.jpg?w=1)
Details
Francis PICABIA
Changement de vitesse
Poème autographe, daté à la fin " Martigues Décembre 1917 ". 20 vers aux rectos de 3 feuillets in-8 oblongs (208 x 122 mm) à l'encre bleue sur papier uni de carnet de notes. (Bord supérieur dentelé. Petites traces de colle et légères mouillures sans gravité.)
Un des premiers poèmes d'amour adressés par Picabia à Germaine Everling, la plus grande passion de sa vie. Il fut publié avec plusieurs variantes dans le deuxième recueil de Picabia, Poèmes et dessins de la fille née sans mère (Imprimeries Réunies, Lausanne), en avril 1918, avec la mention : " Terminé à Gstaad, le 5 avril 1918 ".
" Changement de vitesse.
Envie folle de prendre dans mes bras
Le doigt vers le ciel
Plus loin et plus haut
Je voulais aller avec toi faire un petit tour
Comme un enfant malade qui déraisonne
Je suis le collaborateur de l'usine
Qui alésait les cylindres du bonheur
Mon esprit de tes rêves d'hôtels insensés
D'autres n'ont qu'une maîtresse
Que je n'ai plus
Le chagrin s'efface plus vite dans la Seine
Moi une joie égoïste de taxi-auto
Dans la pente ouatée des étoiles
Aux grandes lézardes Monaco
Me fouette le visage dans cette nuit
Car les fines silhouettes goéland
Regardent un spectacle unique
Mon moteur en voyage de noces
Et ma jolie femme
Que je goûte avec moi. "
On relève dans ce manuscrit 6 variantes avec la version publiée, dont une modification importante à l'avant-dernier vers : " Et mon joli ovaire " au lieu de " Et ma jolie femme " ; les autres variantes sont : vers 4 : " Je voulais avec toi faire un petit tour ", vers 8 : " Mon esprit a des rêves d'hôtels insensés ", vers 12 : " Mais une joie égoïste de taxi-auto ", vers 16 : " Car de fines silhouettes goélands ", vers 18 le mot " noce " au singulier.
Francis Picabia venait tout juste de rencontrer Germaine Everling à la mi-novembre 1917, à Paris, chez le frère de son ami Marius de Zayas. Le 18 novembre, ils partent ensemble pour Martigues, où le peintre possède une résidence de famille. C'est là que Picabia, sous l'influence de son nouvel amour, compose les premiers Poèmes de la fille née sans mère. Déjà marié à Gabrielle Buffet, Picabia décide brusquement de rentrer à Paris et de s'installer chez Germaine, jusqu'au retour de sa femme. Celle-ci, mise au courant de la liaison de son mari, appelle Germaine, en janvier 1918, comme " garde-malade " du peintre qui se trouve dans un mauvais état nerveux. À la fin de février, Picabia et sa femme arrivent à Gstaad, pour que le peintre suive une cure avec un neurologue suisse réputé, le Dr Brunnschweiler de Lausanne. Germaine Everling le rejoint et reste avec lui jusqu'à la mi-mai. Les relations de Picabia avec Germaine resteront toujours capitales pour le peintre, même quand celui-ci entretiendra une nouvelle relation avec sa troisième compagne, Olga Mohler.
Précieux manuscrit autographe de ce poème d'amour aux accents profonds et dadaïstes tout à la fois, première version intime d'un des étranges et savoureux écrits du peintre.
Changement de vitesse
Poème autographe, daté à la fin " Martigues Décembre 1917 ". 20 vers aux rectos de 3 feuillets in-8 oblongs (208 x 122 mm) à l'encre bleue sur papier uni de carnet de notes. (Bord supérieur dentelé. Petites traces de colle et légères mouillures sans gravité.)
Un des premiers poèmes d'amour adressés par Picabia à Germaine Everling, la plus grande passion de sa vie. Il fut publié avec plusieurs variantes dans le deuxième recueil de Picabia, Poèmes et dessins de la fille née sans mère (Imprimeries Réunies, Lausanne), en avril 1918, avec la mention : " Terminé à Gstaad, le 5 avril 1918 ".
" Changement de vitesse.
Envie folle de prendre dans mes bras
Le doigt vers le ciel
Plus loin et plus haut
Je voulais aller avec toi faire un petit tour
Comme un enfant malade qui déraisonne
Je suis le collaborateur de l'usine
Qui alésait les cylindres du bonheur
Mon esprit de tes rêves d'hôtels insensés
D'autres n'ont qu'une maîtresse
Que je n'ai plus
Le chagrin s'efface plus vite dans la Seine
Moi une joie égoïste de taxi-auto
Dans la pente ouatée des étoiles
Aux grandes lézardes Monaco
Me fouette le visage dans cette nuit
Car les fines silhouettes goéland
Regardent un spectacle unique
Mon moteur en voyage de noces
Et ma jolie femme
Que je goûte avec moi. "
On relève dans ce manuscrit 6 variantes avec la version publiée, dont une modification importante à l'avant-dernier vers : " Et mon joli ovaire " au lieu de " Et ma jolie femme " ; les autres variantes sont : vers 4 : " Je voulais avec toi faire un petit tour ", vers 8 : " Mon esprit a des rêves d'hôtels insensés ", vers 12 : " Mais une joie égoïste de taxi-auto ", vers 16 : " Car de fines silhouettes goélands ", vers 18 le mot " noce " au singulier.
Francis Picabia venait tout juste de rencontrer Germaine Everling à la mi-novembre 1917, à Paris, chez le frère de son ami Marius de Zayas. Le 18 novembre, ils partent ensemble pour Martigues, où le peintre possède une résidence de famille. C'est là que Picabia, sous l'influence de son nouvel amour, compose les premiers Poèmes de la fille née sans mère. Déjà marié à Gabrielle Buffet, Picabia décide brusquement de rentrer à Paris et de s'installer chez Germaine, jusqu'au retour de sa femme. Celle-ci, mise au courant de la liaison de son mari, appelle Germaine, en janvier 1918, comme " garde-malade " du peintre qui se trouve dans un mauvais état nerveux. À la fin de février, Picabia et sa femme arrivent à Gstaad, pour que le peintre suive une cure avec un neurologue suisse réputé, le Dr Brunnschweiler de Lausanne. Germaine Everling le rejoint et reste avec lui jusqu'à la mi-mai. Les relations de Picabia avec Germaine resteront toujours capitales pour le peintre, même quand celui-ci entretiendra une nouvelle relation avec sa troisième compagne, Olga Mohler.
Précieux manuscrit autographe de ce poème d'amour aux accents profonds et dadaïstes tout à la fois, première version intime d'un des étranges et savoureux écrits du peintre.
Special notice
" f " : In addition to the regular Buyer’s premium, a commission of
7% (i.e. 7.49% inclusive of VAT for books, 8.372% inclusive
of VAT for the other lots) of the hammer price will be
charged to the buyer. It will be refunded to the Buyer upon
proof of export of the lot outside the European Union within
the legal time limit.(Please refer to section VAT refunds)
Further details
Important autograph love poem by Picabia, signed and dated Martigues, December 1917. This version includes 6 variants when compared to the printed version which was included in the anthology Poèmes et dessins de la fille née sans mère (April 1918).