Details
Jean LURÇAT
Toupies
[Paris] : Sans nom d'éditeur, sans lieu, [Chez l'auteur], 1925, daté au crayon par l'auteur 21 décembre 1924.
In-folio (405 x 305 mm). Broché, en feuilles, sous chemise cartonnée bleu-vert aux rubans blancs, étiquette avec titre imprimé en rouge au premier plat : un feuillet de titre avec une vignette "toupie" imprimée en noir et rehaussée par l'artiste à la mine de plomb et en couleurs à la gouache, 4 feuillets de texte imprimés en noir au recto, le dernier portant la signature de Jean Lurçat au crayon ainsi que le numéro de l'exemplaire et la date de sa main, 13 eaux-fortes originales coloriées au pochoir, certaines rehaussées à la gouache de Jean Lurçat, titrées et signées au crayon par l'artiste, chemise-étui de toile verte (J.-L. Honegger).
Edition originale.
Exemplaire 18/40 justifié et signé par Jean Lurçat au crayon, complet des 13 eaux-fortes originales en couleurs. Très peu d'ensembles de cette suite ont subsisté.
Tirage :
40 ex. justifiés au crayon et signés par l'artiste.
Impression :
Non mentionnée.
Gravures tirées par l'artiste.
Sont joints à l'exemplaire :
- Une pointe sèche supplémentaire, trois acrobates (305 x 210 mm) tirée à 25 exemplaires, justifiée, titrée et signée au crayon par l'artiste.
- Une très importante lettre autographe signée de Jean Lurçat à André Coeuroy, musicologue et rédacteur en chef de La Revue Musicale mai 1928, 5 pp. (5 feuillets) sur papier jaune. La lettre est une large réflexion sur l'art contemporain et les peintres modernes, débutant à propos de la parution du Panorama de la musique contemporaine que Coeuroy venait de publier chez Kra en 1928 : "[...] lorsque vous écrivez "la peinture élimine tout sujet : la musique élimine l'expression" on a le droit de vous arrêter pile, et de vous demander : dans les oeuvres aussi pures que certaines (les plus saillantes) de Matisse, Picasso, le sujet a-t-il été absolument expulsé ? Non, n'est-ce-pas. Vous pouvez, on peut répondre que le sujet a été dominé, que l'attrait pittoresque du sujet a été totalement expulsé, soit [...]"
Il évoque ensuite divers peintres de ses contemporains : "[...] L'académisme du Cubisme. Gleizes est mort, et de quelle mort lente. Et s'il s'en tient à sa forme actuelle, je joue toutes mes cartes sur la mort fatale et semblable de l'art de Léger [...].
Ça manque de coeur, ça manque d'âme, c'est une ivresse sèche, primaire, l'homme est d'ailleurs ainsi (tous ses proches sont là d'accord). Vous avez de même Metzinger, vous avez Lhote et vous vous apercevez en fin de compte, en faisant vos recoupements, que tous ces peintres ont comme base de travail et... béquille de création, des méthodes, des partis-pris, des textes purement intellectuels [...] On dicte ses conditions à la peinture, sans avoir flirté les semaines nécessaires avec elle. Aussi s'explique le mot de Miró "cette putaing de peinture" putaing qu'on voudrait dès l'abord foutre par la fenêtre, à laquelle on s'attache... Le feu d'artifice Picasso ne peut être un exemple à suivre, on ne peut pas ériger en discipline, en une méthode, une réussite unique, de la divination..."
- Une lettre autographe signée de Jean Lurçat à André Coeuroy, de Salonique, 7 mars 1928, écrite sur deux cartes postales. Lurçat conseille à son correspondant "de venir fleurer ici la racaille levantine. Salonique est une Ville-Texas [...]."
- Une lettre autographe signée de Jean Lurçat à André Coeuroy, 2 pp. in-4, à l'en-tête du 4, Cité Seurat, 14e, mentionnant une rencontre avec Georges Auric "Plein d'intentions de travail !" et demandant un exemplaire de Zadig. Lurçat vint en 1925 habiter dans la maison construite par son frère André, architecte, au 4, Villa Seurat, à Paris 14e.
Dans Toupies, le texte de Lurçat aborde l'inconstance burlesque du monde, qui "gire comme la toupie d'un galopin né DIEU", la "Comoedia de tous les jours" et "Arlequin, c'est l'homme". Les eaux-fortes ont pour sujet des Arlequins, onze étant légendées de la main de Lurçat : Arlequin et la jardinière, Arlequin diplomate, Arlequin dansant, Arlequin et son ombre, Luxure d'Arlequin, Arlequin jésuite, Arlequin cabotin, Arlequin général, Arlequin Hamlet, Arlequin pédéraste, Arlequin chevalier de Malte.
La date de parution de cet ouvrage correspond à une période particulièrement créatrice et optimiste de l'artiste, qui venait d'épouser le 15 décembre Marthe Hennebert. Il composa alors ses plus belles oeuvres, certaines inspirées de ses voyages autour de la Méditerranée commencés en 1924.
