owned many more fanfare bindings that any other collector including King Henri III. Not only their number, but their quality also was exceptional. If by the time the style had reached its full development no great inventiveness was any longer required, the execution demanded much skill and patience from a finisher. Therefore clear differences in quality can be seen between various shops and even between various bindings from apparently the same shop. De Thou kept several binderies in Paris busy from his earliest collecting days as a bachelor, but soon the pace of his book buying increased to such an extent that he had to cut down on luxury work and order simple armorial bindings. The present example belongs with the very best work done in the fanfare style and is in quite stunning condition. In 1819 Renouard -- without equal as bibliographer, collector, expert and bookseller -- wrote of De Thou's high esteem for this Estienne edition of the Psalms in view of the binding's magnificence; it did not prevent him from having his name added at the foot of the front cover in small lettering. The original title lettering on the spine safely repeats Estienne's claim of the respectable François Vatable as the source of the controversial notes.