QUATRE PLAQUES OVALES NON REPERTORIEES EN PORCELAINE BLANCHE ITALIENNE (DOCCIA-GINORI) DU XVIIIEME SIECLE, CADRES EN BOIS DORE
QUATRE PLAQUES OVALES NON REPERTORIEES EN PORCELAINE BLANCHE ITALIENNE (DOCCIA-GINORI) DU XVIIIEME SIECLE, CADRES EN BOIS DORE

LA PORCELAINE CIRCA1750

細節
QUATRE PLAQUES OVALES NON REPERTORIEES EN PORCELAINE BLANCHE ITALIENNE (DOCCIA-GINORI) DU XVIIIEME SIECLE, CADRES EN BOIS DORE
LA PORCELAINE CIRCA1750
De style rocaille et à décor en bas-relief et haut-relief: le cadre formé de deux frises de palmettes et coquilles affrontées surmontées sur la partie supérieure d'une large agrafe formée de palmes et coquilles; le centre avec une scène mythologique composée de personnages, putti et animaux divers dans des paysages, symbolisant respectivement le Soleil; un sacrifice; Psyché et l'Amour; et peut-être Téthys; quelques restaurations; cadres en bois mouluré et doré d'époque postérieure
Dimensions sans les cadres: entre 48 et 49,5 cm. (18 7/8 & 19½ in.) (4)
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FOUR MID-18TH CENTURY UNRECORDED DOCCIA WHITE PORCELAIN ROCOCO MYTHOLOGICAL MOULDED OVAL PLAQUES

拍品專文

La manufacture de Ginori, créée en 1737 à Doccia (près de Florence), par le marquis Carlo Ginori (1702-1757), faisait partie à l'époque des trois seules fabriques de porcelaine dure en Europe avec Meissen et Vienne-Du Paquier. Carlo Ginori qui disparaît en 1757, est remplacé par son fils Lorenzo puis par Carlo Leopold (mort en 1837).
A l'époque de Carlo Ginori, la fabrique bénéficiait de liens étroits avec la Cour de Vienne et les productions de la manufacture Du Paquier. En effet, c'est grâce à la protection de François de Lorraine que cette grande manufacture de porcelaine italienne a vu le jour. François de Lorraine devient en 1736 grand-duc de Toscane, épouse la même année Marie-Thérèse d'Autriche, fille de Charles VI, et est élu en 1745 empereur du Saint-Empire Germanique.

Le marquis Carlo Ginori avait à coeur de composer un répertoire de modèles des meilleurs sculpteurs florentins de l'époque afin de les réaliser en porcelaine. C'est ainsi qu'il acquit entre autres des modèles en cire et parfois même leur moule en plâtre.
Dans l'inventaire des modèles, trouvé dans les archives de la famille Ginori à Florence (non daté mais considéré comme étant des années 1780), et publié par Klaus Lankheit, Die Modellsammlung des Porzellan Manufaktur Doccia, Munich, 1982, on trouve parfois mentionnés des noms d'ateliers où les modèles ont été acquis, ce qui n'est malheureusement pas le cas des notres. C'est néanmoins grâce à cet inventaire que nous pouvons identifier précisément trois des scènes représentées sur nos plaques et dont les modèles en cire sont conservés: soit au musée de Doccia, soit dans la collection privée des Gondi à Florence. Ils sont respectivement décrits dans l'inventaire comme suit:

A. "Un bassorilievo rappresentante il Levar del Sole, di cera, con forme".
Ce descriptif correspond au modèle en cire rectangulaire conservé au musée de Doccia, et illustré par Klaus Lankheit, Op. cit., Munich, 1982, fig.206; il mesure 38,5 x 31 cm.
Sur cette scène le lever du soleil est représenté sous les traits d'Apollon sur son char.

B. "Un piccolo bassorilievo esprimente un sacrificio incognito, di cera, con forme".
Ce commentaire correspond au deuxième modèle en cire rectangulaire conservé au musée de Doccia, et illustré par Klaus Lankheit, Op. cit., Munich, 1982, fig.216; il mesure 38,5 x 30 cm.
Le sacrifice ici représenté est très probablement un sacrifice à Artémis, déesse de la Lune.

C. "Altro bassorilievo esprimente il Sonno con Giunone, di cera. Modello del Casini, con forme".
La citation correspond au modèle en cire rectangulaire mentionné et illustré par Giuseppe Morazonni, Le Porcellane Italiane, Milan, 1960, Vol.II, Tav.189, comme étant dans les collections de la famille Gondi à Florence. La mention faite ici à Casini a poussé Giuseppe Morazonni à attribuer par extension les deux cires de la collection Gondi, à Giovanni Casini.
La scène de notre plaque s'inspire en fait très probablement de Psyché découvrant le visage de l'Amour endormi.

D. Ce modèle n'a pu être rapproché d'aucune mention provenant de l'inventaire des modèles de la manufacture. Néanmoins, nous pouvons rapprocher cette scène de l'histoire de Téthys, déesse de la mer et épouse d'Océan, qui parcourt son empire accompagnée des Tritons et de ses filles les Océanides couronnées de fleurs, qui sonnent de la trompette entourés de dauphins.
Il existe une version moderne rectangulaire (25 x 31 cm.) de notre sujet dans les collections du musée de Doccia.
En revanche un modèle en cire, dont il pourrait s'inspirer en partie seulement, conservé dans les collections de la famille Gondi à Florence, est illustré par Giuseppe Morazonni, Op. cit, Milan, 1960, Vol.II, Tav.189, a été également le modèle pour un vase à décor en relief, illustré par John Winter, Le Statue del Marchese Ginori, sculpture in porcellana bianca di Doccia, Doccia, 2003, p.27, et provenant des colelctions du Detroit Institut of Arts.
Lorsque nous comparons les modèles en cire avec nos plaques en porcelaine blanche, nous ne pouvons qu'être admiratifs du résultat. Non seulement l'adaptation au cadre ovale de ces scènes rectangulaires est parfaite, mais la dimension de ces réalisations (deux fois plus grandes que les projets en cire) est remarquable; enfin le traitement sur différents plans du bas-relief jusqu'au haut-relief est époustouflant. Finalement, nous sommes très tenté au vu de l'uniformité de style de l'ensemble, de les attribuer toutes à Giovanni Casini, comme avait déjà pu le suggérer Giuseppe Morazzoni pour deux des quatre plaques en cire.
La virtuosité et l'esthétique de ces quatre plaques est une parfaite illustration du courant stylistique baroque et sont un témoignage unique.

Nous remercions Olivia Rucellai, directrice du musée de la Porcelaine de Doccia, pour son aide lors de l'élaboration de cette notice et pour le prêt des photographies.