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细节
Marcel PROUST
Les Plaisirs et les jours. Illustrations de Madeleine Lemaire. Préface d'Anatole France et quatre pièces pour piano de Reynaldo Hahn.
Paris : Calmann-Lévy, 3 rue Auber, 1896 (12 juin 1896).
In-4 (300 x 220 mm) 273 pp. Couverture de papier glacé bleu vert imprimée et illustrée, 55 illustrations in-texte en noir et 14 planches hors texte en deux couleurs de Madeleine Lemaire.
Reliure maroquin vert janséniste, dos à nerfs, doublure de maroquin vieux rose ornée d'une guirlande d'orchidées mosaïquées de maroquin vert, fuchsia, parme et fraise avec listel de maroquin brun en encadrement, gardes de soie verte, tranches dorées sur témoins, couverture et dos, chemise-étui demi maroquin vert (Maylander).
Provenance : ex-libris Charles Hayoit (V, 214).
Édition originale dédiée à Willie Heath, ami de Proust.
Exemplaire de tête, un des vingt sur Japon, n° 17, avec une aquarelle originale signée de Madeleine Lemaire, sur le quatrième feuillet blanc.
Tirage :
20 ex. sur Japon impérial (1-20) avec une aquarelle originale de Madeleine Lemaire.
[30 ex. sur Chine]
[1500 ex. sur papier glacé].
Impression :
Chamerot et Renouard, 19, rue des Saints-Pères, Paris.
[Jointe à l'exemplaire:]
Une très jolie lettre autographe signée et illustrée de Madeleine Lemaire à Madame Émile Straus, contemporaine de l'ouvrage. 4 pp in-8 à l'encre sur papier filigrané "super fine", en-tête du château de Réveillon, par Courgivaux, Marne.
La lettre est ornée de deux dessins originaux à motifs floraux, l'un à la plume et au lavis sur la première page, le second à la plume en quatrième page.
Madeleine Lemaire explique à son amie qu'elle passe ses soirées à dessiner pour le projet du livre de Proust :
" Je fais toute une illustration, moitié lavis (dont échantillon ci-dessus), moitié croquis à la plume. Il me faut quatorze grands dessins et comme je passe mes journées à faire des fleurs à l'aquarelle, je n'ai que mes soirées à y consacrer et j'ai l'air d'oublier les amis que j'aime le mieux. J'ai déjà fait trois grandes aquarelles, et je me propose d'en faire beaucoup d'autres. Après les fleurs, je vais commencer la série des figures car mon modèle ordinaire, Marie, va venir bientôt".
Elle attend la visite du dramaturge Ambroise Janvier et celle du peintre Emile Saintin. La lettre se termine par un commentaire sur un croquis qu'elle vient d'achever avec pour modèle des fleurs de ronces apportées par sa fille Suzette : "Je vous les recommande pour dessiner à la plume. Très jolies à faire", elle encourage son amie à persévérer dans l'illustration émouvante de ses lettres.
Les Plaisirs et les Jours est le premier livre de Proust.
Malgré la préface d'Anatole France et les illustrations florales de Madeleine Lemaire alors très en vogue, l'accueil resta fort tiède, et l'éditeur Calmann-Lévy avait encore en stock près de 1200 des 1500 exemplaires du tirage en 1918 !
Madeleine Lemaire fut l'un des modèles pour les personnages de Madame Verdurin et de Madame de Villeparisis dans A la Recherche du Temps Perdu ; spécialiste des peintures de fleurs, elle avait "créé le plus de roses après Dieu", selon le mot de Dumas Fils. C'est à ses "mardis" que Proust rencontra Reynaldo Hahn en 1894, avant que les deux jeunes gens se retrouvent un peu plus tard à son château de Réveillon. Madame Émile Straus, née Geneviève Halévy, elle était la fille du compositeur Fromental Halévy et la veuve de Georges Bizet, mort en 1873. Remariée à l'avocat Émile Straus, elle aussi tenait un salon mondain et littéraire influent qui devint l'un le point de ralliement des dreyfusards lorsque éclata l'"Affaire". Proust y fut introduit par le fils de Madame Straus, Jacques Bizet qui était son condisciple au lycée Condorcet. Proust rencontra dans ce salon nombre de personnalités, dont Charles Haas, grand amateur d'art, qui fut l'un des modèles de Swann. Madame Straus, femme très spirituelle, inspira sans doute le caractère de la duchesse de Guermantes, à laquelle Proust prêta maintes réparties caustiques qui fusaient dans la conversation de Madame Straus et dont on trouve l'écho dans leur abondante correspondance.
Cet exemplaire rassemble deux femmes qui contribuèrent, chacune avec leur personnalité marquée, à nourrir l'imaginaire du jeune écrivain, qui sut puiser dans leurs univers "fin de siècle" les éléments d'une grande oeuvre moderne.
Références :
Lanssade 133, Proust BNF 1999 (154-155), Lafèvre 558, Hayoit, Guérin IV 99, Pellerin 1969 (210).
Les Plaisirs et les jours. Illustrations de Madeleine Lemaire. Préface d'Anatole France et quatre pièces pour piano de Reynaldo Hahn.
