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LES OBJETS DE CURIOSITE EN IVOIRE
Parmi tous les objets en ivoire conservés dasn les Kunstkammern, ceux en ivoire tourné sont les plus spectaculaires. Dès la Renaissance, les plus grands princes se mirent à travailler l'ivoire eux-mêmes. Parmi les les plus illustres, citons l'empereur Rodolphe II de Habsbourg (1572-1608), ainsi que les Electeurs de Saxe et de Bavière qui se firent installer un tour dans leur palais. Humanistes comme il se doit , ils mettaient alors en pratique leurs connaissances en mathématique, géométrie, mécanique et perspective (D. Syndram et A. Scherner, eds., catalogue de l'exposition Princely Splendor: The Dresden Court 1580/1620, New York, 2004, p. 176).
Bien que les principaux centres de la sculpture de l'ivoire en Allemagne fussent Augsbourg, Munich et Nuremberg, c'est à la Cour de Dresde, sous l'influence des Electeurs de Saxe, que furent réalisés les plus belles pièces d'ivoire. Les Kunstkammern d'Auguste le Fort et Christian Ier de Saxe en conservaient alors une collection sans précédent. Les artisans Georg Wecker, transfuge de la Cour de Bavière, et Edigius Lobenigk créèrent les pièces les plus complexes. Bien que la manufacture d'ivoires tournés continua son activité jusque dans les années 1620, la production déclina à partir à la mort de Christian Ier en 1591. Frederik III de Danemark constitua également l'une des plus belles collections d'objets en ivoire tourné, aujourd'hui conservée au château de Rosenborg à Compenhague (B. Gundetrup, Det Kongelige Danske Kunstkammer 1737, Haderslev, 1991, p. 259-268). Les trésors d'ivoire figurant dans ces collections provoquaient l'admiration des visiteurs éclairés venus des cours d'Europe du nord et d'Europe centrale.
Comme la plupart des objets de curiosité présents dans les Kunskammern, faits d'ambre ou de nacre, ces coupes en ivoire avaient une fonction purement décorative. Véritable tour de force, elles devaient susciter chez le spectateur le plus grand étonnement. Les objets les plus raffinés, créés à partir d'une seule pièce d'ivoire, incorporaient des éléments géométriques complexes, comme le couvercle de notre grande coupe (lot 56) et le petit objet de curiosité à sphères entrelacées (lot 53). La difficulté technique ainsi que le désir de frapper l'imagination rendaient ainsi chaque pièce unique. Le Grünes Gewölbe de Dresde conserve deux de ces objets étonnants, recourant au même principe d'imbrication que les deux lots mentionnés plus haut. Il furent créés par Lobegnick (D. Syndram et. al., op. cit., nos. 87 et 88).
Comme le remarque Kappel, la création de ces objets à la géométrie complexe alla de paire avec l'étude de la perspective, alors en plein essor à la fin du XVIème siècle et diffusée par des livres tels que celui de Wenzel Jamnitzer, Perspectiva corporum regularium. Et sans une connaissance approfondie de la géométrie et des mathématiques, la réalisation du lot 57 aurait été impossible (D. Syndram et. al., op. cit., p. 197). En effet, il contient une multitude de sphères creuses imbriquées les unes dans les autres et indépendantes les unes des autres. Un modèle proche est conservé au Grünes Gewölbe ( D. Syndram et. al., op. cit., n. 91).
VANITE DU XIXEME SIECLE
TRAVAIL PROBABLEMENT ALLEMAND
Details
VANITE DU XIXEME SIECLE
TRAVAIL PROBABLEMENT ALLEMAND
En ivoire sculpté à partir de plusieurs pièces
Hauteur: 16 cm. (6 1/3 in.)
TRAVAIL PROBABLEMENT ALLEMAND
En ivoire sculpté à partir de plusieurs pièces
Hauteur: 16 cm. (6 1/3 in.)
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A CARVED IVORY SKULL, PROBABLY GERMAN, 19TH CENTURY