Magnifique suite de Jean Lurçat.
Toupies
[Paris] : Sans nom d'éditeur, sans lieu, [Chez l'auteur], 1925, daté au crayon par l'auteur 21 décembre 1924.
In-folio (405 x 305 mm). Broché, en feuilles, sous chemise cartonnée bleu-vert aux rubans blancs, étiquette avec titre imprimé en rouge au premier plat : un feuillet de titre avec une vignette "toupie" imprimée en noir et rehaussée par l'artiste à la mine de plomb et en couleurs à la gouache, 4 feuillets de texte imprimés en noir au recto, le dernier portant la signature de Jean Lurçat au crayon ainsi que le numéro de l'exemplaire et la date de sa main, 13 eaux-fortes originales coloriées au pochoir, certaines rehaussées à la gouache de Jean Lurçat, titrées et signées au crayon par l'artiste, chemise-étui de toile verte (J.-L. Honegger).
Edition originale.
Exemplaire 18/40 justifié et signé par Jean Lurçat au crayon, complet des 13 eaux-fortes originales en couleurs. Très peu d'ensembles de cette suite ont subsisté.
Tirage :
40 ex. justifiés au crayon et signés par l'artiste.
Impression :
Non mentionnée.
Gravures tirées par l'artiste.
Sont joints à l'exemplaire :
- Une pointe sèche supplémentaire, trois acrobates (305 x 210 mm) tirée à 25 exemplaires, justifiée, titrée et signée au crayon par l'artiste.
- Une très importante lettre autographe signée de Jean Lurçat à André Coeuroy, musicologue et rédacteur en chef de La Revue Musicale mai 1928, 5 pp. (5 feuillets) sur papier jaune. La lettre est une large réflexion sur l'art contemporain et les peintres modernes, débutant à propos de la parution du Panorama de la musique contemporaine que Coeuroy venait de publier chez Kra en 1928 : "[...] lorsque vous écrivez "la peinture élimine tout sujet : la musique élimine l'expression" on a le droit de vous arrêter pile, et de vous demander : dans les oeuvres aussi pures que certaines (les plus saillantes) de Matisse, Picasso, le sujet a-t-il été absolument expulsé ? Non, n'est-ce-pas. Vous pouvez, on peut répondre que le sujet a été dominé, que l'attrait pittoresque du sujet a été totalement expulsé, soit [...]"
Il évoque ensuite divers peintres de ses contemporains : "[...] L'académisme du Cubisme. Gleizes est mort, et de quelle mort lente. Et s'il s'en tient à sa forme actuelle, je joue toutes mes cartes sur la mort fatale et semblable de l'art de Léger [...].
Ça manque de coeur, ça manque d'âme, c'est une ivresse sèche, primaire, l'homme est d'ailleurs ainsi (tous ses proches sont là d'accord). Vous avez de même Metzinger, vous avez Lhote et vous vous apercevez en fin de compte, en faisant vos recoupements, que tous ces peintres ont comme base de travail et... béquille de création, des méthodes, des partis-pris, des textes purement intellectuels [...] On dicte ses conditions à la peinture, sans avoir flirté les semaines nécessaires avec elle. Aussi s'explique le mot de Miró "cette putaing de peinture" putaing qu'on voudrait dès l'abord foutre par la fenêtre, à laquelle on s'attache... Le feu d'artifice Picasso ne peut être un exemple à suivre, on ne peut pas ériger en discipline, en une méthode, une réussite unique, de la divination..."
- Une lettre autographe signée de Jean Lurçat à André Coeuroy, de Salonique, 7 mars 1928, écrite sur deux cartes postales. Lurçat conseille à son correspondant "de venir fleurer ici la racaille levantine. Salonique est une Ville-Texas [...]."
- Une lettre autographe signée de Jean Lurçat à André Coeuroy, 2 pp. in-4, à l'en-tête du 4, Cité Seurat, 14
Dans Toupies, le texte de Lurçat aborde l'inconstance burlesque du monde, qui "gire comme la toupie d'un galopin né DIEU", la "Comoedia de tous les jours" et "Arlequin, c'est l'homme". Les eaux-fortes ont pour sujet des Arlequins, onze étant légendées de la main de Lurçat : Arlequin et la jardinière, Arlequin diplomate, Arlequin dansant, Arlequin et son ombre, Luxure d'Arlequin, Arlequin jésuite, Arlequin cabotin, Arlequin général, Arlequin Hamlet, Arlequin pédéraste, Arlequin chevalier de Malte.
La date de parution de cet ouvrage correspond à une période particulièrement créatrice et optimiste de l'artiste, qui venait d'épouser le 15 décembre Marthe Hennebert. Il composa alors ses plus belles oeuvres, certaines inspirées de ses voyages autour de la Méditerranée commencés en 1924.
Magnifique suite de Jean Lurçat.
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Edition limited to 40 copies of which this is n° 18, with the original printed wrapper and 13 etchings coloured in stencil. Rare complete suite of Lurçat's very original illustrations, this particular one with one extra etching and 3 autograph letters.