Paris : Calmann-Lévy, 3 rue Auber, 1896 (12 juin 1896).
In-4 (300 x 220 mm) 273 pp. Couverture de papier glacé bleu vert imprimée et illustrée, 55 illustrations in-texte en noir et 14 planches hors texte en deux couleurs de Madeleine Lemaire.
Reliure maroquin vert janséniste, dos à nerfs, doublure de maroquin vieux rose ornée d'une guirlande d'orchidées mosaïquées de maroquin vert, fuchsia, parme et fraise avec listel de maroquin brun en encadrement, gardes de soie verte, tranches dorées sur témoins, couverture et dos, chemise-étui demi maroquin vert (Maylander).
Provenance : ex-libris Charles Hayoit (V, 214).
Édition originale dédiée à Willie Heath, ami de Proust.
Exemplaire de tête, un des vingt sur Japon, n° 17, avec une aquarelle originale signée de Madeleine Lemaire, sur le quatrième feuillet blanc.
Tirage :
20 ex. sur Japon impérial (1-20) avec une aquarelle originale de Madeleine Lemaire.
[30 ex. sur Chine]
[1500 ex. sur papier glacé].
Impression :
Chamerot et Renouard, 19, rue des Saints-Pères, Paris.
[Jointe à l'exemplaire:]
Une très jolie lettre autographe signée et illustrée de Madeleine Lemaire à Madame Émile Straus, contemporaine de l'ouvrage. 4 pp in-8 à l'encre sur papier filigrané "super fine", en-tête du château de Réveillon, par Courgivaux, Marne.
La lettre est ornée de deux dessins originaux à motifs floraux, l'un à la plume et au lavis sur la première page, le second à la plume en quatrième page.
Madeleine Lemaire explique à son amie qu'elle passe ses soirées à dessiner pour le projet du livre de Proust :
" Je fais toute une illustration, moitié lavis (dont échantillon ci-dessus), moitié croquis à la plume. Il me faut quatorze grands dessins et comme je passe mes journées à faire des fleurs à l'aquarelle, je n'ai que mes soirées à y consacrer et j'ai l'air d'oublier les amis que j'aime le mieux. J'ai déjà fait trois grandes aquarelles, et je me propose d'en faire beaucoup d'autres. Après les fleurs, je vais commencer la série des figures car mon modèle ordinaire, Marie, va venir bientôt".
Elle attend la visite du dramaturge Ambroise Janvier et celle du peintre Emile Saintin. La lettre se termine par un commentaire sur un croquis qu'elle vient d'achever avec pour modèle des fleurs de ronces apportées par sa fille Suzette : "Je vous les recommande pour dessiner à la plume. Très jolies à faire", elle encourage son amie à persévérer dans l'illustration émouvante de ses lettres.
Les Plaisirs et les Jours est le premier livre de Proust.
Malgré la préface d'Anatole France et les illustrations florales de Madeleine Lemaire alors très en vogue, l'accueil resta fort tiède, et l'éditeur Calmann-Lévy avait encore en stock près de 1200 des 1500 exemplaires du tirage en 1918 !
Madeleine Lemaire fut l'un des modèles pour les personnages de Madame Verdurin et de Madame de Villeparisis dans A la Recherche du Temps Perdu ; spécialiste des peintures de fleurs, elle avait "créé le plus de roses après Dieu", selon le mot de Dumas Fils. C'est à ses "mardis" que Proust rencontra Reynaldo Hahn en 1894, avant que les deux jeunes gens se retrouvent un peu plus tard à son château de Réveillon. Madame Émile Straus, née Geneviève Halévy, elle était la fille du compositeur Fromental Halévy et la veuve de Georges Bizet, mort en 1873. Remariée à l'avocat Émile Straus, elle aussi tenait un salon mondain et littéraire influent qui devint l'un le point de ralliement des dreyfusards lorsque éclata l'"Affaire". Proust y fut introduit par le fils de Madame Straus, Jacques Bizet qui était son condisciple au lycée Condorcet. Proust rencontra dans ce salon nombre de personnalités, dont Charles Haas, grand amateur d'art, qui fut l'un des modèles de Swann. Madame Straus, femme très spirituelle, inspira sans doute le caractère de la duchesse de Guermantes, à laquelle Proust prêta maintes réparties caustiques qui fusaient dans la conversation de Madame Straus et dont on trouve l'écho dans leur abondante correspondance.
Cet exemplaire rassemble deux femmes qui contribuèrent, chacune avec leur personnalité marquée, à nourrir l'imaginaire du jeune écrivain, qui sut puiser dans leurs univers "fin de siècle" les éléments d'une grande oeuvre moderne.
Références :
Lanssade 133, Proust BNF 1999 (154-155), Lafèvre 558, Hayoit, Guérin IV 99, Pellerin 1969 (210).
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One of 20 copies on Japan paper, this copy (n° 17) with an original watercolour by Madeleine Lemaire. With an added autograph letter by the illustrator to Mrs Emile Straus, explaining her work on Proust's writings.