Details
FLAUBERT Gustave (1821-1880). Lettre autographe signée à Ernest Feydeau. Datée Lundi 18 [Croisset, juillet 1859].
3 pages in-8 (208 x 132 mm) à l'encre noire sur papier bleu avec cinq ratures, petite fente au pli et légères marques par empâtements d'encre.
LETTRE AU TON POTACHE ET D'UN HUMOUR GRAVELEUX
prêtant de grandioses prouesses sexuelles à son vieux complice Feydeau, tout en le morigénant sur son manque de principes d'un point de vue littéraire.
"Ah bien ? Vieux lubrique, vieux Valmont, vieux Cardoville, infect Noirceul & père Jérôme, souilles-tu suffisamment le département de la Haute-Garonne ? Emplis-tu les torrents ravinés des éjaculations de ton indomptable broquette ? Combien de chèvres as-tu déshonorées, combien de caméristes séduites, de pâtres violés & de tables d'hôtes éblouies(...)?
Terrifies-tu les bourgeois ? Soutiens-tu un peu les principes ?
J'éclate de curiosité relativement à cette chose forte que tu as faite avant ton départ de Paris et je te ferai, à ce propos, observer, mon bichon, que tu m'as écrit un mot qui ne l'était pas (fort): "cela ne s'écrit pas". Mais tonnerre de Dieu tout s'écrit ! Au contraire ! Plus une chose est forte, plus il faut on doit l'écrire - & le style qu'est-ce que nous en faisons ? Feydeau, tu faiblis ! Tu n'es qu'un homme.
Et à moi aussi, la pine me brûle ! bien que je n'aie pas eu de chaude pisse - Par ces chaleurs atroces, mon cher monsieur [trois mots biffés] lorsque je vais pour expectorer mes urines le canal me cuit d'une facon outrageante ! C'est peut-être le désir qu'a mon vi d'avoir qque rafraîchissement(...)".
Flaubert en revient ensuite à sa grande passion littéraire et évoque la progresson de Salammbô. "J'aurai dans une quinzaine fini mon Ve chapitre. Restent encore dix ! avant de passer au VIe, je vais revenir sur le IVe, qui décidément m'embête.
Je t'embrasse
Gve Flaubert".
Correspondance (Gallimard, éd. de la Pléiade T. III, pp. 30-31) autographe original non retrouvé au moment de l'édition.
Eros invaincu 73.
3 pages in-8 (208 x 132 mm) à l'encre noire sur papier bleu avec cinq ratures, petite fente au pli et légères marques par empâtements d'encre.
LETTRE AU TON POTACHE ET D'UN HUMOUR GRAVELEUX
prêtant de grandioses prouesses sexuelles à son vieux complice Feydeau, tout en le morigénant sur son manque de principes d'un point de vue littéraire.
"Ah bien ? Vieux lubrique, vieux Valmont, vieux Cardoville, infect Noirceul & père Jérôme, souilles-tu suffisamment le département de la Haute-Garonne ? Emplis-tu les torrents ravinés des éjaculations de ton indomptable broquette ? Combien de chèvres as-tu déshonorées, combien de caméristes séduites, de pâtres violés & de tables d'hôtes éblouies(...)?
Terrifies-tu les bourgeois ? Soutiens-tu un peu les principes ?
J'éclate de curiosité relativement à cette chose forte que tu as faite avant ton départ de Paris et je te ferai, à ce propos, observer, mon bichon, que tu m'as écrit un mot qui ne l'était pas (fort): "cela ne s'écrit pas". Mais tonnerre de Dieu tout s'écrit ! Au contraire ! Plus une chose est forte, plus il faut on doit l'écrire - & le style qu'est-ce que nous en faisons ? Feydeau, tu faiblis ! Tu n'es qu'un homme.
Et à moi aussi, la pine me brûle ! bien que je n'aie pas eu de chaude pisse - Par ces chaleurs atroces, mon cher monsieur [trois mots biffés] lorsque je vais pour expectorer mes urines le canal me cuit d'une facon outrageante ! C'est peut-être le désir qu'a mon vi d'avoir qque rafraîchissement(...)".
Flaubert en revient ensuite à sa grande passion littéraire et évoque la progresson de Salammbô. "J'aurai dans une quinzaine fini mon Ve chapitre. Restent encore dix ! avant de passer au VIe, je vais revenir sur le IVe, qui décidément m'embête.
Je t'embrasse
Gve Flaubert".
Correspondance (Gallimard, éd. de la Pléiade T. III, pp. 30-31) autographe original non retrouvé au moment de l'édition.
Eros invaincu 73.
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An epistolary masterpiece by the author of Madame Bovary (1857) to the author of Fanny (1858). The tone of this superb autograph letter signed, which can be dated to 18 [July 1859], is affectionately teasing and mock salacious. "Well, you old lecher, how many goats have you dishonoured lately, how many shepherds? ... I can't wait to hear about this amazing thing you did, you dog, before leaving for the country; but you're really slipping to think that it can't be written down. One should write about everything, blast it! The worse the better!" Flaubert inevitably ends with literature, evoking his struggle with Salammbô (eventually published in 1862). When his correspondence was published in the Pléiade édition, this 3-page letter was known but unlocated.