La poule à limes

Cette oeuvre est référencée aux archives Denyse Durand-Ruel, en collaboration avec Mademoiselle Stéphanie Busutill, légataire et titulaire du droit moral, sous le No.2895.

A partir de la fin des années 1970, César se met à réinventer ses propres sculptures. Il retravaille de vieilles pièces moulées en plâtre et s'entoure d'un stock d'objet en vue de faire des ajouts en bronze qu'il incorporera à la fonte. Ces bronzes soudés n'ont ainsi qu'une lointaine parentée avec le fer originel. Par ce processus, César tente de conjuguer deux dimensions essentielles de la sculpture moderne: la qualité statuaire et la pratique de l'assemblage à laquelle César a consacré une grande part de son oeœuvre. Dans cette série d'oeœuvres, il prend le risque de synthétiser son travail des trente années passées. La diversité du résultat est surprenante, voire inconséquente au regard non averti: la Poule à limes ne partage avec L'Echassier (Collection privée, Paris) de 1959 que la silhouette animale. Le sculpteur réussit à faire émerger de la ferraille un agencement de volumes en tensions complémentaires, donnant à l'oeœuvre un aspect irééel qui fascine par son inventivité et son audace.

(D. Abadie, César: Oeœuvres de 1947 à 1993 , Marseille, Centre de la Vieille Charité, Juillet-Septembre 1993).