BEAUMARCHAIS, Pierre Augustin Caron de (1732-1799). Pièce autographe signée, à M. Robinet, datée "Paris, ce 23 juillet 1784". 3 pages in-4 (230 x 185 mm). Encre brune sur papier, nombreuses ratures. (Traces de pliures, infimes petits trous sans aucune atteinte au texte.)
BEAUMARCHAIS, Pierre Augustin Caron de (1732-1799). Pièce autographe signée, à M. Robinet, datée "Paris, ce 23 juillet 1784". 3 pages in-4 (230 x 185 mm). Encre brune sur papier, nombreuses ratures. (Traces de pliures, infimes petits trous sans aucune atteinte au texte.)

細節
BEAUMARCHAIS, Pierre Augustin Caron de (1732-1799). Pièce autographe signée, à M. Robinet, datée "Paris, ce 23 juillet 1784". 3 pages in-4 (230 x 185 mm). Encre brune sur papier, nombreuses ratures. (Traces de pliures, infimes petits trous sans aucune atteinte au texte.)

AVEC ESPRIT BEAUMARCHAIS SOLLICITE LE PORT D'ARMES EN FAVEUR D'UN JUIF.

"A cette fin, Monsieur, que vous ne me regardiez pas comme un mauvais chrétien, parceque je sollicite pour un juif demandant au Roi le port d'armes qui lui fut jadis accordé. Je vous déclare ici que je reconnais pour sage et très chrétienne l'équitable loi par laquelle aucun juif ni samaritain ne pouvait porter d'armes à son côté. Ils ont mis à mort (gladio) notre divin sauveur. Et quoique nous seuls chrétiens ayons profité de cet évènement ordonné par Dieu mesme, la fureur insensée de ceux qui l'ont exécuté n'en était pas moins punissable. Et l'on a bien fait, selon moi, de leur ôter, en les désarmant, tout moyen de récidiver. Je leur réponds, moi, qu'il est ressucité, quoi qu'ils en pensent: à la vérité ils répliquent avec une espèce d'avantage qu'étant monté au ciel par une ascension plus merveilleuse que les combustibles montgolfières, cela revient au mesme que s'il était resté bien mort." Beaumarchais en conclut qu'il n'y a "plus le moindre danger de leur permettre le port d'armes"! Il se fait donc leur avocat arguant avec conviction "qu'il y a très longtemps qu'ils n'ont empoisonné toutes les citernes et fleuves du royaume" ni "abreuvé leurs Rabins du sang de nos fils égorgés". Aussi sollicite-t-il le port d'armes pour Alexandre, son correspondant maritime à Bayonne, "le plus doux des enfants de Jacob" et qui "a longtems lui mesme fourni le foin et la paille aux chevaux de nos saintes armées".

BEAU ET INTÉRESSANT DOCUMENT.